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France: présidentielle 2002

Chevènement et Madelin renvoient Chirac et Jospin dos-à-dos

Qui pertubera le duo Chirac-Jospin lors de la présidentielle de 2002 ? Le républicain, Jean-Pierre Chevènement et l'ultralibéral Alain Madelin, rêvent de semer le trouble dans ce scénario. Le premier a fait son premier meeting de campagne à Vincennes, tandis que le second rassemblait ses troupes à Tournus.
C'est devant 5 000 personnes (8 000 selon les organisateurs), que Jean-Pierre Chevènement a tenu, le week-end dernier, son premier meeting de campagne, à Vincennes, près de Paris. Sa mission : «Sauver la République». Dimanche, durant plus d'une heure, le souverainiste a dressé le constat d'une France qui a perdu ses «repères républicains», dénonçant pêle-mêle «la déconstruction de l'Etat», «l'enlisement dans les Balkans» ou «la dictature des marchés financiers».

Très solennel derrière son pupitre dressé sous un drapeau tricolore, l'ancien ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin s'est posé en sauveur de la «Nation». «Si je me tourne à présent vers le peuple, ce n'est pas pour l'aboutissement d'ambitions personnelles ou la réalisation d'une obsession rentrée. C'est l'expérience faite et après mûre réflexion» a-t-il promis au parterre de militants et de sympathisants rassemblés au-delà de sa petite formation politique, le Mouvement des citoyens (MDC), qui scandaient «Jean-Pierre Chevènement, président !». Le député-maire de Belfort a proposé «dix orientations fondamentales et cohérentes pour relever la République» dont entre autres propositions, une retraite progressive, une politique rigoureuse en matière de sécurité, une réforme de la Banque centrale européenne pour soutenir la croissance ou encore l'application de la taxe Tobin sur les transactions financières. Revigoré par un sondage Ipsos qui le présente comme le meilleur troisième homme -celui qui arriverait derrière Jacques Chirac et Lionel Jospin- et le créditant de 43% d'avis favorable, loin devant François Bayrou ((31%) et Alain Madelin (21%), Jean-Pierre Chevènement a montré du doigt un «Etat au abonnés absents», coupable de «renoncements».

Ce meeting de Vincennes sera suivi de plusieurs réunions en province autour de grands thèmes de campagne. Le prochain rendez-vous de Jean-Pierre Chevènement est annoncé le 15 septembre à Lyon pour aborder les problèmes de santé, le 20 à Grenoble pour traiter de l'énergie et de l'environnement et le 25 dans le Pas-de-Calais pour parler de l'emploi et des salaires.

Alain Madelin l'alternative à Jacques Chirac

Alain Madelin, président de Démocratie libérale (DL), s'est résolument présenté, lors des universités d'été de sa formation, à Tournus, en Saône-et-Loire, comme l'alternative au sein de l'opposition de droite pour la présidentielle de 2002. Pour lui, «l'alternative est nécessaire si on veut rassembler au-delà de l'opposition, les déçus du chiraquisme, les bernés du socialisme et les dégoûtés de la politique». «Jacques Chirac, qu'as-tu fait de notre belle victoire de 1995 et Lionel Jospin, qu'as-tu fait des fruits de la croissance ?» s'est-il interrogé, devant à peine un millier de personnes. L'ultralibéral, s'il compte clairement marquer sa différence sur les idées avec le président sortant, il entend cependant se garder de toute attaque personnelle, contrairement à François Bayrou, candidat déclaré UDF.

Prenant soin de placer sa campagne dans la droite ligne des idées de sa formation politique, Alain Madelin, costume clair et sans cravate, a prononcé un discours à forte tonalité libérale et a tenu pendant plus d'une heure, à décliner les thèmes de la liberté sur l'école, le temps de travail, les retraites, le recul de l'Etat, la décentralisation et la sécurité «première préoccupation des Français». Il a même proposé un plan Orsec pour la justice de 12 milliards de francs par an pour lutter efficacement contre la délinquance grandissante.

Le candidat de DL va continuer de parcourir la France et de mener «une campagne joyeuse, optimiste et entraînante» avec des arrêts prévus dans les Hautes-Alpes, le Var, Bordeaux. Dans l'immédiat, il envisage des déplacements ciblés à l'instar de ce qu'il a déjà fait à Sangatte et à Béziers après l'assassinat, la semaine dernière, du chef de cabinet du maire.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 10/09/2001