Serbie
Milosevic dénie toute légitimité à ses juges
Douze minutes à peine. La première comparution d'un ancien chef d'Etat devant la justice internationale a tourné court. Slobodan Milosevic, l'ancien président yougoslave, a dénié toute légitimité au Tribunal pénal international de la Haye devant lequel il comparait pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. La procédure, dont on sait déjà qu'elle sera longue et complexe, reprendra à partir du 27 août prochain.
Cette comparution initiale de Slobodan Milosevic devant le Tribunal pénal international de la Haye devait donner lieu à la lecture de l'acte d'accusation et permettre au prévenu de préciser s'il plaidait coupable ou non coupable. Mais l'ex-président yougoslave s'est dérobé à la procédure. D'entrée de jeu, il a averti qu'il ne reconnaissait aucune légalité ni aucune légitimité à ce tribunal créé par le Conseil de sécurité de l'Onu en 1993. Pour Milosevic, le but de son procès est de justifier, a posteriori, les «crimes de guerre de l'Otan en Yougoslavie» dont les bombardements de l'Otan en 1999 contre la Yougoslavie pour obliger les troupes serbes à se retirer du Kosovo.
Refusant donc de participer aussi peu que ce soit à une procédure qui le concerne pourtant directement, Slobodan Milosevic a reçu avec indifférence la proposition du juge britannique Richard May de lui lire l'épais acte d'accusation. La déportation forcée de 740 000 civils albanais du Kosovo et plusieurs centaines de meurtres collectifs y figurent. L'ex-président se présentait d'ailleurs devant les juges sans le concours d'un avocat. Devant cette attitude, le président du tribunal a considéré que Milosevic plaidait non-coupable, levé la séance et renvoyé la suite du déroulement du procès à la semaine du 27 août prochain.
Un avocat commis d'office ?
Dès ce moment se posera à nouveau le problème de l'absence d'avocat au côté du président déchu. Un porte-parole du TPI a envisagé la possibilité pour le tribunal de désigner quand même un défenseur à Slobodan Milosevic, pour assurer ses droits, notamment dans les phases les plus complexes de la procédure. Le TPI ne peut admettre qu'un doute plane sur l'équité du déroulement de ce procès.
Les partis politiques représentants les Albanais du Kosovo ont été particulièrement choqués de l'attitude ressentie comme «arrogante» de l'ex-président yougoslave. Pour eux Slobodan Milosevic n'a pas changé depuis l'époque des faits qui lui sont reprochés.
Quelques réactions:
L'avocat Jacques Vergès (qui a notamment défendu l'ancien président malien Moussa Traoré lors de son procès) estime sur RFI que Milosevic n'avait d'autre choix que d'adopter une stratégie de défense de rupture.
Jacques Vergès
interrogé par Delphine Nerbollier
Pour sa part l'avocate Sophie Thonon (qui a défendu les familles des victimes de Pinochet) considère que l'ancien président yougoslave ne devrait pas changer de logique de défense.
Sophie Thonon
interrogée par Delphine Nerbollier
Refusant donc de participer aussi peu que ce soit à une procédure qui le concerne pourtant directement, Slobodan Milosevic a reçu avec indifférence la proposition du juge britannique Richard May de lui lire l'épais acte d'accusation. La déportation forcée de 740 000 civils albanais du Kosovo et plusieurs centaines de meurtres collectifs y figurent. L'ex-président se présentait d'ailleurs devant les juges sans le concours d'un avocat. Devant cette attitude, le président du tribunal a considéré que Milosevic plaidait non-coupable, levé la séance et renvoyé la suite du déroulement du procès à la semaine du 27 août prochain.
Un avocat commis d'office ?
Dès ce moment se posera à nouveau le problème de l'absence d'avocat au côté du président déchu. Un porte-parole du TPI a envisagé la possibilité pour le tribunal de désigner quand même un défenseur à Slobodan Milosevic, pour assurer ses droits, notamment dans les phases les plus complexes de la procédure. Le TPI ne peut admettre qu'un doute plane sur l'équité du déroulement de ce procès.
Les partis politiques représentants les Albanais du Kosovo ont été particulièrement choqués de l'attitude ressentie comme «arrogante» de l'ex-président yougoslave. Pour eux Slobodan Milosevic n'a pas changé depuis l'époque des faits qui lui sont reprochés.
Quelques réactions:
L'avocat Jacques Vergès (qui a notamment défendu l'ancien président malien Moussa Traoré lors de son procès) estime sur RFI que Milosevic n'avait d'autre choix que d'adopter une stratégie de défense de rupture.
Jacques Vergès
interrogé par Delphine Nerbollier
Pour sa part l'avocate Sophie Thonon (qui a défendu les familles des victimes de Pinochet) considère que l'ancien président yougoslave ne devrait pas changer de logique de défense.
Sophie Thonon
interrogée par Delphine Nerbollier
par Francine Quentin
Article publié le 03/07/2001