Iran
Trois questions àà Antonio Mazzitelli
représentant en Iran du PNUCID (Programme des Nations Unies pour le Contrôle International des Drogues)
RFI: Comment expliquer l'augmentation de la consommation de drogues en Iran ?
Antonio Mazzitelli: Téhéran n'est plus la même ville qu'il y a trente ans. La population a énormément rajeuni et les liens de solidarité, inhérents à la culture iranienne, se sont distendus avec la modernisation et l'urbanisme galopant. Depuis deux ou trois ans, le gouvernement reconnaît qu'il est dépassé par le problème de la consommation de drogues et qu'il doit prendre en compte son caractère social. Dans la capitale, même si le phénomène reste marginal, on peut même voir circuler la cocaïne et l'ecstasy.
RFI: Quels soins sont proposés aux toxicomanes ?
AM: En Iran, les jeunes commencent généralement à se droguer au sein même de leur famille. Les autorités privilégient donc les thérapies familiales. Les parents participent ainsi à des groupes de parole et aident leur enfant à s'en sortir. Quant aux centres de désintoxication, ils proposent rarement des traitements de substitution : la méthode appliquée vise plutôt à soigner les symptômes (maux de tête, nausée, insomniesà). Pour certains toxicomanes, la guérison est plus difficile. On observe d'ailleurs de plus en plus de cas de marginalisation.
RFI: La drogue consommée en Iran provient de l'Afghanistan. En dehors des mesures policières, ne peut-on envisager d'aider les paysans afghans à se tourner vers d'autres cultures ?
AM: Certains politiques pointent du doigt les réfugiés afghans et les accusent de passer de la drogue en Iran. Mais d'autres -et c'est un discours très récent- sont prêts à mettre en place des programmes de remplacement des cultures en Afghanistan. La culture du pavot est en effet très rentable à court terme et sans compensation financière, on ne pourra pas convaincre les paysans de l'abandonner définitivement. Mais l'Iran ne peut pas lancer de tels programmes sans une coopération de la communauté internationale.
Antonio Mazzitelli: Téhéran n'est plus la même ville qu'il y a trente ans. La population a énormément rajeuni et les liens de solidarité, inhérents à la culture iranienne, se sont distendus avec la modernisation et l'urbanisme galopant. Depuis deux ou trois ans, le gouvernement reconnaît qu'il est dépassé par le problème de la consommation de drogues et qu'il doit prendre en compte son caractère social. Dans la capitale, même si le phénomène reste marginal, on peut même voir circuler la cocaïne et l'ecstasy.
RFI: Quels soins sont proposés aux toxicomanes ?
AM: En Iran, les jeunes commencent généralement à se droguer au sein même de leur famille. Les autorités privilégient donc les thérapies familiales. Les parents participent ainsi à des groupes de parole et aident leur enfant à s'en sortir. Quant aux centres de désintoxication, ils proposent rarement des traitements de substitution : la méthode appliquée vise plutôt à soigner les symptômes (maux de tête, nausée, insomniesà). Pour certains toxicomanes, la guérison est plus difficile. On observe d'ailleurs de plus en plus de cas de marginalisation.
RFI: La drogue consommée en Iran provient de l'Afghanistan. En dehors des mesures policières, ne peut-on envisager d'aider les paysans afghans à se tourner vers d'autres cultures ?
AM: Certains politiques pointent du doigt les réfugiés afghans et les accusent de passer de la drogue en Iran. Mais d'autres -et c'est un discours très récent- sont prêts à mettre en place des programmes de remplacement des cultures en Afghanistan. La culture du pavot est en effet très rentable à court terme et sans compensation financière, on ne pourra pas convaincre les paysans de l'abandonner définitivement. Mais l'Iran ne peut pas lancer de tels programmes sans une coopération de la communauté internationale.
par Propos recueillis par Estelle Nouel
Article publié le 07/05/2001