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Côte d''Ivoire

Les deux responsables du RDR relaxés

Ali Coulibaly, porte parole du RDR, et Camara Yerefé Vakaramoko, l'un des militants de ce parti, ont été relaxés, vendredi 20 juillet, par le tribunal correctionnel d'Abidjan. Les deux prévenus comparaissaient pour «complicité de destruction de biens publics et privés et atteinte à l'ordre public».
«Je suis satisfait du verdict du tribunal, qui a eu l'avantage de démontrer qu'on a accusé des gens à tort», a déclaré Emmanuel Assi, l'un des avocats des deux prévenus, Ali Coulibaly, porte parole du RDR, et Camara Yerefé Vakaramoko, militant de base et animateur des manifestations du parti. «Les deux hommes retrouvent leur dignité, a-t-il ajouté, ce qui prouve que le mensonge et l'injustice ne peuvent plus continuer» dans ce pays. Les prévenus ont été relaxés par le tribunal correctionnel d'Abidjan, à la suite d'un procès de deux jours au cours duquel le procureur adjoint de la République, Augustin Séry, avait requis contre eux un an de prison avec sursis et 100 000 CFA (1000 FF) d'amende. Il s'était dit «convaincu de la culpabilité de M. Yérefé et de M. Coulibaly quant aux faits qui leur sont reprochés». Le président du tribunal, François Komoin, n'a pas suivi le réquisitoire. «Ils sont relaxés pour délit non établi», a-t-il estimé dans les attendus de sa décision. Leur culpabilité n'a pas été établie de façon matérielle».

Un signe d'apaisement

Les deux cadres du Rassemblement des républicains avaient été arrêtés à la suite des affrontements des 4 et 5 décembre 2000. Ces heurts sanglants (entre vingt et trente morts selon les sources) avaient eu lieu au cours d'une manifestation des militants du RDR visant à protester contre l'invalidation, par la Cour suprême, de la candidature d'Alassane Ouattara aux élections législatives. Remis en liberté provisoire, Ali Coulibaly et Camara Yerefé Vakaramoko ont comparu devant le tribunal, du 16 au 18 juillet derniers, pour «complicité de destruction de biens publics et privés et atteinte à l'ordre public», délits passibles d'une peine de trois à cinq ans de prison selon le code pénal ivoirien. D'autres personnalités du RDR avaient été arrêtées à la suite de cette violente manifestation. Parmi elles, Kafana Koné, chargé de la mobilisation au RDR, qui a bénéficié d'un non lieu, et Jean-Philippe Kaboré, le fils de Henriette Dagri Diabaté, la secrétaire générale du parti. Celui-ci se fait soigner en France après avoir été molesté par les forces de l'ordre. Il passera en jugement ultérieurement.

La clémence du tribunal correctionnel est perçue, à Abidjan, comme un signe d'apaisement avant le «Forum de réconciliation nationale» censé tourner la page des troubles des deux dernières années. Ces violences ont fait au moins 171 morts. Initialement fixée au 9 juillet dernier, l'ouverture de ce Forum a été reportée sine die au lendemain des divers procès liés aux événements de l'an dernier, eux-mêmes provoqués par la mise à l'écart politique d'Alassane Ouattara pour «nationalité ivoirienne douteuse».




par Philippe  Quillerier-Lesieur

Article publié le 20/07/2001