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Concorde

Premier vol d'essai longue distance

Concorde a effectué sans encombre, mardi 17 juillet, son premier véritable vol d'essai depuis son immobilisation, voilà un an, après l'accident mortel de Gonesse. Les vols commerciaux pourraient reprendre d'ici l'automne 2001.
Sans passager, mais avec une équipe d'ingénieurs à bord, le Concorde Alpha Foxtrot de British Airways a décollé de l'aéroport londonien de Heathrow à 14H18 locales. L'appareil a mis le cap sur l'Atlantique nord, empruntant le chenal de Bristol, puis il a survolé la République d'Irlande et l'Islande, avant de faire demi-tour au dessus de l'océan pour revenir en Angleterre, où il a atterri sur la base militaire de Brize Norton, à l'ouest de Londres. Durant ce vol, d'une durée de trois heures trente, l'appareil a atteint l'altitude de 60000 pieds (environ 20000 mètres), a une vitesse de croisière de Mach 2, soit deux fois la vitesse du son.

C'était le premier vol d'essai du supersonique en conditions réelles. Il s'agissait notamment de tester les réservoirs d'ailes, équipés désormais d'un revêtement interne souple en kevlar destiné à limiter d'éventuelles fuites de carburant. L'objectif était également de vérifier que les nouveaux systèmes de sécurité n'affectent pas les performances de l'appareil. Ces derniers mois, Concorde avait déjà effectué plusieurs essais au sol sur la base militaire d'Istres, dans le sud de la France, afin de tester de nouveaux pneus Michelin plus résistants aux dommages causés par des corps étrangers. Il avait aussi effectué quelques vols de courte distance.

L'accident de Gonesse a fait 113 morts

Mais le vol de mardi devait simuler un véritable voyage transatlantique, première étape vers une probable reprise des vols de l'avion franco-britannique. Londres et Paris souhaitent que les vols commerciaux puissent reprendre à la fin de l'été. Cette remise en service mettrait un terme à une immobilisation commerciale qui a débuté après l'accident de Gonesse, le 25 juillet 2000. Un Concorde d'Air France s'était écrasé peu après son décollage de l'aéroport de Roissy, causant la mort de 113 personnes.

British Airways espère que les données enregistrées lors du vol de mardi pourront inciter les autorités de l'aviation civile à lui accorder le certificat de vol tant attendu. «Les données sur le vol d'aujourd'hui seront envoyées à l'Autorité de l'Aviation civile (CAA). A l'issue de cette mission de vérification technique, les données seront analysées pour vérifier les effets des revêtements sur le système de distribution du carburant de l'appareil», a déclaré un porte-parole de la compagnie. «Le CAA recevra les résultats du vol et c'est lui qui décidera s'il doit rendre son certificat de navigabilité à l'appareil et quand il le rendra».



par Philippe  Quillerier-Lesieur

Article publié le 17/07/2001