France: présidentielle 2002
Les Verts cherchent leur voie
Après la polémique suscitée en août par Alain Lipietz, candidat écologiste à la présidentielle de 2002, en faveur d'une amnistie en Corse, le nouveau ministre de l'Environnement sème le trouble au sein de la majorité plurielle, dans les dossiers du tunnel du Mont-Blanc, des OGM ou encore celui de la chasse.
Les Verts chercheraient-ils par tous les moyens à se faire remarquer sur la scène politique ? Depuis quelques semaines, ils s'illustrent maladroitement sur certains sujets brûlants, tels la Corse ou le tunnel du Mont-Blanc. Des prises de position qui ont suscité au sein du gouvernement, au mieux l'ironie, au pire l'agacement.
Début août, Alain Lipietz, candidat des Verts à la présidentielle, a ouvert le bal en déclarant qu'il était favorable à l'amnistie des prisonniers corses, y compris les assassins du préfet Erignac. Ce dérapage lui a valu d'être sévèrement sermonné, non seulement par le Premier ministre, Lionel Jospin, sorti de sa réserve depuis son lieu de villégiature, mais aussi par son mouvement qui a peu apprécié sa position ; Dominique Voynet, secrétaire nationale des Verts, ayant même été contrainte d'improviser une conférence de presse pour rectifier le tir. Il y a quelques jours, ce fut au tour d'Yves Cochet, tout nouveau ministre de l'Environnement, de susciter une nouvelle polémique : celle du tunnel du Mont-Blanc. Fermé depuis l'incendie de mars 1999 qui avait fait 39 morts, le tunnel est au c£ur d'une nouvelle controverse gouvernementale : quand Jean-Claude Gayssot annonce sa réouverture aux poids lourds avant la fin de l'année, Yves Cochet s'y oppose publiquement. Cette déclaration lui a valu d'être vertement remis en place par le ministre des Transports qui a mis sur le compte de «la méconnaissance» du dossier la position de son collègue de l'Environnement. Mais Yves Cochet ne s'en est pas tenu au seul sujet du Mont-Blanc, il a également tenu à montrer sa différence sur l'épineux dossier des OGM. Une position qui, cette fois, a exaspéré le ministre de l'Agriculture.
Le Premier ministre se serait bien passé de ces prises de position, en cette rentrée politique chargée. Il va devoir en plus de la conjoncture économique incertaine, ménager la susceptibilité des Verts, même si leurs récents comportements ne sont pas de son goût. En effet, leurs suffrages pourraient lui être utiles au second tour de la présidentielle.
Les désaccords au sein des Verts
Les égarements des Verts ne peuvent-ils s'expliquer par la cacophonie qui règne au sein de leur mouvement ? En juin dernier, les écologistes se sont divisés quant au choix de leur candidat à la présidentielle. Alain Lipietz ou Noël Mamère ? Contre toute attente, les sympathisants ont finalement choisi Alain Lipietz. Ce choix va sans doute s'avérer délicat puisque selon les derniers sondages, il n'est crédité que d'à peine 3%, loin derrière Jean-Pierre Chevènement, Robert Hue, Arlette Laguillier ou Jean-Marie Le Pen.
De plus, en juillet dernier, les Verts ont dû faire face au départ volontaire de Dominique Voynet du ministère de l'Environnement - laissant ainsi la place à Yves Cochet - afin qu'elle puisse reprendre en main le mouvement passablement divisé. Une tâche difficile mais cependant nécessaire si les Verts veulent atteindre un score honorable au premier tour de la présidentielle de 2002 et s'ils veulent obtenir un groupe parlementaire de 30 députés dans la future assemblée en cas de victoire de la gauche, au deuxième tour.
L'université d'été des Verts, du 28 au 31 août, à Lamoura, dans le Jura, sera, sans doute, le lieu idéal pour resserrer les rangs et convenir d'une ligne politique à adopter pour les prochaines échéances électorales.
Début août, Alain Lipietz, candidat des Verts à la présidentielle, a ouvert le bal en déclarant qu'il était favorable à l'amnistie des prisonniers corses, y compris les assassins du préfet Erignac. Ce dérapage lui a valu d'être sévèrement sermonné, non seulement par le Premier ministre, Lionel Jospin, sorti de sa réserve depuis son lieu de villégiature, mais aussi par son mouvement qui a peu apprécié sa position ; Dominique Voynet, secrétaire nationale des Verts, ayant même été contrainte d'improviser une conférence de presse pour rectifier le tir. Il y a quelques jours, ce fut au tour d'Yves Cochet, tout nouveau ministre de l'Environnement, de susciter une nouvelle polémique : celle du tunnel du Mont-Blanc. Fermé depuis l'incendie de mars 1999 qui avait fait 39 morts, le tunnel est au c£ur d'une nouvelle controverse gouvernementale : quand Jean-Claude Gayssot annonce sa réouverture aux poids lourds avant la fin de l'année, Yves Cochet s'y oppose publiquement. Cette déclaration lui a valu d'être vertement remis en place par le ministre des Transports qui a mis sur le compte de «la méconnaissance» du dossier la position de son collègue de l'Environnement. Mais Yves Cochet ne s'en est pas tenu au seul sujet du Mont-Blanc, il a également tenu à montrer sa différence sur l'épineux dossier des OGM. Une position qui, cette fois, a exaspéré le ministre de l'Agriculture.
Le Premier ministre se serait bien passé de ces prises de position, en cette rentrée politique chargée. Il va devoir en plus de la conjoncture économique incertaine, ménager la susceptibilité des Verts, même si leurs récents comportements ne sont pas de son goût. En effet, leurs suffrages pourraient lui être utiles au second tour de la présidentielle.
Les désaccords au sein des Verts
Les égarements des Verts ne peuvent-ils s'expliquer par la cacophonie qui règne au sein de leur mouvement ? En juin dernier, les écologistes se sont divisés quant au choix de leur candidat à la présidentielle. Alain Lipietz ou Noël Mamère ? Contre toute attente, les sympathisants ont finalement choisi Alain Lipietz. Ce choix va sans doute s'avérer délicat puisque selon les derniers sondages, il n'est crédité que d'à peine 3%, loin derrière Jean-Pierre Chevènement, Robert Hue, Arlette Laguillier ou Jean-Marie Le Pen.
De plus, en juillet dernier, les Verts ont dû faire face au départ volontaire de Dominique Voynet du ministère de l'Environnement - laissant ainsi la place à Yves Cochet - afin qu'elle puisse reprendre en main le mouvement passablement divisé. Une tâche difficile mais cependant nécessaire si les Verts veulent atteindre un score honorable au premier tour de la présidentielle de 2002 et s'ils veulent obtenir un groupe parlementaire de 30 députés dans la future assemblée en cas de victoire de la gauche, au deuxième tour.
L'université d'été des Verts, du 28 au 31 août, à Lamoura, dans le Jura, sera, sans doute, le lieu idéal pour resserrer les rangs et convenir d'une ligne politique à adopter pour les prochaines échéances électorales.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 24/08/2001