Egypte
Les Américains veulent se retirer du Sinaï
Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a fait part aux dirigeants israéliens et égyptiens de l'intention de Washington de se désengager de la force multinationale d'observateurs du Sinaï. En pleine tension israélo-arabe, ce projet suscite l'inquiétude et la réticence à la fois en Israël et en Egypte.
De notre correspondant en Egypte
Le projet de retrait des militaires américains participant à la «Force multinationale et observateurs» (MFO) du Sinaï préoccupe les responsables égyptiens même s'ils se refusent officiellement à tout commentaire. En effet, les Américains constituent la colonne vertébrale de cette force «indépendante» (de l'ONU) de maintien de la paix issue du traité de paix de paix égypto-israélien de 1979.
Sur les 1 900 soldats composant la MFO, 865 sont américains. Le «1-32» bataillon d'infanterie constitue avec ses 529 soldats le c£ur du dispositif mis en place en 1982 pour prévenir toute violation des clauses du traité de paix. Il est épaulé par le 1er bataillon aéroporté de soutien qui opère une formation d'hélicoptères, constituant l'élément principal du dispositif de surveillance de la MFO. En dehors des forces fidjienne, colombienne et italienne (marine), les autres participants à la MFO sont représenté par de petites unités.
Un risque contre les dérapages
En cas de retrait américain, il faudrait que les autres membres de la force de maintien de la paix accroissent très nettement leur participation. Il faudrait aussi trouver de nouveau financements pour la MFO, les Etats-Unis étant l'un des principaux contributeurs. Mais, pour les Egyptiens, le problème réside ailleurs. Une importante présence américaine est une garantie de stabilité. En cette période où la tension ne fait qu'augmenter au Proche-orient et où Le Caire craint «l'aventurisme» du nouveau Premier ministre israélien Ariel Sharon les soldats américains sont considérés comme une prévention anti-dérapage.
Durant la campagne électorale israélienne, des proches de Sharon avaient menacé d'envahir le Sinaï «si l'Egypte ne respectait pas, à la lettre, les clauses du traité de paix de 1979». Des menaces qui n'avaient pas été prises très au sérieux, à l'époque, mais qui, en cas de retrait américain, prendraient un tout autre sens. Conformément à l'annexe militaire du traité de paix, la zone C qui va de al Arich au Nord à Ras Muhammad au Sud (voir carte) de la péninsule du Sinaï est démilitarisée. L'envahir, serait donc un jeu d'enfant surtout en l'absence des Américains, les seuls avec lesquels l'armée israélienne ne voudrait pas entrer en conflit, direct ou indirect.
Mais il ne faut pas aller jusqu'à cette extrémité pour atteinte à l'Egypte. En l'absence des Forces américaines, c'est toute l'industrie touristique de cette région qui pourrait souffrir. Déjà l'agglomération de Taba, à la frontière avec Israël, a vu l'afflux touristique très nettement baisser. En cas de départ des américains ce sont Dahab, Nouéibaa et surtout Charm el Cheikh qui pourraient être désertées. Une catastrophe pour une Egypte qui compte sur le tourisme pour sortir son économie du marasme.
Le projet de retrait des militaires américains participant à la «Force multinationale et observateurs» (MFO) du Sinaï préoccupe les responsables égyptiens même s'ils se refusent officiellement à tout commentaire. En effet, les Américains constituent la colonne vertébrale de cette force «indépendante» (de l'ONU) de maintien de la paix issue du traité de paix de paix égypto-israélien de 1979.
Sur les 1 900 soldats composant la MFO, 865 sont américains. Le «1-32» bataillon d'infanterie constitue avec ses 529 soldats le c£ur du dispositif mis en place en 1982 pour prévenir toute violation des clauses du traité de paix. Il est épaulé par le 1er bataillon aéroporté de soutien qui opère une formation d'hélicoptères, constituant l'élément principal du dispositif de surveillance de la MFO. En dehors des forces fidjienne, colombienne et italienne (marine), les autres participants à la MFO sont représenté par de petites unités.
Un risque contre les dérapages
En cas de retrait américain, il faudrait que les autres membres de la force de maintien de la paix accroissent très nettement leur participation. Il faudrait aussi trouver de nouveau financements pour la MFO, les Etats-Unis étant l'un des principaux contributeurs. Mais, pour les Egyptiens, le problème réside ailleurs. Une importante présence américaine est une garantie de stabilité. En cette période où la tension ne fait qu'augmenter au Proche-orient et où Le Caire craint «l'aventurisme» du nouveau Premier ministre israélien Ariel Sharon les soldats américains sont considérés comme une prévention anti-dérapage.
Durant la campagne électorale israélienne, des proches de Sharon avaient menacé d'envahir le Sinaï «si l'Egypte ne respectait pas, à la lettre, les clauses du traité de paix de 1979». Des menaces qui n'avaient pas été prises très au sérieux, à l'époque, mais qui, en cas de retrait américain, prendraient un tout autre sens. Conformément à l'annexe militaire du traité de paix, la zone C qui va de al Arich au Nord à Ras Muhammad au Sud (voir carte) de la péninsule du Sinaï est démilitarisée. L'envahir, serait donc un jeu d'enfant surtout en l'absence des Américains, les seuls avec lesquels l'armée israélienne ne voudrait pas entrer en conflit, direct ou indirect.
Mais il ne faut pas aller jusqu'à cette extrémité pour atteinte à l'Egypte. En l'absence des Forces américaines, c'est toute l'industrie touristique de cette région qui pourrait souffrir. Déjà l'agglomération de Taba, à la frontière avec Israël, a vu l'afflux touristique très nettement baisser. En cas de départ des américains ce sont Dahab, Nouéibaa et surtout Charm el Cheikh qui pourraient être désertées. Une catastrophe pour une Egypte qui compte sur le tourisme pour sortir son économie du marasme.
par Alexandre Buccianti
Article publié le 20/04/2001