Concorde
Un an après, la reprise des vols se précise
Un an après l'accident de Gonesse, qui a fait 113 morts le 25 juillet 2000, la reprise des vols commerciaux de Concorde se profile : l'autorisation pourrait être donnée pour l'automne prochain. Ce mercredi, les familles des victimes, qui ont été indemnisées, se recueillent sur les lieux du drame.
Venant pour la plupart d'Allemagne, les proches des 113 victimes du vol AF 4590 doivent participer, mercredi 25 juillet, à des cérémonies de commémoration à Gonesse, près de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle (nord de Paris). C'est là qu'il y a un an, un Concorde d'Air France s'écrasait, peu après son décollage pour New York. Le choc et l'émotion ont été d'autant plus intenses que le supersonique, fleuron des compagnies Air France et British Airways, n'avait jamais connu de défaillance grave en vingt-quatre ans d'une carrière commerciale aussi peu rentable que prestigieuse. De nombreux experts aéronautiques sonnaient alors le glas du plus bel avion du XXème siècle. Aujourd'hui, les causes de l'accident sont désormais établies, les familles des victimes sont indemnisées, la reprise des vols est annoncée pour l'automne.
D'ici le 15 août, les industriels exploitant le Concorde remettront aux autorités de l'aviation civile française et britannique les dossiers de certification des douze appareils existants. Leurs certificats de navigabilité ont été suspendus en août 2000. Lundi 23 juillet à Londres, lors d'une réunion du groupe de travail sur Concorde, les deux compagnies aériennes exploitant l'avion ont dévoilé leur calendrier de remise en service. British Airways (7 appareils) souhaite reprendre ses vols en septembre, Air France (5 appareils) fin octobre. C'est maintenant aux instances britannique et française de l'aviation civile de décider conjointement, et pour chaque appareil, si elles donnent leur feu vert, et à quelles conditions.
100 millions de dollars d'indemnités, un record en Europe.
A Londres comme à Paris, on se veut confiant, tant les travaux et les modifications déjà effectués sont importants : révision et démontage complets des appareils, vérification des structures, remplacement de nombreuses pièces, pose d'un revêtement en kevlar à l'intérieur des réservoirs pour éviter les fuites de carburant, nouveaux pneumatiques Michelin ultra résistants. Au fil des mois, de nombreux tests ont eu lieu sur la base d'Istres, dans le sud de la France, couronnés récemment par un vol d'essai supersonique en conditions réelles.
Tout est mis en £uvre pour que ne puisse plus se reproduire le tragique scénario que vient de reconstituer le Bureau Enquêtes-Accidents (BEA), chargé des investigations techniques. Dans un deuxième rapport d'étape rendu public lundi 23 juillet, le BEA estime que la plupart des aspects de l'accident sont «aujourd'hui compris», confirmant ainsi l'hypothèse déjà largement admise : la catastrophe a été provoquée par une lamelle de métal tombée d'un DC10 de Continental Airlines qui avait décollé peu de temps auparavant. La pièce a fait éclater un pneu, dont les morceaux sont allés percuter les réservoirs. L'un d'eux a été percé, ce qui a provoqué une fuite de carburant, le kérosène s'est ensuite enflammé, entraînant des défaillances des moteurs gauche et rendant l'appareil rapidement incontrôlable.
Compte tenu de la nature de l'accident, l'enquête technique a été relativement rapide. Mais elle n'atteint pas la célérité avec laquelle a été mené le dossier d'indemnisation des familles. En à peine un an, un accord global a été trouvé entre les assureurs d'Air France et les avocats des 730 ayant droits des victimes. Ils obtiennent chacun entre 10 000 et 1 million de francs selon leur degré de parenté. Les familles des passagers ont été indemnisées la semaine dernière, celles des victimes au sol devraient l'être dans les prochains jours. Le montant global s'élève à plus de 100 millions de dollars (755 millions de FF), un niveau jugé record en Europe.
D'ici le 15 août, les industriels exploitant le Concorde remettront aux autorités de l'aviation civile française et britannique les dossiers de certification des douze appareils existants. Leurs certificats de navigabilité ont été suspendus en août 2000. Lundi 23 juillet à Londres, lors d'une réunion du groupe de travail sur Concorde, les deux compagnies aériennes exploitant l'avion ont dévoilé leur calendrier de remise en service. British Airways (7 appareils) souhaite reprendre ses vols en septembre, Air France (5 appareils) fin octobre. C'est maintenant aux instances britannique et française de l'aviation civile de décider conjointement, et pour chaque appareil, si elles donnent leur feu vert, et à quelles conditions.
100 millions de dollars d'indemnités, un record en Europe.
A Londres comme à Paris, on se veut confiant, tant les travaux et les modifications déjà effectués sont importants : révision et démontage complets des appareils, vérification des structures, remplacement de nombreuses pièces, pose d'un revêtement en kevlar à l'intérieur des réservoirs pour éviter les fuites de carburant, nouveaux pneumatiques Michelin ultra résistants. Au fil des mois, de nombreux tests ont eu lieu sur la base d'Istres, dans le sud de la France, couronnés récemment par un vol d'essai supersonique en conditions réelles.
Tout est mis en £uvre pour que ne puisse plus se reproduire le tragique scénario que vient de reconstituer le Bureau Enquêtes-Accidents (BEA), chargé des investigations techniques. Dans un deuxième rapport d'étape rendu public lundi 23 juillet, le BEA estime que la plupart des aspects de l'accident sont «aujourd'hui compris», confirmant ainsi l'hypothèse déjà largement admise : la catastrophe a été provoquée par une lamelle de métal tombée d'un DC10 de Continental Airlines qui avait décollé peu de temps auparavant. La pièce a fait éclater un pneu, dont les morceaux sont allés percuter les réservoirs. L'un d'eux a été percé, ce qui a provoqué une fuite de carburant, le kérosène s'est ensuite enflammé, entraînant des défaillances des moteurs gauche et rendant l'appareil rapidement incontrôlable.
Compte tenu de la nature de l'accident, l'enquête technique a été relativement rapide. Mais elle n'atteint pas la célérité avec laquelle a été mené le dossier d'indemnisation des familles. En à peine un an, un accord global a été trouvé entre les assureurs d'Air France et les avocats des 730 ayant droits des victimes. Ils obtiennent chacun entre 10 000 et 1 million de francs selon leur degré de parenté. Les familles des passagers ont été indemnisées la semaine dernière, celles des victimes au sol devraient l'être dans les prochains jours. Le montant global s'élève à plus de 100 millions de dollars (755 millions de FF), un niveau jugé record en Europe.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 25/07/2001