Corse
Ile de Beauté contre île de béton
Le projet de nouveau statut de la Corse comporte une disposition particulièrement controversée. L'adaptation de la loi littoral, qui limite l'urbanisation des côtes, tente de concilier développement touristique et protection de l'environnement. Certains craignent des dérives : spéculation immobilière, «bétonnage», voire blanchiment d'argent sale.
Les députés ont approuvé que les élus corses puissent déroger à la loi littoral de 1986 sur l'aménagement, la protection et la mise en valeur des zones côtières. En effet, en raison de la géographie, les 350 communes de l'Ile de Beauté sont soumises soit à la loi littoral, soit à la loi montagne de 1985, parfois aux deux. Les possibilités de développer l'accueil des touristes et l'urbanisation sont donc fort réduites. D'où la faculté concédée aux élus de la collectivité territoriale d'assouplir les rigueurs de la loi générale.
Notamment, la construction, dans la zone des cent mètres du rivage des fameuses paillotes provisoires, serait légalement autorisée. Le pari est fait que les élus corses sauront mieux encore que l'administration fixer la liste des espaces naturels à protéger, tout en favorisant la mise en valeur de l'île.
Résister aux tentations
Et c'est bien là que le bât blesse. La capacité de résistance des élus locaux aux pressions que ne manqueront pas d'exercer les promoteurs immobiliers a été mise en doute. La crainte de voir l'Ile de Beauté transformée en mur de béton face à la mer s'est exprimée. Et d'évoquer les repoussoirs que constituent la Côte d'Azur, la Côte Languedoc-Roussillon, livrées au tourisme de masse et considérablement défigurées.
La responsabilité ainsi conférée aux élus présente des risques de «tentations» et même de recrudescence de blanchiment d'argent frauduleux, dans une région méditerranéenne non exempte de telles pratiques. C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, a souligné les exigences de transparence, de concertation et de contrôle du processus d'attribution des permis de construire. Ainsi un plan d'aménagement et de développement durable sera instauré, associant largement les intéressés. Ce plan sera soumis à enquête d'intérêt public et au contrôle de sa légalité. Pour le ministre, les effets sur l'environnement devraient être faibles tandis que les retombées sur l'emploi dans l'île pourraient bien s'avérer significatifs. Sachant que les revenus d'activités sont préférables, pour la Corse, aux subventions et aux transferts sociaux.
Notamment, la construction, dans la zone des cent mètres du rivage des fameuses paillotes provisoires, serait légalement autorisée. Le pari est fait que les élus corses sauront mieux encore que l'administration fixer la liste des espaces naturels à protéger, tout en favorisant la mise en valeur de l'île.
Résister aux tentations
Et c'est bien là que le bât blesse. La capacité de résistance des élus locaux aux pressions que ne manqueront pas d'exercer les promoteurs immobiliers a été mise en doute. La crainte de voir l'Ile de Beauté transformée en mur de béton face à la mer s'est exprimée. Et d'évoquer les repoussoirs que constituent la Côte d'Azur, la Côte Languedoc-Roussillon, livrées au tourisme de masse et considérablement défigurées.
La responsabilité ainsi conférée aux élus présente des risques de «tentations» et même de recrudescence de blanchiment d'argent frauduleux, dans une région méditerranéenne non exempte de telles pratiques. C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, a souligné les exigences de transparence, de concertation et de contrôle du processus d'attribution des permis de construire. Ainsi un plan d'aménagement et de développement durable sera instauré, associant largement les intéressés. Ce plan sera soumis à enquête d'intérêt public et au contrôle de sa légalité. Pour le ministre, les effets sur l'environnement devraient être faibles tandis que les retombées sur l'emploi dans l'île pourraient bien s'avérer significatifs. Sachant que les revenus d'activités sont préférables, pour la Corse, aux subventions et aux transferts sociaux.
par Francine Quentin
Article publié le 18/05/2001