Corse
Des avis irréductiblement opposés
Rarement la majorité est apparue aussi plurielle que dans le débat parlementaire sur le nouveau statut de la Corse. «Bombe à retardement» pour Jean-Pierre Chevènement du Mouvement des citoyens, le projet de loi en discussion est la voie vers «l'émancipation des autres régions de France» pour l'écologiste Noël Mamère. A droite de l'hémicycle, la diversité des points de vue est à peine moins nette.
Ministre de l'Intérieur en juillet 2000, au moment de la conclusion des accords de Matignon entre le Premier ministre Lionel Jospin et les représentants corses, Jean-Pierre Chevènement avait démissionné pour ne pas avoir à porter devant le Parlement un tel projet. Un peu moins d'un an après, redevenu député, il n'a pas mâché ses mots pour dire combien le texte débattu à l'Assemblée nationale lui semble dangereux. «Bricolage institutionnel», «engrenage mortel», «bombe à retardement», «fruit de la cohabitation et d'un marchandage obscur», autant de termes que l'on s'attendrait davantage à entendre du côté de l'opposition.
Mais non, décidément non, le projet de futur statut de la Corse pour Jean-Pierre Chevènement n'est pas de nature à ramener dans l'île l'ordre républicain ni la paix civile. Car, a-t-il dit , «c'est se leurrer de croire que les indépendantistes ont renoncé et renonceront à leur objectifà C'est leur permettre de mettre un pied dans la porte, et d'eux ne viendra qu'une surenchère d'exigences».
Ouvrir la voie
Tout autre son de cloche d'un autre membre de la majorité plurielle, le Vert Noël Mamère défendant un projet de loi «qui serait banal dans la plupart des démocraties», mais pas en France où les notions de nation, d'Etat et de République sont, de longue date, confondus. C'est cette «chape de plomb» que le leader écologiste souhaite lever en invitant à regarder en exemple «du côté de la Catalogne, de la Sarre, de l'Ecosse». Car c'est bien à une extension, dans l'avenir, du statut particulier de la Corse à l'ensemble du territoire qu'il est question dans un projet qui «ouvre la voie à l'émancipation des autres régions de France».
On ne saurait donc, à gauche de l'hémicycle, proférer opinions plus divergentes. Mais, en face, dans l'opposition, on perçoit plus que des nuances d'appréciation. Pour le RPR Alain Juppé «ce texte comporte trop de risques pour qu'on puisse l'approuver». En revanche, Alain Madelin, président de Démocratie libérale, y voit «l'aboutissement d'une discussion avec la majorité des élus corses, une majorité républicaine profondément attachée à la France».
Mais non, décidément non, le projet de futur statut de la Corse pour Jean-Pierre Chevènement n'est pas de nature à ramener dans l'île l'ordre républicain ni la paix civile. Car, a-t-il dit , «c'est se leurrer de croire que les indépendantistes ont renoncé et renonceront à leur objectifà C'est leur permettre de mettre un pied dans la porte, et d'eux ne viendra qu'une surenchère d'exigences».
Ouvrir la voie
Tout autre son de cloche d'un autre membre de la majorité plurielle, le Vert Noël Mamère défendant un projet de loi «qui serait banal dans la plupart des démocraties», mais pas en France où les notions de nation, d'Etat et de République sont, de longue date, confondus. C'est cette «chape de plomb» que le leader écologiste souhaite lever en invitant à regarder en exemple «du côté de la Catalogne, de la Sarre, de l'Ecosse». Car c'est bien à une extension, dans l'avenir, du statut particulier de la Corse à l'ensemble du territoire qu'il est question dans un projet qui «ouvre la voie à l'émancipation des autres régions de France».
On ne saurait donc, à gauche de l'hémicycle, proférer opinions plus divergentes. Mais, en face, dans l'opposition, on perçoit plus que des nuances d'appréciation. Pour le RPR Alain Juppé «ce texte comporte trop de risques pour qu'on puisse l'approuver». En revanche, Alain Madelin, président de Démocratie libérale, y voit «l'aboutissement d'une discussion avec la majorité des élus corses, une majorité républicaine profondément attachée à la France».
par Francine Quentin
Article publié le 16/05/2001