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Corée

Kim Jong Il et Poutine contre le projet antimissile américain

Vladimir Poutine, le président russe et Kim Jong Il, le leader nord-coréen ont signé le 4 août à Moscou une déclaration commune par laquelle ils s'engagent à coopérer stratégiquement et à s'opposer au projet américain de bouclier antimissile.
Moscou et Pyongyang sont de nouveau alliés contre Washington. Le président russe, Vladimir Poutine et son homologue nord-coréen Kim Jong Il ont signé, samedi, la «Déclaration de Moscou», qui réitère leur opposition au projet de bouclier antimissile américain. Ce document paraphé au terme des entretiens entre les deux hommes au Kremlin appelle aussi à la relance des relations entre les anciens alliés idéologiques, notamment en matière économique.

Ce document qualifié de «grand succès» par Kim Jong Il n'est pas une surprise en soi : les deux dirigeants avaient en effet publié une déclaration similaire lors de leur rencontre à Pyongyang en juillet 2000. La Corée du Nord a souligné que son programme de missiles, qui inquiète les Etats-Unis est «pacifique» et ne constitue pas une menace pour les pays respectant sa souveraineté. Pyongyang a de plus confirmé son intention de continuer à développer des missiles, tout en indiquant qu'elle respecterait le moratoire sur les essais de missiles balistiques jusqu'en 2003. Le texte déclare également que le traité antimissile balistique (ABM) de 1972 signé par Washington et Moscou est la «pierre angulaire de la stabilité stratégique et la base d'une réduction accrue des armes offensives stratégiques».

Ces assurances nord-coréennes sont autant d'arguments pour Moscou qui s'oppose au déploiement d'un bouclier antimissile américain que Washington veut développer pour se protéger des frappes d'Etats comme la Corée du Nord, l'Irak et l'Iran, qu'ils considèrent comme des «parias».

L'invitation de Kim Jong Il à Poutine


La déclaration mentionne également un accord sur «la reconstruction des entreprises constuites ensemble» à l'époque soviétique, notamment dans le secteur énergétique. En revanche, l'aide économique et la vente d'armes par la Russie n'ont pas été mentionnées, mais les autorités russes avaient précisé auparavant que ces questions seraient abordées dans un mémorandum distinct.

Par ailleurs, Kim Jong Il a invité son hôte russe à revenir en Corée du Nord, ce que le président Poutine a accepté. Le leader nord-coréen a consacré sa journée de dimanche à la visite du Centre des vols spatiaux près de Moscou, avant de gagner Saint-Petersbourg, toujours par le train.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 05/08/2001