Balkans
George W. Bush au Kosovo
Le président américain s'est rendu pendant quelques heures au Kosovo. l'occasion de rendre visite aux soldats déployés dans la province depuis l'intervention de l'OTAN en 1999.
De notre correspondant dans les Balkans
C'est avant tout les soldats américains déployés au Kosovo que le président Bush est venu rencontrer lors de sa première visite dans la province placée sous administration internationale. Plus de 5000 soldats américains participent en effet aux missions de paix dans les Balkans, la KFOR du Kosovo et la SFOR de Bosnie. Durant la campagne électorale, George Bush s'était prononcé un temps en faveur d'un retrait américain des Balkans.
L'arrivée du président américain a été saluée par un ballet d'hélicoptères au-dessus de Camp Bondsteel, dans l'est du Kosovo, la plus grande base américaine en Europe. Sans quitter l'enceinte de Camp Bondsteel, George W. Bush a ensuite rencontré le chef de la Mission des Nations unies au Kosovo, le Danois Hans Haekerup. La visite avait probablement pour but principal de rassurer les alliés des USA. «L'Amérique est venue dans les Balkans avec ses amis, et nous repartirons avec eux», avait ainsi déclaré lundi à Rome le Président américain, à l'issue de sa rencontre avec Silvio Berlusconi.
Le premier voyage de Georges W.Bush dans les Balkans s'est pourtant déroulé à un moment particulièrement critique. Depuis quelques jours, le cessez-le-feu respecté depuis le 5 juillet a volé en éclats en Macédoine, et les observateurs s'attendent à une reprise violente du conflit dans la petite république. L'hypothèse d'un déploiement rapide d'une nouvelle force de l'OTAN en Macédoine pour désarmer la guérilla albanaise est, pour l'instant, écartée, tandis que le processus politique est au point mort. Pour l'opinion slave macédonienne, les Etats-Unis s'en tiendraient toujours à une ligne pro-albanaise, et ce soupçon altère également les relations des Etats-Unis avec leurs alliés européens.
Les Américains ne sont plus des «libérateurs» aux yeux des extrémistes albanais
Au Kosovo, le président américain s'est bien gardé de rencontrer les responsables politiques locaux. Les plus extrémistes des leaders albanais sont en effet en train de préparer l'opinion publique à un revirement. Il y a deux ans, les soldats de l'OTAN avaient été accueillis comme des «libérateurs» par les Albanais du Kosovo, qui pourraient aujourd'hui leur reprocher de ne pas s'engager davantage dans la prévention et la résolution du conflit en Macédoine, où du moins, de ne pas s'engager unilatéralement du côté albanais.
Le président américain a appelé toutes les parties à respecter le cessez-le-feu, et à laisser les responsables élus négocier «pour surmonter les différends» qui empêchent encore la Macédoine à s'engager dans la voie de la paix et de l'intégration européenne. George W. Bush a mis en garde les Albanais du Kosovo. Ils ne doivent pas apporter leur soutien à l'insurrection macédonienne, mais se consacrer aux problèmes du Kosovo. Cette déclaration formelle intervient à point nommé pour rassurer aussi bien les alliés européens des Etats-Unis que le gouvernement macédonien, mais elle risque de provoquer de violentes réactions politiques au Kosovo, où l'ensemble de la classe politique multiplie les déclarations de soutien aux « frères » de Macédoine. Une rencontre entre George Bush et le président macédonien Boris Trajkovski avait été envisagée, mais le président américain a prudemment préféré éviter de s'engager personnellement dans un terrain bien trop dangereux.
C'est avant tout les soldats américains déployés au Kosovo que le président Bush est venu rencontrer lors de sa première visite dans la province placée sous administration internationale. Plus de 5000 soldats américains participent en effet aux missions de paix dans les Balkans, la KFOR du Kosovo et la SFOR de Bosnie. Durant la campagne électorale, George Bush s'était prononcé un temps en faveur d'un retrait américain des Balkans.
L'arrivée du président américain a été saluée par un ballet d'hélicoptères au-dessus de Camp Bondsteel, dans l'est du Kosovo, la plus grande base américaine en Europe. Sans quitter l'enceinte de Camp Bondsteel, George W. Bush a ensuite rencontré le chef de la Mission des Nations unies au Kosovo, le Danois Hans Haekerup. La visite avait probablement pour but principal de rassurer les alliés des USA. «L'Amérique est venue dans les Balkans avec ses amis, et nous repartirons avec eux», avait ainsi déclaré lundi à Rome le Président américain, à l'issue de sa rencontre avec Silvio Berlusconi.
Le premier voyage de Georges W.Bush dans les Balkans s'est pourtant déroulé à un moment particulièrement critique. Depuis quelques jours, le cessez-le-feu respecté depuis le 5 juillet a volé en éclats en Macédoine, et les observateurs s'attendent à une reprise violente du conflit dans la petite république. L'hypothèse d'un déploiement rapide d'une nouvelle force de l'OTAN en Macédoine pour désarmer la guérilla albanaise est, pour l'instant, écartée, tandis que le processus politique est au point mort. Pour l'opinion slave macédonienne, les Etats-Unis s'en tiendraient toujours à une ligne pro-albanaise, et ce soupçon altère également les relations des Etats-Unis avec leurs alliés européens.
Les Américains ne sont plus des «libérateurs» aux yeux des extrémistes albanais
Au Kosovo, le président américain s'est bien gardé de rencontrer les responsables politiques locaux. Les plus extrémistes des leaders albanais sont en effet en train de préparer l'opinion publique à un revirement. Il y a deux ans, les soldats de l'OTAN avaient été accueillis comme des «libérateurs» par les Albanais du Kosovo, qui pourraient aujourd'hui leur reprocher de ne pas s'engager davantage dans la prévention et la résolution du conflit en Macédoine, où du moins, de ne pas s'engager unilatéralement du côté albanais.
Le président américain a appelé toutes les parties à respecter le cessez-le-feu, et à laisser les responsables élus négocier «pour surmonter les différends» qui empêchent encore la Macédoine à s'engager dans la voie de la paix et de l'intégration européenne. George W. Bush a mis en garde les Albanais du Kosovo. Ils ne doivent pas apporter leur soutien à l'insurrection macédonienne, mais se consacrer aux problèmes du Kosovo. Cette déclaration formelle intervient à point nommé pour rassurer aussi bien les alliés européens des Etats-Unis que le gouvernement macédonien, mais elle risque de provoquer de violentes réactions politiques au Kosovo, où l'ensemble de la classe politique multiplie les déclarations de soutien aux « frères » de Macédoine. Une rencontre entre George Bush et le président macédonien Boris Trajkovski avait été envisagée, mais le président américain a prudemment préféré éviter de s'engager personnellement dans un terrain bien trop dangereux.
par Jean-Arnault Dérens
Article publié le 24/07/2001