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Musique sur Internet

Suite et peut-être fin des déboires judiciaires de Napster

Le site de musique en ligne, poursuivi en justice par l'Association américaine de l'industrie phonographique (RIAA) a été condamné le 6 mars à bloquer l'accès aux £uvres musicales protégées par les droits d'auteur. Napster a jusqu'au 8 mars au soir pour se plier à la décision.
Le juge fédéral de San Francisco a tranché. Il a ordonné au célèbre site d'échange de musique en ligne d'empêcher l'accès aux £uvres musicales soumises aux droits d'auteur et les échanges de fichiers. La décision du juge Marylin Hall Patel prend effet immédiatement. Napster a trois jours pour installer un système de filtrage destiné à bloquer le téléchargement des chansons protégées. Reste à prouver l'efficacité d'un tel filtrage technique. Sur ce point, de nombreux experts semblent avoir des doutes. En effet, il suffit de modifier le titre d'un morceau pour passer entre les mailles du filet.

Les plaignants en la personne de Hilary Rosen, présidente de la RIAA se sont félicités de la rapidité de cette décision. Ce jugement leur offre désormais une base légale idéale. Mais les maisons de disque devront fournir les listes de morceaux qu'elles souhaitent voir ainsi bloqués. Selon les termes de l'injonction, la RIAA doit fournir le titre et l'interprète de chaque morceau ainsi que le certificat du copyright. Une fois ces listes parvenues à Napster, celui-ci doit rechercher les fichiers incriminés et en empêcher l'accès.

Metallica vient à bout de Napster

Ce jugement est une victoire pour les musiciens. En avril 2000, Le groupe rock Metallica avait été le premier à porter plainte contre Napster devant le tribunal de San Francisco, suivi par la RIAA. Le juge américain n'a pas fermé le site, mais c'est la fin de la grande aventure du pionnier de la musique gratuite sur le Net. A terme, Napster pourrait mettre au point un système permettant le versement de royalties aux artistes et aux labels. Celui-ci a déjà offert de verser un milliard de dollars à l'industrie du disque sur cinq ans pour régler le contentieux qui les oppose.

Duet, la joint-venture formée par Vivendi-Universal et Sony pourrait être disposée à passer un accord de licence musicale avec un Napster devenu payant. Et qu'en pensent les napstérophiles ? Il reste beaucoup de chemin a parcourir pour convaincre les 60 millions utilisateurs : «l''image de Napster auprès des internautes a toujours été un logiciel gratuit, difficile de passer à une version payante. Mais pourquoi pas ? Surtout pour les fans de collectors ou de morceaux live introuvables dans le commerce... D'autant plus que les systèmes peer-to-peer comme Gnutella qui ont pris le relais, sont d'une utilisation plus complexe», confie l'un d'entre eux.



par Myriam  Berber

Article publié le 07/03/2001