Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Développement

L'Afrique profite peu des investissements étrangers

Les investissements étrangers directs ont diminué, entre 1999 et 2000, en Afrique alors qu'ils progressaient en Asie et en Europe centrale et orientale. Avec moins de 1% des investissements étrangers, l'Afrique reste à l'écart des grands flux de capitaux mondiaux.
En 2000, selon les estimations de la Cnuced (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) les investissements étrangers directs en Afrique ont atteint 9,1 milliards de dollars contre 10,5 milliards de dollars en 1999. Cela représente moins de 1% des investissements étrangers dans le monde en 2000, sachant que l'essentiel de ces flux se déplacent de pays industrialisé à pays industrialisé.

Les investissements étrangers sous forme de créations d'entreprises, de fusions et acquisitions d'entreprises existantes ou de rachat d'entreprises privatisées sont très variables d'une année sur l'autre en fonction des opportunités, souligne Ludger Odenthal, économiste à la Cnuced. Et, de fait, le recul de 13% des investissements étrangers en Afrique, l'année dernière, est essentiellement dû à une chute de 50% des flux à destination de trois pays accueillant habituellement une bonne part de l'investissement étranger sur le continent : Afrique du Sud, Maroc et Angola. Les autres pays africains restent relativement stables.

C'est le Maroc qui est le plus touché par ce recul car, en 1999, ce pays avait mené à bien la privatisation du secteur des télécommunications pour des montants qui n'ont pu être égalés en 2000. En revanche, les investissements étrangers ont progressé en Tunisie et en Egypte. Au total les investissements étrangers en Afrique du Nord ont atteint 2,6 milliards de dollars.
Pour l'Angola, l'explication de la baisse réside dans une pause des investissements du secteur pétrolier vers lequel sont dirigés la quasi-totalité des investissements étrangers. Mais, à la Cnuced, on s'attend à une reprise prochaine dans ce secteur. Enfin, l'Afrique du Sud semble avoir pâti du ralentissement général de l'économie, en 2000, ainsi que de l'essoufflement des privatisations et des fusions-acquisitions. La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) reste la principale sous-région d'accueil des capitaux étrangers investis avec près de 4 milliards de dollars en 2000 contre plus de 5 milliards de dollars en 1999.

Des efforts considérables

Dans d'autres régions du monde en développement que sont l'Asie et l'Europe centrale et orientale les investissements étrangers directs ont progressé. Ainsi, l'Asie a absorbé un niveau record de 141 milliards de dollars en 2000 contre seulement 98 milliards de dollars en 1999, soit une progression de 44%. Hong-Kong est à l'origine de l'essentiel de cette augmentation qui ne s'étend d'ailleurs pas au reste de la Chine. Les créations d'entreprises à capitaux étrangers reprennent lentement dans les pays qui ont souffert de la crise financière des années 90 comme l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Corée et la Thaïlande. Les pays d'Europe centrale et orientale ont reçu 27 milliards de dollars d'investissements étrangers directs en 2000 contre 25 milliards en 1999. Cependant, les sorties de capitaux progressent aussi, à 4 milliards de dollars en 2000 dont 3 milliards attribuables à la seule Russie.

La faible part de l'Afrique dans les investissements étrangers mondiaux est à relativiser par l'augmentation régulière observée sur une période plus longue. Selon la Cnuced, ce mouvement est à mettre au crédit des «efforts considérables des pays africains pour créer des conditions propices aux investissements». En 1994, l'Afrique recevait 6 milliards de dollars d'investissements étrangers directs, 11 milliards en 1997, 10,5 milliards en 1999. Ces investissements étrangers représentaient moins de 4% du total des investissements réalisés sur le continent au début des années 90 contre environ 10% en 1999.



par Francine  Quentin

Article publié le 16/07/2001