Proche-Orient
Les chars israéliens entrent à Jenine
Dans la nuit de lundi à mardi, des blindés israéliens ont fait une incursion dans la ville autonome de Jenine (Cisjordanie). Yasser Arafat en appelle à l'ONU.
Graduellement, la guerre de Palestine gagne en intensité jour après jour. Pour la première fois depuis le début de la deuxième Intifada, des blindés israéliens ont conduit une incursion dans une ville autonome palestinienne. Une vingtaine de chars et deux bulldozers ont pénétré vers 23 heures dans la ville de Jenine, au nord de la Cisjordanie, et ont entrepris de détruire des bâtiments de l'Autorité palestinienne, notamment le quartier général de la police, qui abritait quelque 200 policiers. Des hélicoptères participaient en appui à l'opération mais n'ont pas bombardé la ville.
Des habitants ont tiré sur les chars israéliens, comme l'a indiqué à RFI le docteur Abou Khali, médecin de l'hôpital de Jenine, mais apparemment, sans faire de victimes. De leur côté, les soldats israéliens n'ont pas riposté, «en raison de la densité de la population dans le secteur», a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne. Les forces israéliennes se sont retirées trois heures plus tard. Dès le retrait israélien, des centaines d'habitants sont sortis dans les rues pour célébrer leur «victoire» sur l'armée israélienne.
L'Etat hébreu est partout chez lui
Le gouvernement a décidé cette incursion en riposte à l'attentat-suicide de Haïfa, dimanche 12 août, dont l'auteur, un militant du Jihad islamique âgé de 28 ans, était originaire de la région de Jenine. Si l'opération n'a fait aucune victime, à l'exception de deux policiers palestiniens blessés, et des dégâts somme toute limités, l'incursion en territoire autonome décidée par le gouvernement d'Ariel Sharon témoigne de la nouvelle stratégie adoptée par ce dernier, beaucoup plus politique que la phase précédente, axée sur la sécurité. Cinq jours après avoir fermé les institutions palestiniennes à Jérusalem-Est, Israël, en envoyant ses chars à Jenine, signifie à l'Autorité palestinienne que l'Etat hébreu est chez lui partout, même dans les «zones A», censées être placées sous la responsabilité exclusive de l'Autorité palestinienne. Mais, a précisé le ministre travailliste des transports Ephraïm Sneh, «le gouvernement israélien n'a aucunement l'intention de reconquérir la zone A». Par cette tactique qui consiste à frapper puis à se retirer, Israël entend bien conserver tous les avantages d'une occupation sans en supporter les inconvénients.
Evidemment, les Palestiniens ne l'entendent pas de cette oreille. Yasser Arafat qui tente en vain de réunir un sommet arabe pour condamner la politique israélienne, en appelle désormais à l'ONU pour sanctionner cette violation des accords d'Oslo, et demande, une fois de plus, l'envoi d'une force de l'ONU dont ni Israël, ni les Américains ne veulent entendre parler. Comme il se doit, la réaction du Hamas se situe à un autre niveau. Selon Ismaïl Hanniye, l'un des dirigeants de l'organisation islamiste palestinienne, «si l'occupant tente à nouveau de pénétrer dans nos villes, villages et camps de réfugiés, notre peuple lui administrera une leçon magistrale et le lui fera payer très cher».
Des habitants ont tiré sur les chars israéliens, comme l'a indiqué à RFI le docteur Abou Khali, médecin de l'hôpital de Jenine, mais apparemment, sans faire de victimes. De leur côté, les soldats israéliens n'ont pas riposté, «en raison de la densité de la population dans le secteur», a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne. Les forces israéliennes se sont retirées trois heures plus tard. Dès le retrait israélien, des centaines d'habitants sont sortis dans les rues pour célébrer leur «victoire» sur l'armée israélienne.
L'Etat hébreu est partout chez lui
Le gouvernement a décidé cette incursion en riposte à l'attentat-suicide de Haïfa, dimanche 12 août, dont l'auteur, un militant du Jihad islamique âgé de 28 ans, était originaire de la région de Jenine. Si l'opération n'a fait aucune victime, à l'exception de deux policiers palestiniens blessés, et des dégâts somme toute limités, l'incursion en territoire autonome décidée par le gouvernement d'Ariel Sharon témoigne de la nouvelle stratégie adoptée par ce dernier, beaucoup plus politique que la phase précédente, axée sur la sécurité. Cinq jours après avoir fermé les institutions palestiniennes à Jérusalem-Est, Israël, en envoyant ses chars à Jenine, signifie à l'Autorité palestinienne que l'Etat hébreu est chez lui partout, même dans les «zones A», censées être placées sous la responsabilité exclusive de l'Autorité palestinienne. Mais, a précisé le ministre travailliste des transports Ephraïm Sneh, «le gouvernement israélien n'a aucunement l'intention de reconquérir la zone A». Par cette tactique qui consiste à frapper puis à se retirer, Israël entend bien conserver tous les avantages d'une occupation sans en supporter les inconvénients.
Evidemment, les Palestiniens ne l'entendent pas de cette oreille. Yasser Arafat qui tente en vain de réunir un sommet arabe pour condamner la politique israélienne, en appelle désormais à l'ONU pour sanctionner cette violation des accords d'Oslo, et demande, une fois de plus, l'envoi d'une force de l'ONU dont ni Israël, ni les Américains ne veulent entendre parler. Comme il se doit, la réaction du Hamas se situe à un autre niveau. Selon Ismaïl Hanniye, l'un des dirigeants de l'organisation islamiste palestinienne, «si l'occupant tente à nouveau de pénétrer dans nos villes, villages et camps de réfugiés, notre peuple lui administrera une leçon magistrale et le lui fera payer très cher».
par Olivier Da Lage
Article publié le 14/08/2001