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Angolagate

J.C. Mitterrand de nouveau mis en examen

Jean-Christophe Mitterrand a de nouveau été mis en examen le 4 juillet pour complicité de trafic d'armes dans l'affaire des ventes d'armes illicites vers l'Angola, une semaine seulement après l'annulation pour vice de forme des poursuites précédemment engagées pour ce motif dans ce dossier.
Nouvel épisode dans le feuilleton de l'Angolagate. Le fils aîné de l'ancien président de la République est de nouveau poursuivi pour complicité de trafic d'armes vers l'Angola. Arrivé en début d'après-midi, le 4 juillet, au pôle économique et financier du Palais de justice de Paris, Jean-Christophe Mitterrand y a été interrogé, une nouvelle fois, par les juges Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Deprez. Cette mise en examen intervient quelques jours après l'annulation par la Cour de cassation de toutes les poursuites engagées dans ce dossier pour «commerce illicite d'armes».

Le 27 juin dernier, la Cour de cassation avait estimé que les poursuites lancées fin 2000 pour trafic d'armes étaient nulles car elles avaient été engagées en l'absence de plainte du ministre de la Défense ou de celui des Finances. Une procédure obligatoire pour ce genre de délit selon un décret-loi du 18 avril 1939. Cette fois-ci, Jean-Christophe Mitterrand est poursuivi sur la base d'une plainte déposée en janvier dernier par le ministre de la Défense, Alain Richard. «C'est la chronique d'une mise en examen annoncée. Il n'y a rien de nouveau. La suspicion de trafic d'armes n'existe que dans la tête de l'accusation» a indiqué Me Versini-Campinchi à l'issue de l'audition. Interrogé pendant près de quatre heures, Jean-Christophe Mitterrand a de nouveau démenti tout lien avec ce dossier. «Je n'ai eu à répondre qu'à des questions déjà posées. Ce n'était pas du tout compliqué. Heureusement que le bureau du juge est climatisé» a, de son côté, ironisé le fils de l'ancien président français.

Même traitement pour Falcone et Gaydamak

Jean-Christophe Mitterrand est, en outre, poursuivi pour «trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux». Il est soupçonné d'avoir reçu 13 millions de francs en Suisse pour faciliter, grâce à son carnet d'adresses, la conclusion en 1993 et 1994 de contrats de ventes d'armes d'Europe de l'Est, via la France, au régime du président angolais, José Eduardo dos Santos.

Les hommes d'affaires, Pierre Falcone, incarcéré depuis le 1er décembre 2000 et Arcadi Gaydamak, réfugié en Israël et sous le coup d'un mandat d'arrêt international, se sont vus notifier de nouveau leur mise en examen pour trafic d'armes. Quant à l'avocat fiscaliste parisien Allain Guilloux, déjà poursuivi à plusieurs reprises dans ce dossier, il a été mis en examen le 5 juillet pour «trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux». Il est soupçonné d'avoir tenté d'user de son influence auprès du ministère des Affaires étrangères, par l'intermédiaire de Jacques Attali, conseiller spécial de François Mitterrand et également mis en examen dans cette affaire, afin de résoudre les ennuis fiscaux de Pierre Falcone, l'un de ses clients.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 06/07/2001 Dernière mise à jour le 05/07/2001 à 22:00 TU