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Iran

Remous autour de l'investiture de Khatami

L'ayatollah Ali Khamenei, le Guide de la République islamique d'Iran a fait reporter la prestation de serment du président Khatami, prévue ce dimanche, à la suite d'une crise politique opposant réformateurs et conservateurs.
Mohammad Khatami, après avoir été réélu pour le seconde fois président iranien le 8 juin dernier avec 77% des voix devait être investi officiellement, ce dimanche, en tant que président de la République islamique d'Iran. Il devra attendre mardi pour que son investiture ait lieu. Le Guide suprême de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei a en effet annulé, samedi, la cérémonie d'investiture du président iranien expliquant qu'elle ne pouvait se dérouler en raison d'un conflit portant sur la nomination de trois membres du Conseil de surveillance de la Constitution. Cette instance de douze membres désignés, représentants de la ligne dure du régime, est notamment chargée de vérifier les projets de loi votés par le Parlement, le Majlis.

Les réformateurs iraniens et les factions conservatrices se sont accusées mutuellement du report surprise de cette cérémonie alors que le président du Majlis proposait la création d'une commission permettant de résoudre la crise provoquée par ce report : «Nous proposons de former un comité tripartite pour régler le problème et parvenir à un compromis» a déclaré dimanche Mahdi Karoubi, proche du chef de l'Etat. Ce compromis pourrait permettre au Parlement et à l'appareil judiciaire de prévenir un blocage de taille entre deux principales institutions du régime, l'une dominée par les réformateurs et l'autre par les conservateurs.

Un coup de théâtre inattendu

Au delà de son caractère institutionnel, cette épreuve de force entre le Majlis et la Justice confirme le malaise politique entre le courant réformateur, regroupé autour du président Khatami et les conservateurs qui se proclament de l'autorité absolue du Guide suprême du régime, l'ayatollah Ali Khamenei.

Mahammad Khatami qui avait été confirmé jeudi à la présidence par Ali Khamenei attendra donc mardi pour être investi. Mais le bras de fer entre le Parlement et les conservateurs risque fort de continuer. Cette dernière crise s'inscrit dans une série de conflits entre les deux courants politiques iraniens : entre réformateurs et conservateurs qui détiennent un immense pouvoir via des institutions contrôlées par les durs du régime des mollahs comme le Conseil des gardiens, la police, l'armée, la Justice et les médias d'Etat.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 05/08/2001