L''affaire Elf
Sirven s'explique sur l'affaire des frégates
Pour la première fois depuis son arrestation, le 2 février dernier aux Philippines, Alfred Sirven a répondu aux questions de Laurence Vichnievsky, l'un des magistrats en charge de l'affaire Elf. L'ancien directeur des «affaires générales» du groupe pétrolier français a été entendu dans l'après-midi de lundi sur l'affaire des six frégates militaires vendues à Taiwan par Thompson en 1991. Un dossier dans lequel il est mis en examen pour «tentative d'escroquerie».
Arrêté début février par des policiers philippins au terme de trois ans de cavale puis incarcéré à la prison de la Santé le 7, Alfred Sirven avait prévenu les juges Joly, Vichnievsky et Van Ryumbeke, chargés du tentaculaire dossier Elf, qu'il ne parlerait pas sur le fond des affaires tant qu'il ne serait pas entendu sur la vente des frégates à Taiwan. L'ex-numéro deux d'Elf est soupçonné d'avoir fait payer par le groupe pétrolier une commission de 45 millions de francs à Christine Deviers-Joncours, pour faire du lobbying auprès de Roland Dumas, alors ministre des Affaires Etrangères, afin d'obtenir la levée du veto sur la vente de ces fameux bateaux militaires.
Le 12 mars, lors de la reprise du procès Dumas-Deviers-Joncours à Paris, le détenu 274725Q avait refusé de s'exprimer et lu un texte très explicite résumant sa position : «Je refuserai de m'expliquer tant que les conditions de justice équitable que j'attends me seront refusées». Avant d'ajouter : «Nul ne peut comprendre ni juger le dossier Dumas tant que l'instruction du dossier des frégates n'est pas arrivé à son terme». Sa demande a été entendue. Alfred Sirven a enfin pu s'exprimer, lundi après-midi, sur le sujet comme il le souhaitait depuis deux mois et demi. C'est Laurence Vichnievsky qui instruit le dossier des frégates qui l'a auditionné durant près de deux heures et demi au pôle économique et financier du Palais de justice de Paris. Mais rien n'a filtré de leur entretien.
Pas de commentaire
Au terme de l'audition qui s'est terminée vers 17H, les trois avocats d'Alfred Sirven (Eric Turcon, Pierre Haïk et Jean-Pierre Gastaud) se sont refusés à toute déclaration.
Dans l'affaire Dumas, dont le jugement doit être rendu le 30 mai prochain, le procureur a requis à l'encontre d'Alfred Sirven la peine maximum prévue par le code pénal, soit cinq ans de prison et 2,5 millions de francs d'amende. Cependant, plusieurs avocats de la défense ont estimé que si l'ex-dirigeant d'Elf faisait des révélations dans l'affaire des frégates, le tribunal pourrait être contraint d'ordonner un supplément d'enquête avant de rendre sa décision fin mai. Les dossiers Dumas-Deviers-Joncours et des frégates, étant selon eux, étroitement liés.
Le 12 mars, lors de la reprise du procès Dumas-Deviers-Joncours à Paris, le détenu 274725Q avait refusé de s'exprimer et lu un texte très explicite résumant sa position : «Je refuserai de m'expliquer tant que les conditions de justice équitable que j'attends me seront refusées». Avant d'ajouter : «Nul ne peut comprendre ni juger le dossier Dumas tant que l'instruction du dossier des frégates n'est pas arrivé à son terme». Sa demande a été entendue. Alfred Sirven a enfin pu s'exprimer, lundi après-midi, sur le sujet comme il le souhaitait depuis deux mois et demi. C'est Laurence Vichnievsky qui instruit le dossier des frégates qui l'a auditionné durant près de deux heures et demi au pôle économique et financier du Palais de justice de Paris. Mais rien n'a filtré de leur entretien.
Pas de commentaire
Au terme de l'audition qui s'est terminée vers 17H, les trois avocats d'Alfred Sirven (Eric Turcon, Pierre Haïk et Jean-Pierre Gastaud) se sont refusés à toute déclaration.
Dans l'affaire Dumas, dont le jugement doit être rendu le 30 mai prochain, le procureur a requis à l'encontre d'Alfred Sirven la peine maximum prévue par le code pénal, soit cinq ans de prison et 2,5 millions de francs d'amende. Cependant, plusieurs avocats de la défense ont estimé que si l'ex-dirigeant d'Elf faisait des révélations dans l'affaire des frégates, le tribunal pourrait être contraint d'ordonner un supplément d'enquête avant de rendre sa décision fin mai. Les dossiers Dumas-Deviers-Joncours et des frégates, étant selon eux, étroitement liés.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 23/04/2001