Côte d''Ivoire
Charnier de Yopougon¯: six gendarmes inculpés
La justice ivoirienne a annoncé, vendredi 13 avril, avoir inculpé six gendarmes pour «meurtre et assassinat». Ce sont les premières inculpations dans l'affaire du charnier de Yopougon, où cinquante-sept corps avaient été découverts le 27 octobre 2000.
Six gendarmes, dont un officier et cinq sous-officiers, ont été inculpés de «meurtre et assassinat» par le juge chargé de l'enquête sur le charnier de Yopougon, cette banlieue populaire d'Abidjan où avaient été découverts les corps de cinquante-sept personnes, après les violences politiques d'octobre 2000. L'annonce a été faite ce vendredi 13 avril par Koffi Yua, le procureur de la République de Yopougon, selon qui «la liste n'est pas encore exhaustive, d'autres inculpations pourraient suivre dans les prochains jours».
Le magistrat a précisé qu'il s'agissait des premières inculpations dans ce dossier, ajoutant que les gendarmes n'avaient pas été placés en détention. Ces derniers étaient, ou sont encore pour certains, membres de l'escadron d'Abobo, un autre quartier populaire de la capitale économique ivoirienne où les affrontement avaient été particulièrement violents. Le commandant de l'escadron à l'époque des faits figure parmi les inculpés, avec cinq maréchaux des logis. Plusieurs témoignages, ainsi que deux enquêtes internationales menées par des associations de défense des droits de l'homme avaient mis en cause les gendarmes de ce camp.
Le RDR veut connaître les commanditaires
Le RDR, première formation politique à réagir a ces inculpations, «ne peut que se réjouir de cette annonce». Le parti de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara estime toutefois qu'il s'agit d'une opération destinée à plaire à l'Union européenne, laquelle a placé la Côte d'Ivoire sous «observation» jusqu'à la mi-mai 2001 et subordonné la reprise de son aide au progrès des procédures judiciaires. Le RDR, qui à l'époque avait affirmé qu'il s'agissait d'un massacre planifié en haut lieu, estime qu'il faut maintenant «déterminer qui sont les commanditaires».
Le charnier avait été mis au jour le 27 octobre 2000 à Yopougon, à l'orée de la forêt de Banco, non loin de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA). Cinquante-sept corps entassés, la plupart des victimes ayant été tuées par balles. Cette découverte survenait après plusieurs jours de violences politiques ayant suivi l'élection présidentielle du 22 octobre, remportée par Laurent Gbagbo. Les affrontements avaient tout d'abord opposé les militants du FPI, le parti de Gbagbo, à la garde rapprochée du chef de la junte, le général Robert Gueï, qui refusait de reconnaître sa défaite électorale. Ensuite, les violences s'étaient poursuivies entre les forces de l'ordre, alliées aux partisans de Laurent Gbagbo, et les sympathisants d'Alassane Ouattara qui réclamaient une nouvelle élection, leur candidat ayant été exclu du scrutin.
Le magistrat a précisé qu'il s'agissait des premières inculpations dans ce dossier, ajoutant que les gendarmes n'avaient pas été placés en détention. Ces derniers étaient, ou sont encore pour certains, membres de l'escadron d'Abobo, un autre quartier populaire de la capitale économique ivoirienne où les affrontement avaient été particulièrement violents. Le commandant de l'escadron à l'époque des faits figure parmi les inculpés, avec cinq maréchaux des logis. Plusieurs témoignages, ainsi que deux enquêtes internationales menées par des associations de défense des droits de l'homme avaient mis en cause les gendarmes de ce camp.
Le RDR veut connaître les commanditaires
Le RDR, première formation politique à réagir a ces inculpations, «ne peut que se réjouir de cette annonce». Le parti de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara estime toutefois qu'il s'agit d'une opération destinée à plaire à l'Union européenne, laquelle a placé la Côte d'Ivoire sous «observation» jusqu'à la mi-mai 2001 et subordonné la reprise de son aide au progrès des procédures judiciaires. Le RDR, qui à l'époque avait affirmé qu'il s'agissait d'un massacre planifié en haut lieu, estime qu'il faut maintenant «déterminer qui sont les commanditaires».
Le charnier avait été mis au jour le 27 octobre 2000 à Yopougon, à l'orée de la forêt de Banco, non loin de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA). Cinquante-sept corps entassés, la plupart des victimes ayant été tuées par balles. Cette découverte survenait après plusieurs jours de violences politiques ayant suivi l'élection présidentielle du 22 octobre, remportée par Laurent Gbagbo. Les affrontements avaient tout d'abord opposé les militants du FPI, le parti de Gbagbo, à la garde rapprochée du chef de la junte, le général Robert Gueï, qui refusait de reconnaître sa défaite électorale. Ensuite, les violences s'étaient poursuivies entre les forces de l'ordre, alliées aux partisans de Laurent Gbagbo, et les sympathisants d'Alassane Ouattara qui réclamaient une nouvelle élection, leur candidat ayant été exclu du scrutin.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 14/04/2001