Côte d''Ivoire
L'Union européenne reprend son aide
Quelques jours à peine après la fin de la visite de Laurent Gbagbo en France, l'Union européenne a annoncé le redémarrage de son aide à la Côte d'Ivoire. Un pas significatif, puisque le FMI en avait fait une condition de la reprise de ses relations avec Abidjan.
Le président ivoirien a de quoi être satisfait. A peine rentré d'une visite «privée» très remplie en France, il a obtenu ce qu'il n'a cessé de réclamer au cours de son voyage : la reprise de l'aide de l'Union européenne. Fin février, Bruxelles s'était donné un délai de trois mois durant lequel Abidjan devait donner des gages, après les violences et les atteintes aux droits de l'homme qui avaient entouré les élections présidentielles et législatives.
Pour les ministres européens, réunis le 25 juin à Luxembourg, la Côte d'Ivoire a fait des progrès en ce domaine. La tenue en mars d'élections municipales, auxquelles tous les grands partis politiques ont participé, et la progression des enquêtes judiciaires, en particulier dans l'affaire du charnier découvert peu après l'élection présidentielle d'octobre 2000 dans un quartier populaire d'Abidjan, ont contribué à calmer la méfiance de l'Union européenne.
Abidjan toujours sous surveillance
La Côte d'Ivoire reste sous surveillance, puisque l'aide ne reprend que de manière graduelle, avec toutefois une première enveloppe de 30 millions d'Euro. La situation du pays sera à nouveau examinée en janvier 2002. Et c'est seulement en fonction des progrès réalisés, notamment en matière politique, que celle-ci reprendra dans son intégralité. Les ministres européens semblent ainsi avoir tout de même tenu compte des arguments des adversaires du pouvoir actuel, pour lesquels la réconciliation nationale est encore loin d'être une réalité. Ils en veulent pour preuve les propos récents du président ivoirien, qui a relancé la polémique sur la nationalité d'Alassane Ouattara, leader du principal parti d'opposition, lors d'une intervention devant des députés français, le 20 juin dernier. Laurent Gbagbo avait notamment dénoncé le «vagabondage des nationalités» auquel se serait livré l'ancien premier ministre, provoquant une vive réaction du RDR qui a envisagé de revoir sa participation au Forum de réconciliation prévu début juillet.
La décision de l'Union européenne n'en est pas moins capitale pour les autorités ivoiriennes. Le Fonds monétaire international, qui avait rompu avec la Côte d'Ivoire en décembre 1998, en avait fait la condition d'une éventuelle reprise de ses relations avec Abidjan. Une mission conjointe du FMI et de la Banque mondiale y séjourne d'ailleurs jusqu'au 2 juillet, dans le cadre de négociations sur un accord intérimaire qui pourrait ouvrir sur le déblocage d'un appui financier dans trois à six mois. Le gouvernement ivoirien, soutenu par les fonctionnaires du Trésor français, a fait des pieds et des mains pour satisfaire les conditions des institutions financières internationales, à commencer par le vote le d'un budget dit «sécurisé», ne prenant pas en compte d'éventuels apports financiers extérieurs, et l'annonce du paiement imminent d'une partie de leurs arriérés vis à vis de la Banque mondiale.
Pour les ministres européens, réunis le 25 juin à Luxembourg, la Côte d'Ivoire a fait des progrès en ce domaine. La tenue en mars d'élections municipales, auxquelles tous les grands partis politiques ont participé, et la progression des enquêtes judiciaires, en particulier dans l'affaire du charnier découvert peu après l'élection présidentielle d'octobre 2000 dans un quartier populaire d'Abidjan, ont contribué à calmer la méfiance de l'Union européenne.
Abidjan toujours sous surveillance
La Côte d'Ivoire reste sous surveillance, puisque l'aide ne reprend que de manière graduelle, avec toutefois une première enveloppe de 30 millions d'Euro. La situation du pays sera à nouveau examinée en janvier 2002. Et c'est seulement en fonction des progrès réalisés, notamment en matière politique, que celle-ci reprendra dans son intégralité. Les ministres européens semblent ainsi avoir tout de même tenu compte des arguments des adversaires du pouvoir actuel, pour lesquels la réconciliation nationale est encore loin d'être une réalité. Ils en veulent pour preuve les propos récents du président ivoirien, qui a relancé la polémique sur la nationalité d'Alassane Ouattara, leader du principal parti d'opposition, lors d'une intervention devant des députés français, le 20 juin dernier. Laurent Gbagbo avait notamment dénoncé le «vagabondage des nationalités» auquel se serait livré l'ancien premier ministre, provoquant une vive réaction du RDR qui a envisagé de revoir sa participation au Forum de réconciliation prévu début juillet.
La décision de l'Union européenne n'en est pas moins capitale pour les autorités ivoiriennes. Le Fonds monétaire international, qui avait rompu avec la Côte d'Ivoire en décembre 1998, en avait fait la condition d'une éventuelle reprise de ses relations avec Abidjan. Une mission conjointe du FMI et de la Banque mondiale y séjourne d'ailleurs jusqu'au 2 juillet, dans le cadre de négociations sur un accord intérimaire qui pourrait ouvrir sur le déblocage d'un appui financier dans trois à six mois. Le gouvernement ivoirien, soutenu par les fonctionnaires du Trésor français, a fait des pieds et des mains pour satisfaire les conditions des institutions financières internationales, à commencer par le vote le d'un budget dit «sécurisé», ne prenant pas en compte d'éventuels apports financiers extérieurs, et l'annonce du paiement imminent d'une partie de leurs arriérés vis à vis de la Banque mondiale.
par Christophe Champin
Article publié le 26/06/2001