Congo démocratique
Kofi Annan parie sur la paix
Un secrétaire général des Nations unies optimiste a entamé, samedi 1er septembre, une tournée en République démocratique du Congo et au Rwanda. Objectif: appuyer les progrès obtenus au Botswana, il y a dizaine de jours, en faveur de la paix dans l'ex-Zaïre.
Pas question de laisser passer l'occasion ouverte à Gaborone. Dix jours à peine après les avancées obtenues dans la capitale botswanaise, Kofi Annan a choisi de se rendre en RDC, puis au Rwanda pour soutenir, en personne, le processus de paix. Arrivé à Kinshasa, samedi 1er septembre, le secrétaire général de l'ONU, a tenu un discours optimiste, porté par les résultats encourageants des discussions récentes entre les acteurs internes de la crise. «Si vous commencez à travailler ensemble je crois que cela va encourager les étrangers à quitter le pays», a-t-il lancé.
Pour preuve, a tenu à annoncer Kofi Annan, l'armée namibienne a «totalement retiré» ses 2 000 soldats de l'ex-Zaïre, présents; comme les Zimbabwéens et les Angolais, aux côtés du régime de Kinshasa. Suite au départ de la plus grande partie des troupes ougandaises, qui soutiennent les rebelles du Front de libération du Congo (FLC) de Jean-Pierre Bemba, Kofi Annan y voit des signes positifs. «On va travailler avec les autres pays», a-t-il ajouté.
Le plus gros reste toutefois à faire. Les soldats du Zimbabwe et de l'Angola, qui ont toujours constitué le plus important soutien côté gouvernemental, ainsi que le Rwanda, qui appuie le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), sont toujours présents dans le pays. Si le Zimbabwe et l'Angola ont été officiellement «invités» à aider le régime de Kinshasa, Kigali a toujours lié la présence de ses soldats à celle des miliciens extrémistes hutus et des membres de l'ancienne armée rwandaise dans l'Est du Congo. A Gaborone, le RCD, considéré comme une émanation de Kigali, fut d'ailleurs la seule délégation à ne pas s'associer entièrement à l'appel au retrait de toutes les troupes étrangères du Congo démocratique. Ses représentants avaient réclamé le strict respect des accords de Lusaka, signés en juillet-août 1999, qui prévoient la neutralisation des «forces négatives» avant le retrait définitif des forces extérieures.
Kofi Annan a assuré que des avancées sont perceptibles sur ce dossier. Alors que les autorités de Kinshasa ont toujours nié utiliser les rebelles hutus comme supplétifs, le président congolais, Joseph Kabila, a annoncé ce dimanche que 3 000 de ces combattants vont être présentés à la mission des Nations Unies en RDC (Monuc). Rassemblés à Kamina, dans la province du Katanga (sud-est du pays), ces hommes font partie d'un mouvement jusqu'ici inconnu, le Front démocratique pour la libération du Rwanda(FDLR). Dans une déclaration à l'envoyé spécial de RFI Jean Hélène, leur porte-parole, Alexis Nchimimana, qui assure être également actif au Rwanda, s'est dit prêt à un désarmement, au terme d'une rencontre avec le secrétaire général de l'ONU. Mais sous conditions: «Nous allons attendre que les tractations politiques et diplomatiques aboutissent à des résultats tangibles. Si cela ne donne rien, nous avons dit au Conseil de sécurité des Nations unies et aux ambassadeurs (à) que nous seront obligés de répondre par les armes», a poursuivi le représentant du FDLR.
Incontournables forces «négatives»
La question du désarmement des groupements opérant dans la région est particulièrement complexe. Outre les ex-miliciens Interhamwe rwandais et les ex-Forces armées rwandaises, responsables du génocide d'avril 1994, des rebelles hutus burundais y sont également actifs, de même que des guerriers Maï-Maï congolais, et ce dans une région de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Or, la Monuc n'est pour l'instant constituée que de 2 500 soldats et observateurs militaires. Ce chiffre pourra éventuellement être porté à plus de 5 000 hommes, soit nettement moins que le contingent de 17 000 casques bleus censés rétablir la paix en Sierra Leone, plus petite que la seule province du Kivu.
