Proche-Orient
Dialogue renoué entre Israéliens et Palestiniens
Malgré un nouvel attentat mercredi matin, la rencontre Arafat-Peres s'est finalement tenue à l'aéroport de Gaza. Les deux hommes doivent se revoir dans une semaine.
De notre correspondant dans les Territoires palestiniens
L'Autorité palestinienne a accepté de «reprendre une entière coopération dans le domaine de la sécurité» et déploiera «le maximum d'efforts pour maintenir le le cessez-le-feu proclamé», souligne le communiqué commun, lu à l'issue de la rencontre par Saëb Erakat, proche de Yasser Arafat. De son côté, l'Etat hébreu «va commencer à lever les blocus et replier ses forces» des villes palestiniennes que l'armée encercle depuis un an.
Aucune date n'est assortie. Les deux hommes devraient se revoir dans une semaine. A en juger par leurs visages tendus à la sortie de leur entretien d'une heure et demie -dont la moitié en tête-à-tête - le climat a été lourd. Contrairement à ce qui avait été annoncé, aucune conférence de presse n'a suivi la rencontre.
D'après les indiscrétions qui ont filtré dans la presse israélienne avant le sommet, l'armée de l'état hébreu se retirerait sur ses positions d'avant l'Intifada au terme de cette première semaine de calme. La reprise de la coopération sécuritaire pourrait se faire avec la participation de représentants de la CIA, la centrale américaine de renseignements. Jusqu'à présent, l'autorité palestinienne conditionnait une telle reprise à l'ouverture de nouvelles négociations politiques avec Israël.
Beaucoup de points d'interrogations rendent l'application de cet accord particulièrement difficile. Le principal est à n'en pas douter l'attitude des mouvements radicaux palestiniens. Les islamistes du Hamas et du Djihad ont déjà juré de continuer la lutte jusqu'à la fin de l'occupation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Simple rhétorique ou réelle menace ? De son côté, les durs, à la base du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, vont sans doute chercher à faire capoter cette avancée. Peu avant la rencontre, des incidents armés avaient fait un mort, un jeune Palestinien, à Rafah, non loin d'où MM. Pérès et Arafat discutaient.
Un gel de la colonisation ferait exploser le cabinet Sahron
Même si depuis l'instauration de la trêve il y a une semaine, des policiers palestiniens ont été déployés dans certaines zones de frictions habituelles, comme à Beit Jala en Cisjordanie face à la colonie de Gilo, Yasser Arafat aura du mal à parvenir à 100% de calme, comme le réclame Ariel Sharon, avant de poursuivre l'application du cessez-le-feu. «Il ne veut pas renouer le dialogue politique», reconnaissait récemment un diplomate occidental impliqué dans la préparation de la rencontre. Celle-ci doit en effet déboucher sur l'application du rapport Mitchell, dont une des clauses prévoit le gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens. A voir l'opposition suscitée au sein du gouvernement israélien par la seule rencontre Arafat-Peres, on peut parier qu'un tel gel ferait exploser le cabinet de M. Sharon.
Malgré les réserves, ce sommet était important en soi. Il pourrait permettre de calmer la situation, à la veille des célébrations d'un an de révolte. Réclamé à cor et à cri par les Etats-Unis qui veulent pouvoir former leur coalition anti-terroriste, il permet une plus grande implication de Washington dans la crise israélo-palestinienne. Si la trêve perdure, Yasser Arafat pourrait en être remercié par une invitation à rencontrer George Bush aux Etats-Unis.
L'Autorité palestinienne a accepté de «reprendre une entière coopération dans le domaine de la sécurité» et déploiera «le maximum d'efforts pour maintenir le le cessez-le-feu proclamé», souligne le communiqué commun, lu à l'issue de la rencontre par Saëb Erakat, proche de Yasser Arafat. De son côté, l'Etat hébreu «va commencer à lever les blocus et replier ses forces» des villes palestiniennes que l'armée encercle depuis un an.
Aucune date n'est assortie. Les deux hommes devraient se revoir dans une semaine. A en juger par leurs visages tendus à la sortie de leur entretien d'une heure et demie -dont la moitié en tête-à-tête - le climat a été lourd. Contrairement à ce qui avait été annoncé, aucune conférence de presse n'a suivi la rencontre.
D'après les indiscrétions qui ont filtré dans la presse israélienne avant le sommet, l'armée de l'état hébreu se retirerait sur ses positions d'avant l'Intifada au terme de cette première semaine de calme. La reprise de la coopération sécuritaire pourrait se faire avec la participation de représentants de la CIA, la centrale américaine de renseignements. Jusqu'à présent, l'autorité palestinienne conditionnait une telle reprise à l'ouverture de nouvelles négociations politiques avec Israël.
Beaucoup de points d'interrogations rendent l'application de cet accord particulièrement difficile. Le principal est à n'en pas douter l'attitude des mouvements radicaux palestiniens. Les islamistes du Hamas et du Djihad ont déjà juré de continuer la lutte jusqu'à la fin de l'occupation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Simple rhétorique ou réelle menace ? De son côté, les durs, à la base du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, vont sans doute chercher à faire capoter cette avancée. Peu avant la rencontre, des incidents armés avaient fait un mort, un jeune Palestinien, à Rafah, non loin d'où MM. Pérès et Arafat discutaient.
Un gel de la colonisation ferait exploser le cabinet Sahron
Même si depuis l'instauration de la trêve il y a une semaine, des policiers palestiniens ont été déployés dans certaines zones de frictions habituelles, comme à Beit Jala en Cisjordanie face à la colonie de Gilo, Yasser Arafat aura du mal à parvenir à 100% de calme, comme le réclame Ariel Sharon, avant de poursuivre l'application du cessez-le-feu. «Il ne veut pas renouer le dialogue politique», reconnaissait récemment un diplomate occidental impliqué dans la préparation de la rencontre. Celle-ci doit en effet déboucher sur l'application du rapport Mitchell, dont une des clauses prévoit le gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens. A voir l'opposition suscitée au sein du gouvernement israélien par la seule rencontre Arafat-Peres, on peut parier qu'un tel gel ferait exploser le cabinet de M. Sharon.
Malgré les réserves, ce sommet était important en soi. Il pourrait permettre de calmer la situation, à la veille des célébrations d'un an de révolte. Réclamé à cor et à cri par les Etats-Unis qui veulent pouvoir former leur coalition anti-terroriste, il permet une plus grande implication de Washington dans la crise israélo-palestinienne. Si la trêve perdure, Yasser Arafat pourrait en être remercié par une invitation à rencontrer George Bush aux Etats-Unis.
par Georges Malbrunot
Article publié le 26/09/2001