France: présidentielle 2002
Jean-Pierre Chevènement<br>se lance à son tour
Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin a annoncé, ce mardi, sa candidature à l'élection présidentielle de 2002 dans laquelle il entend bien prendre une place déterminante. Le voile est ainsi levé sur un secret qui était déjà bien éventé.
Après avoir réfléchi tout l'été, Jean-Pierre Chevènement a pris la décision de se lancer dans la campagne présidentielle en se présentant comme «l'homme de la Nation (à) C'est ce président de la République que je veux être, et voilà pourquoi je me déclare candidat». C'est depuis son fief de Belfort, ville dont il est député-maire, qu'il a fait officiellement cette annonce avant d'aller, ce mardi soir sur la chaîne privée TF1, exposer ses motivations devant les Français. Ce n'est sans doute ni un hasard ni une coïncidence si l'entrée dans la bataille électorale de ce souverainiste de gauche intervient un 4 septembre, jour de la commémoration du 131ème anniversaire de la proclamation de la République après la défaite de Sedan et trois ans après un incident médical qui a failli lui coûter la vie.
Recordman en matière de démissions (il a claqué la porte de gouvernements en 1983, 1991 et 2000), celui que l'on surnomme le «Che» n'a jamais manqué une occasion de se démarquer. Ce fut notamment le cas lors du tournent de la rigueur en 1983 où il lança cette phrase légendaire : «Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne» ou plus récemment lors du lancement du processus de Matignon sur la Corse, qu'il désapprouva bruyamment au point de quitter le ministère de l'Intérieur. Républicain dans l'âme et fondateur du Mouvement des citoyens (MDC) en 1992, Jean-Pierre Chevènement «entend bouleverser la donne» et tentera tout au long des huit mois qui le sépare du scrutin présidentiel de dépasser le traditionnel clivage gauche-droite.
Bel et bien sur la ligne de départ pour l'Elysée, celui qui revendique, tout comme François Bayrou, président de l'UDF, le dossard du «troisième homme», se verrait bien en candidat de rassemblement, au-delà du duo Chirac-Jospin : «Les uns et les autres, sur l'essentiel, ont fait les mêmes choix d'abandon et de résignation». Crédité, dans les derniers sondages de 5 à 7% des intentions de vote, Jean-Pierre Chevènement espère secrètement incarner une troisième voie. A ce jour, son espoir réside dans l'indécision d'une bonne partie des Français. En effet, ces derniers sont 67% à ne pas encore savoir pour qui voter l'année prochaine, au premier tour de la présidentielle.
Huit mois pour convaincre
Même si l'ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin s'est beaucoup montré ces derniers temps pour faire passer son message : au forum anti-mondialisation de Porto Alegre, en janvier au Brésil ou encore à l'université d'été du MEDEF, la semaine dernière, il n'en demeure pas moins que Jean-Pierre Chevènement tarde à mettre ses idées en ordre. S'il a commencé à exposer ses idées en matière de politique familiale ou de protection de l'environnement, il se pose surtout, pour le moment, en vif critique du bilan d'une majorité plurielle qu'il récuse. Cependant l'insécurité grandissante, principale préoccupation des Français et très certainement l'un des thèmes de campagne pour la présidentielle, devrait lui donner l'occasion d'exposer son programme. De plus, l'arrivée de l'euro au 1er janvier 2002 devrait également lui permettre d'être présent, lui qui n'a pas hésité à affirmer à ce propos que «nous avançons les yeux fermés vers un séisme».
Dimanche, à Vincennes où seront rassembler ses comités de soutien, Jean-Pierre Chevènement prononcera son discours et dévoilera son programme. Avant même de se déclarer en lice pour l'Elysée, Jean-Pierre Chevènement avait considéré que sa candidature serait un «défi» avant d'ajouter : «De tous les candidats déclarés ou probables (à) j'ai un avantage décisif, j'ai quelque chose à dire». Désormais, il lui reste huit mois pour faire entendre sa voix.
Recordman en matière de démissions (il a claqué la porte de gouvernements en 1983, 1991 et 2000), celui que l'on surnomme le «Che» n'a jamais manqué une occasion de se démarquer. Ce fut notamment le cas lors du tournent de la rigueur en 1983 où il lança cette phrase légendaire : «Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne» ou plus récemment lors du lancement du processus de Matignon sur la Corse, qu'il désapprouva bruyamment au point de quitter le ministère de l'Intérieur. Républicain dans l'âme et fondateur du Mouvement des citoyens (MDC) en 1992, Jean-Pierre Chevènement «entend bouleverser la donne» et tentera tout au long des huit mois qui le sépare du scrutin présidentiel de dépasser le traditionnel clivage gauche-droite.
Bel et bien sur la ligne de départ pour l'Elysée, celui qui revendique, tout comme François Bayrou, président de l'UDF, le dossard du «troisième homme», se verrait bien en candidat de rassemblement, au-delà du duo Chirac-Jospin : «Les uns et les autres, sur l'essentiel, ont fait les mêmes choix d'abandon et de résignation». Crédité, dans les derniers sondages de 5 à 7% des intentions de vote, Jean-Pierre Chevènement espère secrètement incarner une troisième voie. A ce jour, son espoir réside dans l'indécision d'une bonne partie des Français. En effet, ces derniers sont 67% à ne pas encore savoir pour qui voter l'année prochaine, au premier tour de la présidentielle.
Huit mois pour convaincre
Même si l'ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin s'est beaucoup montré ces derniers temps pour faire passer son message : au forum anti-mondialisation de Porto Alegre, en janvier au Brésil ou encore à l'université d'été du MEDEF, la semaine dernière, il n'en demeure pas moins que Jean-Pierre Chevènement tarde à mettre ses idées en ordre. S'il a commencé à exposer ses idées en matière de politique familiale ou de protection de l'environnement, il se pose surtout, pour le moment, en vif critique du bilan d'une majorité plurielle qu'il récuse. Cependant l'insécurité grandissante, principale préoccupation des Français et très certainement l'un des thèmes de campagne pour la présidentielle, devrait lui donner l'occasion d'exposer son programme. De plus, l'arrivée de l'euro au 1er janvier 2002 devrait également lui permettre d'être présent, lui qui n'a pas hésité à affirmer à ce propos que «nous avançons les yeux fermés vers un séisme».
Dimanche, à Vincennes où seront rassembler ses comités de soutien, Jean-Pierre Chevènement prononcera son discours et dévoilera son programme. Avant même de se déclarer en lice pour l'Elysée, Jean-Pierre Chevènement avait considéré que sa candidature serait un «défi» avant d'ajouter : «De tous les candidats déclarés ou probables (à) j'ai un avantage décisif, j'ai quelque chose à dire». Désormais, il lui reste huit mois pour faire entendre sa voix.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 04/09/2001