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Angolagate

Jean-Charles Marchiani mis en examen

Jean-Charles Marchiani, ancien préfet du Var et proche collaborateur de Charles Pasqua a été mis en examen dans l'enquête sur le trafic d'armes vers l'Angola. Il est poursuivi pour «recel d'abus de biens sociaux» et pour «trafic d'influence». Marchiani conteste cependant toutes les accusations portées contre lui.
Entendu mardi comme «témoin assisté» par les juges Philippe Courroye et Isabelle Prevost-Desprez, Jean-Charles Marchiani, l'ex-préfet du Var et ancien conseiller de Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur entre 1993 et 1995, a été mis en examen pour «recel d'abus de biens sociaux» dans l'enquête sur le trafic d'armes à destination de l'Angola. La justice le soupçonne, notamment, d'avoir perçu de grosses sommes d'argent de la société de ventes d'armes Brenco dont le dirigeant Pierre Falcone est incarcéré depuis le 1er décembre 2000 à la prison de la Santé. Il a également été mis en examen pour «trafic d'influence» à propos de la médaille de l'ordre national du Mérite qu'il a remise le 14 juillet 1996 à Arcadi Gaydamak, ancien associé de Pierre Falcone, sous le coup d'un mandat d'arrêt international dans cette affaire.

Convoqué une première fois à la mi-mai, Jean-Charles Marchiani avait demandé un report d'audition en raison de la tenue à Strasbourg d'une session plénière du Parlement européen dont il est député. Charles Pasqua, qui a déjà reporté à deux reprises la date de son audition, a avancé les mêmes arguments pour ne pas se rendre dans le bureau des juges. L'ancien ministre de l'Intérieur sera cependant convoqué en début de semaine prochaine par les magistrats qui souhaitent l'entendre sur le trafic d'armes vers l'Angola mais aussi sur le financement de sa campagne pour les élections européennes de 1999.

Immunité parlementaire

En marge de l'affaire du trafic d'armes vers l'Angola, dans laquelle Bernard Guillet (un autre proche de Pasqua) est poursuivi pour «recel d'abus de biens sociaux», le parquet de Paris a également ouvert, le 19 avril dernier, deux informations judiciaires : l'une ouverte contre X pour «financement illégal de parti politique»et concerne le RPF présidé par Charles Pasqua, l'autre ouverte «pour financement illégal de campagne électorale» et qui vise personnellement l'ancien ministre de l'Intérieur.

Pasqua et Marchiani, protégés par leur statut de député européen, ne risquent pas d'être inquiétés par des mesures coercitives telles la garde à vue, le contrôle judiciaire ou le placement en détention provisoire. L'ancien homme des missions secrètes de Charles Pasqua conteste cependant toute participation à un éventuel trafic d'armes à destination de l'Angola ou à un financement présumé occulte du Rassemblement pour la France (RPF).



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 22/05/2001