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Etats-Unis

Un geste envers les musulmans

«Le visage de la terreur n'est pas le vrai visage de l'islam» a martelé George W. Bush en visite, lundi, à la grande mosquée de Washington. Une visite censée apaiser les esprits après des agressions, des menaces, des incendies criminels et trois meurtres commis, le week-end dernier, à l'encontre de musulmans apparemment en représailles des attentats.
Soucieux d'éviter des affrontements fratricides aux Etats-Unis, le président Bush s'est rendu à la grande mosquée de Washington pour afficher la nécessité de ne pas faire d'amalgame entre l'islam et le terrorisme mais aussi pour dénoncer les actes d'intimidation et les attaques racistes, anti-arabes et anti-musulmanes, enregistrées ces derniers jours sur le sol américain. L'islam est une religion «de paix» dont «les principes les plus fondamentaux ont été violés» le 11 septembre, a souligné le locataire de la Maison Blanche.

Le président américain a par ailleurs mis en garde les Américains contre tout sentiment ou acte de haine à l'égard de leurs compatriotes de confession musulmane ou d'origine arabe. Ceux qui font preuve d'une telle haine «ne représentent pas le meilleur de l'Amérique, ils représentent la lie de l'humanité et ils devraient avoir honte de leur conduite», a-t-il déclaré. George W. Bush a également essayé de rassurer certains musulmans américains qui n'osaient plus sortir de chez eux par crainte d'être pris à partie dans les rues : «Il faut que cela cesse et cela cessera en Amérique» a-t-il affirmé. Il a aussi souligné que si tous les Américains avaient été consternés et outragés, «les musulmans à travers le monde l'avaient été tout autant». «Quand nous pensons à l'islam, nous pensons à une religion qui apporte le réconfort à un milliard d'être humains. Des milliards de gens trouvent le réconfort et la consolation dans la paix. Et cela permet à toutes les races d'éprouver une grande fraternité» a encore affirmé George Bush en soulignant que les musulmans américains avaient apporté aux Etats-Unis une «condamnation sans prix».

Des crimes racistes

Depuis les attentats de New York et de Washington, la semaine dernière, la communauté arabe et musulmane vit dans l'angoisse de devenir un bouc émissaire d'un carnage qui a fait, jusqu'à maintenant, plus de 5 500 morts ou disparus, dont la majorité dans les tours du World Trade Center. Plusieurs centaines d'incidents contre des musulmans ont d'ailleurs eu lieu et ont ainsi incité le comité américain de protection des droits civiques à mettre en place un numéro d'urgence pour signaler les actes ou discrimination contre des membres de cette communauté.

Trois des actes les plus graves sont survenus dans le Sud des Etats-Unis. Le premier dans l'Etat de l'Arizona où un employé Sikh d'une station service a été tué d'une balle. Le deuxième en Californie où un commerçant d'origine égyptienne, un chrétien copte de 48 ans, a été assassiné samedi par trois hommes. Le dernier, au Texas, où les forces de l'ordre sont entrain d'enquêter sur le meurtre d'un épicier pakistanais survenu également au cours du week-end.

Si la chambre des représentants appelait, jeudi dernier, dans une résolution tous les Américains à faire preuve de patriotisme et de solidarité avec les victimes des attentats, elle adoptait une autre résolution samedi condamnant toute violence contre les Américains d'origine arabe, musulmans et asiatiques vivant sur le sol américain.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 18/09/2001