Côte d''Ivoire
Paris réaffirme sa solidarité avec Abidjan
La réunion semestrielle des ministres des pays de la zone franc a eu lieu mercredi en Côte d'Ivoire. L'occasion pour les ministres français présents de réaffirmer leur soutien à la Côte d'Ivoire, actuellement en négociation avec le FMI et la Banque Mondiale pour une reprise de la coopération financière.
De notre correspondante à Abidjan
«Les plus observateurs d'entre vous auront remarqué que nous sommes à Abidjan». Par cette boutade adressée aux journalistes, le ministre français des Finances Laurent Fabius a résumé le point fort de la visite des officiels français : réaffirmer le soutien de la France à la Côte d'Ivoire. Un soutien clairement exprimé par Laurent Fabius : «nous avons une appréciation très positive de ce qui est en train de s'engager sur le plan démocratique. En tant que Français, nous sommes solidaires de la Côte d'Ivoire».
Cette déclaration a fait harmonieusement écho à celle du président ivoirien Laurent Gbagbo. Lors de l'ouverture de la réunion, il avait souligné que son pays a repris le dialogue avec les bailleurs de fonds et est désormais sorti de l'isolement diplomatique. «Nous sommes reconnaissants à la France d'avoir toujours cru en nous et d'être restée présente même dans les moments les plus difficiles» avait-il ajouté.
Toutefois, même si «les conditions politiques de la reprise sont réunies», la coopération financière, qui avait été suspendue en 1998, ne redémarrera pas immédiatement. Le ministre français en charge de la question, Charles Josselin, a rappelé que cette coopération s'inscrit dans le cadre des relations avec l'Union Européenne et les institutions internationales. Il faudra donc au préalable que les autorités ivoiriennes «négocient un bon accord avec le FMI et remboursent les arriérés de la dette» a expliqué le ministre. Ces arriérés s'élèvent pour la Banque mondiale à 40 milliards de francs CFA. Quatre conventions ont été tout de même été signées. La France s'est engagée à financer à hauteur de 5 milliards de francs CFA des projets dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'agriculture et du développement.
Le passage à l'euro ne changera rien pour le franc CFA
Autre message adressé cette fois à tous les pays de la zone franc: le rattachement du CFA à l'euro ne changera rien au fonctionnement des économies. Les populations continueront comme auparavant à utiliser le CFA. «Les conséquences de ce rattachement ne peuvent être que positives» a estimé Laurent Fabius. Il n'a pas été question de dévaluation. Celle de 1994 avait été traumatisante pour les habitants de la zone franc, qui avait perdu 50% de leur pouvoir d'achat.
En revanche, divers problèmes ont été évoqués au cours des discussions : la question du blanchiment des capitaux, et des moyens d'y remédier ; l'amélioration des méthodes de gestion des finances publiques, «maillon faible des pays de la zone franc» selon le gouverneur de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, Charles Konan Banny ; enfin le renforcement de l'intégration régionale et le processus de convergence des pays de la zone.
Une convergence qui laisse à désirer. Alors que la croissance se confirme en zone CEMAC (Communauté Economique et Monétaire d'Afrique centrale), elle reste atone dans l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine). Selon les prévisions, le taux de croissance en 2001 pourrait atteindre 6,4% pour la première contre 3,5% pour la seconde. Enfin, plusieurs pays de la zone à priori éligibles à l'Initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés (le Congo, la Côte d'Ivoire, la République Centrafricaine, le Tchad, et le Togo), n'ont pas encore franchi la première étape du processus qui mène à l'allègement de la dette.
Dans la problématique des disparités régionales, la question de la Côte d'Ivoire, dont la production représente 40% de celle de l'UEMOA, est centrale: l'essoufflement de son économie explique en grande partie les faibles performances de la zone.
«Les plus observateurs d'entre vous auront remarqué que nous sommes à Abidjan». Par cette boutade adressée aux journalistes, le ministre français des Finances Laurent Fabius a résumé le point fort de la visite des officiels français : réaffirmer le soutien de la France à la Côte d'Ivoire. Un soutien clairement exprimé par Laurent Fabius : «nous avons une appréciation très positive de ce qui est en train de s'engager sur le plan démocratique. En tant que Français, nous sommes solidaires de la Côte d'Ivoire».
Cette déclaration a fait harmonieusement écho à celle du président ivoirien Laurent Gbagbo. Lors de l'ouverture de la réunion, il avait souligné que son pays a repris le dialogue avec les bailleurs de fonds et est désormais sorti de l'isolement diplomatique. «Nous sommes reconnaissants à la France d'avoir toujours cru en nous et d'être restée présente même dans les moments les plus difficiles» avait-il ajouté.
Toutefois, même si «les conditions politiques de la reprise sont réunies», la coopération financière, qui avait été suspendue en 1998, ne redémarrera pas immédiatement. Le ministre français en charge de la question, Charles Josselin, a rappelé que cette coopération s'inscrit dans le cadre des relations avec l'Union Européenne et les institutions internationales. Il faudra donc au préalable que les autorités ivoiriennes «négocient un bon accord avec le FMI et remboursent les arriérés de la dette» a expliqué le ministre. Ces arriérés s'élèvent pour la Banque mondiale à 40 milliards de francs CFA. Quatre conventions ont été tout de même été signées. La France s'est engagée à financer à hauteur de 5 milliards de francs CFA des projets dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'agriculture et du développement.
Le passage à l'euro ne changera rien pour le franc CFA
Autre message adressé cette fois à tous les pays de la zone franc: le rattachement du CFA à l'euro ne changera rien au fonctionnement des économies. Les populations continueront comme auparavant à utiliser le CFA. «Les conséquences de ce rattachement ne peuvent être que positives» a estimé Laurent Fabius. Il n'a pas été question de dévaluation. Celle de 1994 avait été traumatisante pour les habitants de la zone franc, qui avait perdu 50% de leur pouvoir d'achat.
En revanche, divers problèmes ont été évoqués au cours des discussions : la question du blanchiment des capitaux, et des moyens d'y remédier ; l'amélioration des méthodes de gestion des finances publiques, «maillon faible des pays de la zone franc» selon le gouverneur de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, Charles Konan Banny ; enfin le renforcement de l'intégration régionale et le processus de convergence des pays de la zone.
Une convergence qui laisse à désirer. Alors que la croissance se confirme en zone CEMAC (Communauté Economique et Monétaire d'Afrique centrale), elle reste atone dans l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine). Selon les prévisions, le taux de croissance en 2001 pourrait atteindre 6,4% pour la première contre 3,5% pour la seconde. Enfin, plusieurs pays de la zone à priori éligibles à l'Initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés (le Congo, la Côte d'Ivoire, la République Centrafricaine, le Tchad, et le Togo), n'ont pas encore franchi la première étape du processus qui mène à l'allègement de la dette.
Dans la problématique des disparités régionales, la question de la Côte d'Ivoire, dont la production représente 40% de celle de l'UEMOA, est centrale: l'essoufflement de son économie explique en grande partie les faibles performances de la zone.
par Virginie Gomez
Article publié le 26/04/2001