Algérie
La Kabylie toujours en proie aux émeutes
Après une semaine de troubles en Kabylie, on semble bien avoir franchi un nouveau pas dans l'intensité des violences. Malgré l'annulation des marches pacifiques prévues par le Front des Forces Socialistes (FFS), les manifestants sont descendus dans les rues des grandes villes de la région, Béjaïa et Tizi Ouzou.
La situation est toujours plus préoccupante en Algérie. Le bilan des émeutes en Kabylie entre Berbères et forces de l'ordre s'est brutalement aggravé au cours des dernières 48 heures: une vingtaine de tués. Le ministère algérien de l'Intérieur confirme la mort de 15 manifestants en dix jours, dont 9 rien au cours de la seule journée de vendredi. Les incidents se concentrent dans les deux principales villes de cette région à l'est d'Alger, les préfectures de Béjaïa et de Tizi Ouzou.
Depuis une dizaine de jours, les populations d'origine berbère protestent contre les discriminations culturelles et administratives qu'elles subissent. La mort d'un jeune homme le 18 avril dernier dans une gendarmerie de Beni Douala près de Tizi Ouzou, est à l'origine de ces troubles. Un mouvement qui s'est étendu à toute la Kabylie après l'interpellation musclée de trois lycéens par des gendarmes à Amizour près de Béjaïa. Cet embrasement survient sur fond de commémoration de la répression du «printemps berbère» d'avril 1980, la première grande secousse berbériste de l'Algérie indépendante.
Violents affrontements
L'agitation commence même à toucher certains quartiers d'Alger. Cette atmosphère très tendue a contraint le parti politique, le Front des Forces Socialistes (FFS) à renoncer aux marches pacifiques qu'il comptait organiser samedi à Béjaïa et à Tizi Ouzou. Malgré l'annulation de ces rassemblements, les manifestants sont descendus dans les rues des grandes villes de la région.
Cette explosion de colère est le résultat de la politique de ségrégation du gouvernement à l'égard de cette région. Les Berbères dont le bastion est la Kabylie, constituent une minorité linguistique et culturelle s'estimant brimée par la politique d'arabisation du pouvoir central d'Alger. Un pouvoir algérien en qui ils ne se reconnaissent pas. Si la question de l'identité berbère est toujours présente dans les revendications, l'aspect économique et social semble cette fois l'emporter. Les jeunes manifestants, réclament en priorité des logements et du travail pour les chômeurs fort nombreux dans cette région pauvre et surpeuplée.
Depuis une dizaine de jours, les populations d'origine berbère protestent contre les discriminations culturelles et administratives qu'elles subissent. La mort d'un jeune homme le 18 avril dernier dans une gendarmerie de Beni Douala près de Tizi Ouzou, est à l'origine de ces troubles. Un mouvement qui s'est étendu à toute la Kabylie après l'interpellation musclée de trois lycéens par des gendarmes à Amizour près de Béjaïa. Cet embrasement survient sur fond de commémoration de la répression du «printemps berbère» d'avril 1980, la première grande secousse berbériste de l'Algérie indépendante.
Violents affrontements
L'agitation commence même à toucher certains quartiers d'Alger. Cette atmosphère très tendue a contraint le parti politique, le Front des Forces Socialistes (FFS) à renoncer aux marches pacifiques qu'il comptait organiser samedi à Béjaïa et à Tizi Ouzou. Malgré l'annulation de ces rassemblements, les manifestants sont descendus dans les rues des grandes villes de la région.
Cette explosion de colère est le résultat de la politique de ségrégation du gouvernement à l'égard de cette région. Les Berbères dont le bastion est la Kabylie, constituent une minorité linguistique et culturelle s'estimant brimée par la politique d'arabisation du pouvoir central d'Alger. Un pouvoir algérien en qui ils ne se reconnaissent pas. Si la question de l'identité berbère est toujours présente dans les revendications, l'aspect économique et social semble cette fois l'emporter. Les jeunes manifestants, réclament en priorité des logements et du travail pour les chômeurs fort nombreux dans cette région pauvre et surpeuplée.
par Myriam Berber (avec AFP)
Article publié le 28/04/2001