Afghanistan
Massoud est mort
Le commandant Ahmed Shah Massoud, symbole de la résistance afghane et farouche opposant aux taliban a été enterré, dimanche, dans la vallée du Panchir en Afghanistan. Victime dimanche 9 septembre d'un attentat-suicide perpétré par de faux journalistes, l'incertitude sur son sort a duré plusieurs jours, avant l'annonce officielle de sa mort, samedi. Portrait d'un rebelle charismatique.
Ahmed Shah Massoud, c'est l'image d'un perpétuel résistant. Quarante-neuf ans, le béret afghan vissé sur la tête, chevelure noire, profil d'aigle, le «Lion du Panshir» mène depuis six ans la lutte contre les maîtres de l'Afghanistan, les taliban, ces «étudiants en théologie» formés au Pakistan voisin. Auparavant, il a incarné pendant une décennie, de 1979 à 1989, la résistance à l'occupant soviétique, pratiquant la guérilla avec un art puisé dans ses lectures de Giap et de Mao. Près de vingt ans de guerre sans répit pour cet ancien élève du lycée français de Kaboul, promis au métier d'architecte avant que l'Armée rouge n'envahisse son pays.
Depuis la prise de Kaboul par les taliban en septembre 1996, le chef de guerre reste replié avec ses troupes dans son fief montagneux, au nord-est du pays, formant le dernier bastion de l'opposition armée afghane. Quatre ans plus tôt, le 29 avril 1992, il était entré dans la capitale afghane, avant de devenir ministre de la Défense sous la présidence intérimaire de Modjadeddi. Il démissionnera de son poste en mai 1993, pour se conformer à un accord de paix entre les chefs des neuf principales factions moudjahidine.
Il étudie le Coran chaque jour
Admirateur du général de Gaulle et de Napoléon, le commandant Massoud s'exprime parfois en français. A la fois nationaliste et révolutionnaire, il a milité, dans les années soixante-dix, au sein de mouvements islamistes. C'était à l'époque du roi Zaher Shah. C'est un fervent pratiquant qui, depuis sa jeunesse, étudie le Coran chaque jour. Au point, selon ses proches, qu'il peut, en pleine bataille, laisser le commandement à ses adjoints pour aller prier. Aujourd'hui, selon les experts, le nombre de ses combattants ne dépasserait pas 15 000 à 20 000. On peut y ajouter quelques milliers de «paysans-soldats» panshiris rompus à la guérilla de montagne.
Massoud sort peu de son pays. Il a effectué, au printemps dernier, un voyage en occident, effectuant une escale à Paris à l'invitation du Parlement européen. Il a également été reçu par Hubert Védrine, le ministre français des Affaires étrangères. C'était son premier voyage occidental, non pas en chef de guerre mais en dirigeant politique (son gouvernement est toujours reconnu par l'Onu). Mais ce séjour ne lui a pas permis d'obtenir le soutien nécessaire à son grand dessein: débarrasser son pays des taliban.
Depuis la prise de Kaboul par les taliban en septembre 1996, le chef de guerre reste replié avec ses troupes dans son fief montagneux, au nord-est du pays, formant le dernier bastion de l'opposition armée afghane. Quatre ans plus tôt, le 29 avril 1992, il était entré dans la capitale afghane, avant de devenir ministre de la Défense sous la présidence intérimaire de Modjadeddi. Il démissionnera de son poste en mai 1993, pour se conformer à un accord de paix entre les chefs des neuf principales factions moudjahidine.
Il étudie le Coran chaque jour
Admirateur du général de Gaulle et de Napoléon, le commandant Massoud s'exprime parfois en français. A la fois nationaliste et révolutionnaire, il a milité, dans les années soixante-dix, au sein de mouvements islamistes. C'était à l'époque du roi Zaher Shah. C'est un fervent pratiquant qui, depuis sa jeunesse, étudie le Coran chaque jour. Au point, selon ses proches, qu'il peut, en pleine bataille, laisser le commandement à ses adjoints pour aller prier. Aujourd'hui, selon les experts, le nombre de ses combattants ne dépasserait pas 15 000 à 20 000. On peut y ajouter quelques milliers de «paysans-soldats» panshiris rompus à la guérilla de montagne.
Massoud sort peu de son pays. Il a effectué, au printemps dernier, un voyage en occident, effectuant une escale à Paris à l'invitation du Parlement européen. Il a également été reçu par Hubert Védrine, le ministre français des Affaires étrangères. C'était son premier voyage occidental, non pas en chef de guerre mais en dirigeant politique (son gouvernement est toujours reconnu par l'Onu). Mais ce séjour ne lui a pas permis d'obtenir le soutien nécessaire à son grand dessein: débarrasser son pays des taliban.
par Philippe Quillerier-Lesieur (avec AFP)
Article publié le 16/09/2001