C'est «une des questions clés», a reconnu Kofi Annan, tout en estimant possible de mener à bien simultanément le retrait des forces étrangères et le règlement de la question des groupes armées. Manifestement décidé à accélérer les processus, le secrétaire général de l'ONU devait poursuivre son voyage ce lundi à Kisangani, dans le nord-est du pays, tenu par le RCD et dont la démilitarisation est jusqu'ici restée lettre morte. Il espère que sa visite fera tomber les réticences de la faction soutenues par Kigali, où il devait d'ailleurs achever sa visite dans la région.
Pour preuve, a tenu à annoncer Kofi Annan, l'armée namibienne a «totalement retiré» ses 2 000 soldats de l'ex-Zaïre, présents; comme les Zimbabwéens et les Angolais, aux côtés du régime de Kinshasa. Suite au départ de la plus grande partie des troupes ougandaises, qui soutiennent les rebelles du Front de libération du Congo (FLC) de Jean-Pierre Bemba, Kofi Annan y voit des signes positifs. «On va travailler avec les autres pays», a-t-il ajouté.
Le plus gros reste toutefois à faire. Les soldats du Zimbabwe et de l'Angola, qui ont toujours constitué le plus important soutien côté gouvernemental, ainsi que le Rwanda, qui appuie le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), sont toujours présents dans le pays. Si le Zimbabwe et l'Angola ont été officiellement «invités» à aider le régime de Kinshasa, Kigali a toujours lié la présence de ses soldats à celle des miliciens extrémistes hutus et des membres de l'ancienne armée rwandaise dans l'Est du Congo. A Gaborone, le RCD, considéré comme une émanation de Kigali, fut d'ailleurs la seule délégation à ne pas s'associer entièrement à l'appel au retrait de toutes les troupes étrangères du Congo démocratique. Ses représentants avaient réclamé le strict respect des accords de Lusaka, signés en juillet-août 1999, qui prévoient la neutralisation des «forces négatives» avant le retrait définitif des forces extérieures.
Kofi Annan a assuré que des avancées sont perceptibles sur ce dossier. Alors que les autorités de Kinshasa ont toujours nié utiliser les rebelles hutus comme supplétifs, le président congolais, Joseph Kabila, a annoncé ce dimanche que 3 000 de ces combattants vont être présentés à la mission des Nations Unies en RDC (Monuc). Rassemblés à Kamina, dans la province du Katanga (sud-est du pays), ces hommes font partie d'un mouvement jusqu'ici inconnu, le Front démocratique pour la libération du Rwanda(FDLR). Dans une déclaration à l'envoyé spécial de RFI Jean Hélène, leur porte-parole, Alexis Nchimimana, qui assure être également actif au Rwanda, s'est dit prêt à un désarmement, au terme d'une rencontre avec le secrétaire général de l'ONU. Mais sous conditions: «Nous allons attendre que les tractations politiques et diplomatiques aboutissent à des résultats tangibles. Si cela ne donne rien, nous avons dit au Conseil de sécurité des Nations unies et aux ambassadeurs (à) que nous seront obligés de répondre par les armes», a poursuivi le représentant du FDLR.
Incontournables forces «négatives»
La question du désarmement des groupements opérant dans la région est particulièrement complexe. Outre les ex-miliciens Interhamwe rwandais et les ex-Forces armées rwandaises, responsables du génocide d'avril 1994, des rebelles hutus burundais y sont également actifs, de même que des guerriers Maï-Maï congolais, et ce dans une région de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Or, la Monuc n'est pour l'instant constituée que de 2 500 soldats et observateurs militaires. Ce chiffre pourra éventuellement être porté à plus de 5 000 hommes, soit nettement moins que le contingent de 17 000 casques bleus censés rétablir la paix en Sierra Leone, plus petite que la seule province du Kivu.
C'est «une des questions clés», a reconnu Kofi Annan, tout en estimant possible de mener à bien simultanément le retrait des forces étrangères et le règlement de la question des groupes armées. Manifestement décidé à accélérer les processus, le secrétaire général de l'ONU devait poursuivre son voyage ce lundi à Kisangani, dans le nord-est du pays, tenu par le RCD et dont la démilitarisation est jusqu'ici restée lettre morte. Il espère que sa visite fera tomber les réticences de la faction soutenues par Kigali, où il devait d'ailleurs achever sa visite dans la région.
par Christophe Champin
Article publié le 03/09/2001