Corse
François Santoni assassiné
Le nationaliste corse François Santoni a été assassiné dans la nuit de jeudi à vendredi d'une rafale d'arme automatique alors qu'il quittait la réception de mariage d'un ami.
Il était 1h05 lorsque François Santoni a été abattu d'une rafale de fusil d'assaut. Criblé de balles, il n'a pu être ranimé. L'ancien leader nationaliste corse s'était rendu au mariage d'un ami, dans un village de Corse du Sud, Monacia-d'Aullène. C'est en sortant de la réception que les assassins, postés en embuscade, l'ont abattu. Ses gardes du corps n'ont pas eu le temps de réagir. Santoni, ancien secrétaire général de la Cuncolta, vitrine légale du FLNC Canal historique, se savait menacé et ne sortait jamais sans être accompagné de gardes du corps puissamment armé.
Il avait déjà échappé à des attentats et son ami le plus proche, Jean-Michel Rossi, avait été assassiné voici tout juste un an. Tous deux venaient de publier un livre, Pour solde de tout compte, dans lequel ils critiquaient la «dérive mafieuse» du mouvement nationaliste corse. Santoni, tout en critiquant le processus de Matignon (les mauvaises langues affirmaient qu'il était déçus d'en être tenu à l'écart), s'était prononcé pour des négociations par étapes avec le gouvernement français, remettant à plus tard l'objectif de l'indépendance.
Depuis l'assassinat de Rossi, Santoni avait mis en cause le manque d'ardeur du gouvernement à trouver les coupables. Il avait publiquement désigné comme commanditaire du meurtre un autre leader nationaliste, Jean-Charles Pieri, incarcéré à la prison de la Santé.
François Santoni avait lui-même été condamné le 29 mai dernier en appel à quatre ans de prison pour une tentative de racket, mais il restait en liberté dans l'attente d'une décision de la Cour de cassation sur son pourvoi. Il venait de publier un nouveau livre : Contre-enquête sur trois assassinats, dont la lecture fournira peut-être aux enquêteurs des clés sur le quatrième, celui dont il vient d'être la victime.
Il avait déjà échappé à des attentats et son ami le plus proche, Jean-Michel Rossi, avait été assassiné voici tout juste un an. Tous deux venaient de publier un livre, Pour solde de tout compte, dans lequel ils critiquaient la «dérive mafieuse» du mouvement nationaliste corse. Santoni, tout en critiquant le processus de Matignon (les mauvaises langues affirmaient qu'il était déçus d'en être tenu à l'écart), s'était prononcé pour des négociations par étapes avec le gouvernement français, remettant à plus tard l'objectif de l'indépendance.
Depuis l'assassinat de Rossi, Santoni avait mis en cause le manque d'ardeur du gouvernement à trouver les coupables. Il avait publiquement désigné comme commanditaire du meurtre un autre leader nationaliste, Jean-Charles Pieri, incarcéré à la prison de la Santé.
François Santoni avait lui-même été condamné le 29 mai dernier en appel à quatre ans de prison pour une tentative de racket, mais il restait en liberté dans l'attente d'une décision de la Cour de cassation sur son pourvoi. Il venait de publier un nouveau livre : Contre-enquête sur trois assassinats, dont la lecture fournira peut-être aux enquêteurs des clés sur le quatrième, celui dont il vient d'être la victime.
par Philippe Couve
Article publié le 17/08/2001