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Musique sur Internet

Le feuilleton judiciaire continue

La justice de San Francisco devrait rendre sa décision la semaine prochaine sur le sort définitif du célèbre site d'échange de musique en ligne. L'heure de vérité approche pour Napster qui annonce la création d'un filtre.
Un effort, peut-être le dernier... Pour tenter d'infléchir la décision du juge, Napster a annoncé lors de l'audience du 2 mars, l'installation très prochaine d'un filtre destiné à bloquer le téléchargement des chansons protégées. En vain. Les avocats de l'Association américaine de l'industrie phonographie (RIAA) ont maintenu leur demande de fermeture du site au nom du respect des droits d'auteur. Napster n'en est pas à sa première proposition. Celui-ci a déjà offert de verser un milliard de dollars sur cinq ans aux majors du disque : refus poli des géants. Le juge en charge du dossier, Marilyn Hall Patel a entendu lors de cette dernière audience, adversaires et défenseurs de Napster pendant près de trois heures, mais n'a pas pris de décision. Celle-ci pourrait être annoncée d'ici une semaine, rapportent les observateurs.

Dernier coup de poker ?

Naspter n'a plus rien à perdre. Tous les moyens sont bons pour trouver une solution de compromis. D'où l'idée de la création de ce filtre. «Les ingénieurs de Napster travaillent nuit et jour sur ce filtre, qui devrait être mis au point cette semaine. Cette technique doit permettre au site de détecter les chansons protégées par les droits d'auteur qui transitent par ses ordinateurs et d'en bloquer l'échange,» a déclaré David Boies, l'un des avocats de Napster. Avant d'ajouter : «Les maisons de disque doivent fournir en contrepartie des listes d'artistes et de titres de chansons». Ce à quoi l'industrie du disque a répondu qu'il était de la responsabilité de Napster et non des éditeurs d'identifier et de bloquer les échanges de musique violant la propriété intellectuelle. Reste à prouver l'efficacité d'un tel filtrage technique. Sur ce point, de nombreux experts semblent avoir des doutes.

Napster dont les services sont pour l'instant gratuits, compte plus de 60 millions d'utilisateurs. Mais que la justice américaine ferme ou non le site d'échange de musique en ligne, d'autres systèmes peer-to-peer (pair à pair) comme Napigator ou Gnutella, plus anonymes et plus décentralisés ont déjà pris le relais. La justice, malgré tous ses efforts, a toujours un temps de retard par rapport à la technologie. Le débat n'est-il pas d'ores et déjà dépassé ?




par Myriam  Berber

Article publié le 03/03/2001