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Balkans

Kosovo : un aller-simple pour la France

Deux ans après avoir été chassés du Kosovo et accueillis en France, près de 4000 Kosovars ont refait leur vie dans l'hexagone. Reportage au sein d'une communauté qui peine à trouver ses repères.
Ecouter l'émission Reporteurs de Catherine Potet

C'était il y a un peu plus de 2 ans : des centaines de milliers de Kosovars jetés sur les routes, contraints de fuir vers l'Albanie ou la Macédoine. Certains se sont même exilés, en Amérique du Nord ou en Europe. Au printemps 1999, la France a accueilli 8000 d'entre eux. Certains sont rentrés chez eux, après la guerre. Mais près de 4000 personnes, c'est à dire presque la moitié de ces réfugiés, sont finalement restées en France.

Ariana a aujourd'hui 18 ans. A la rentrée prochaine, elle sera en classe de terminale. Elle parle aujourd'hui un français quasi parfait, et elle préfère de loin la musique techno à la musique albanaise. Quand elle compare la France au Kosovo, Ariana dit: «On comprend différemment la vie. Au Kosovo, c'est la famille qui compte le plus. En France, on peut faire des choix plus personnels, sans la permission ou du moins, sans l'appui de sa famille ou de la société».

«Au Kosovo, je n'étais pas si libre»

Tchandreza, la petite s£ur d'Ariana, a 11 ans. Elle aussi semble parfaitement intégrée en France. Elle se réjouit d'avoir des copines, d'aller à la piscine, de faire du théâtre. «Au Kosovo, je n'étais pas si libre», dit-elle, «mais ce qui s'est passé là-bas, je n'y pense plus parce que c'est du passé. On ne peut plus rien y changer de toutes façons».

C'est pour les parents que l'adaptation a été la plus difficile. Pour bon nombre d'entre eux, l'apprentissage de la langue n'est pas terminé. Et si la plupart des pères de famille ont trouvé du travail, ils ont dû se résoudre à accepter un emploi qui ne correspond pas à leur niveau de formation. Mais ils ont décidé de rester malgré tout, parce qu'au Kosovo, la sécurité reste aléatoire et parce qu'ils pensent que s'ils restent en France, ils pourront offrir à leurs enfants un meilleur avenir.



par Catherine  Potet

Article publié le 24/07/2001