Serbie
Krstic: 46 ans de prison
Le Tribunal pénal international de La Haye a condamné à 46 ans de prison le général bosno-serbe Radislav Krstic. Il a été reconnu coupable de génocide pour sa responsabilité dans le massacre de Srebrenica, en 1995, la plus grande tuerie perpétrée en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale.
C'est un procès à bien des égards exceptionnels qui vient de s'achever devant le Tribunal pénal international de La Haye. Exceptionnel, d'abord, en raison des faits jugés : le génocide de milliers d'habitants musulmans de l'enclave de Srebrenica, en juillet 1995. C'est la première fois que le TPI prononce une condamnation pour ce motif. Exceptionnel, toujours, par la qualité de l'accusé : le général Radislav Krstic, considéré comme le bras droit de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie. Jusqu'à présent, seuls des seconds couteaux avaient été jugés par le TPI pour les atrocités commises pendant le conflit bosno-serbe. Exceptionnel, enfin, par la peine décidée : 46 ans de prison, c'est à dire la peine la plus lourde que la juridiction ait jamais décidé.
A 53 ans, le général Krstic est le premier responsable des massacres de Srebrenica jugé par le Tribunal pénal international de La Haye. Il commandait le corps militaire de la Drina qui était entré dans la ville le 11 juillet 1995.
Assiégée depuis le début du conflit en Bosnie, en avril 1992, la petite enclave avait été déclarée zone de sécurité par l'ONU et placée théoriquement sous la protection de Casques bleus néerlandais. Mais ceux-ci n'avaient pas empêché la prise de la ville. Mais surtout, ils avaient assisté sans réagir à la séparation et au tri de la population. Des milliers d'hommes et de jeunes adolescents musulmans avaient été emmenés par les militaires serbes pour être massacrés : deux mille cadavres ont d'ores et déjà été retrouvés et il en resterait autant dans des charniers non fouillés aux abords de la ville. A l'époque, le Comité international de la Croix Rouge avait estimé à sept mille le nombre de disparus.
Le nom de Srebrenica est rapidement devenu le synonyme d'une des pires atrocités commises en Europe depuis 1945 et le symbole de la mauvaise conscience de la communauté internationale. En France et aux Pays-Bas, des missions d'information parlementaires ont été mises sur pied pour éclaircir les responsabilités dans cette tragédie.
Génocide
Elevé au rang de héros national par les Serbes de Bosnie , le général Krstic avait été inculpé par le TPI et arrêté par des soldats de l'OTAN en décembre 1998. Il devait répondre de crime de guerre, crime contre l'humanité et surtout génocide, l'accusation la plus grave dans la hiérarchie du tribunal de La Haye. L'acte d'accusation soulignait notamment «son intention de détruire une partie de la population musulmane de Bosnie en tant que groupe national, ethnique ou religieux».
Après avoir plaidé «non coupable», Krstic a nié sa responsabilité tout au long de son procès : il a soutenu qu'il n'avait été nommé commandant que le 21 juillet 1995, soit une semaine après l'entrée du corps de la Drina dans la ville. Il démentait également sa présence à Srebrenica, affirmant qu'il préparait alors la prise d'une enclave voisine. Enfin, il soutenait que les tueries avaient été orchestrées par des corps francs qui obéissaient directement à Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie.
Jusqu'à présent, seul un simple exécutant, un militaire croate de Bosnie, avait été jugé pour les massacres de Srebrenica. Après la condamnation du général Krstic, les principaux inculpés dans cette affaire restent Ratko Mladic et Radovan Karadjic, le chef politique des Serbes de Bosnie. Les deux hommes sont toujours en fuite mais leur cavale pourrait bientôt s'achever : le Parlement des Serbes de Bosnie examinait la semaine dernière un projet de loi sur la coopération avec le TPI .
C'est ce qu'attendent les anciens habitants musulmans de Srebrenica. Alors qu'ils représentaient les trois quarts de la population de la ville avant la guerre, ils n'ont toujours pas réintégré leur domicile. Réfugiés dans la Fédération croato-musulmane de Bosnie, ils se heurtent à l'hostilité des nationalistes serbes qui contrôlent toujours la ville. Quoi qu'il en soit, ils devraient apprécier la condamnation prononcée aujourd'hui contre le bourreau des leurs.
A 53 ans, le général Krstic est le premier responsable des massacres de Srebrenica jugé par le Tribunal pénal international de La Haye. Il commandait le corps militaire de la Drina qui était entré dans la ville le 11 juillet 1995.
Assiégée depuis le début du conflit en Bosnie, en avril 1992, la petite enclave avait été déclarée zone de sécurité par l'ONU et placée théoriquement sous la protection de Casques bleus néerlandais. Mais ceux-ci n'avaient pas empêché la prise de la ville. Mais surtout, ils avaient assisté sans réagir à la séparation et au tri de la population. Des milliers d'hommes et de jeunes adolescents musulmans avaient été emmenés par les militaires serbes pour être massacrés : deux mille cadavres ont d'ores et déjà été retrouvés et il en resterait autant dans des charniers non fouillés aux abords de la ville. A l'époque, le Comité international de la Croix Rouge avait estimé à sept mille le nombre de disparus.
Le nom de Srebrenica est rapidement devenu le synonyme d'une des pires atrocités commises en Europe depuis 1945 et le symbole de la mauvaise conscience de la communauté internationale. En France et aux Pays-Bas, des missions d'information parlementaires ont été mises sur pied pour éclaircir les responsabilités dans cette tragédie.
Génocide
Elevé au rang de héros national par les Serbes de Bosnie , le général Krstic avait été inculpé par le TPI et arrêté par des soldats de l'OTAN en décembre 1998. Il devait répondre de crime de guerre, crime contre l'humanité et surtout génocide, l'accusation la plus grave dans la hiérarchie du tribunal de La Haye. L'acte d'accusation soulignait notamment «son intention de détruire une partie de la population musulmane de Bosnie en tant que groupe national, ethnique ou religieux».
Après avoir plaidé «non coupable», Krstic a nié sa responsabilité tout au long de son procès : il a soutenu qu'il n'avait été nommé commandant que le 21 juillet 1995, soit une semaine après l'entrée du corps de la Drina dans la ville. Il démentait également sa présence à Srebrenica, affirmant qu'il préparait alors la prise d'une enclave voisine. Enfin, il soutenait que les tueries avaient été orchestrées par des corps francs qui obéissaient directement à Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie.
Jusqu'à présent, seul un simple exécutant, un militaire croate de Bosnie, avait été jugé pour les massacres de Srebrenica. Après la condamnation du général Krstic, les principaux inculpés dans cette affaire restent Ratko Mladic et Radovan Karadjic, le chef politique des Serbes de Bosnie. Les deux hommes sont toujours en fuite mais leur cavale pourrait bientôt s'achever : le Parlement des Serbes de Bosnie examinait la semaine dernière un projet de loi sur la coopération avec le TPI .
C'est ce qu'attendent les anciens habitants musulmans de Srebrenica. Alors qu'ils représentaient les trois quarts de la population de la ville avant la guerre, ils n'ont toujours pas réintégré leur domicile. Réfugiés dans la Fédération croato-musulmane de Bosnie, ils se heurtent à l'hostilité des nationalistes serbes qui contrôlent toujours la ville. Quoi qu'il en soit, ils devraient apprécier la condamnation prononcée aujourd'hui contre le bourreau des leurs.
par Nicolas Sur
Article publié le 02/08/2001