Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Irak

Washington propose des sanctions «intelligentes»

L'idée d'appliquer des sanctions «intelligentes» contre l'Irak fait son chemin. Sous la pression de plusieurs capitales occidentales, Washington a soumis aux diplomates des quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, France, Grande Bretagne et Russie) des propositions pour un nouveau régime de sanctions.
Que l'on ne s'y trompe pas il n'est pas question de lever les sanctions mais de mieux cibler le régime de Saddam Hussein et alléger les souffrances de son peuple. Washington préconise essentiellement d'autoriser l'Irak à importer tous les biens qu'ils souhaite à l'exception des armes et des produits à double usage civil et militaire. L'objectif étant d'empêcher Saddam Hussein de reconstituer son arsenal militaire tout en facilitant l'importation des produits indispensables à l'amélioration des infrastructures sanitaires irakiennes. Les contrats qui étaient soumis au strict règles du Comité des sanctions seront désormais uniquement contrôlées par le secrétariat de l'ONU. Bagdad a, à plusieurs reprises accusé le Comité des sanctions de bloquer bon nombre de commandes. A ce jour, des contrats d'une valeur de 3,7 milliards de dollars, notamment dans les domaines des télécommunications et de l'énergie sont toujours en attente au Comité des sanctions.

Des comptes séquestres

Dans ce projet, les Américains cherchent à stopper la contrebande de pétrole entre l'Irak et ses pays voisins jordanien, turc, iranien et syrien dont les revenus échappent complètement à l'ONU et alimentent directement les caisses de Bagdad. Alors pour rendre ces transactions plus transparente et pour mieux les contrôler, Washington suggère la création de comptes séquestres qui financeraient leurs échanges avec l'Irak. Les pays sont invités à coopérer avec l'ONU pour installer aux frontières des inspecteurs chargés de lutter contre la contrebande. Il est prévu un système d'indemnisation pour les pays voisins de l'Irak s'ils acceptent le nouveau régime de sanctions américain.

En revanche, Bagdad n'aura pas le contrôle de ses revenus pétroliers qui devront toujours être versés sur un compte bloqué administré par les Nations Unies. Par ailleurs, les Etats-Unis veulent à nouveau augmenter les sommes versées par l'Irak au Koweït dans le cadre des réparations de guerre suite à son occupation par les troupes irakiennes d'août 1990 à février 1991. L'Irak devra verser dorénavant 30 % de la part des revenus pétroliers servant à indemniser le Koweït, contre 25 % aujourd'hui. Enfin, les Etats-Unis mis devant le fait accompli, font une autre concession. Ils préconisent d'autoriser tous les vols à destination de l'Irak qui se sont multipliés ces derniers mois. Washington considérait que ces vols avaient lieu en violation de l'embargo, mais la Russie et la France estimaient que les vols non commerciaux n'étaient pas prohibés par les résolutions des Nations Unies.



par Addala  Benraad

Article publié le 17/05/2001