Côte d''Ivoire
Dernières tractations avant le Forum
Le débat se poursuit en Côte d'Ivoire à quelques jours de l'ouverture du Forum de réconciliation nationale. L'ex-président Bédié, son tombeur Robert Gueï, et l'ancien Premier ministre Ouattara n'ont toujours pas officiellement confirmé leur participation. En coulisse les tractations vont bon train.
Qui viendra au Forum de réconciliation nationale ? Cette question lancinante, sur toutes les lèvres depuis des semaines en Côte d'Ivoire, se pose avec d'autant plus d'acuité, alors que l'ouverture de la grande messe censée enterrer les violences de la fin 2000 est prévue pour le 9 octobre. La réponse est plus ambiguë que jamais. Les trois principaux leaders politiques du pays, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Robert Gueï, ont bien donné leur accord de principe à Seydou Diarra, ancien Premier ministre et «facilitateur» de la rencontre. Mais aucun n'a formellement confirmé sa participation.
Dans l'entourage du leader du Rassemblent des Républicains, on n'en démord pas : impossible de transiger sur les préalables posés, il y a quelques semaines, par la secrétaire générale du parti, Henriette Diabaté. «La condition essentielle à la participation d'Alassane Ouattara est la reconnaissance de ses droits civiques et politiques et le problème de sa sécurité», souligne Ali Coulibaly, le porte-parole du mouvement. Et ce dernier de rappeler une revendication maintes fois réitérée d'obtenir la révision du fameux article de la constitution, adoptée en juillet 2000, qui a permis d'exclure l'ancien premier ministre d'Houphouët-Boigny de la dernière présidentielle. «C'est vrai que nous avions appelé à voter pour ce texte, concède-t-il. Mais il s'agissait avant tout pour nous de sortir du régime militaire. Et après tout, les lois fondamentales ne sont pas immuables.»
On s'active en coulisse
La position du parti de feu Houphouët-Boigny est moins catégorique. Malgré ses critiques récentes sur le nombre jugé insuffisant de sièges réservé aux partis politiques au sein du futur Forum, le secrétaire général du PDCI assure que son mouvement sera au rendez-vous. Quant à son président, l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, toujours en exil à Paris, mystère. «J'étais à Paris quand le président du Forum est venu le voir. Il lui a dit que le PDCI serait là. Mais il n'a pas dit si lui-même conduirait la délégation», confie Laurent Dona Fologo. Selon lui, le président déchu a bien remis une lettre à Seydou Diarra à l'attention de Laurent Gbagbo, sauf que son contenu reste secret. Même inconnue du côté du général Gueï, d'accord sur le principe, mais qui n'a toujours pas fait connaître officiellement sa réponse.
On s'active néanmoins en coulisse pour tenter de convaincre les uns et les autres. Il est ainsi question d'une proposition de médiation sénégalaise entre les trois chefs de l'opposition et le président Gbagbo. «Il y a des rumeurs que Dakar ne dément pas. Monsieur Ouattara est disponible pour tout dialogue», nous a déclaré Ali Coulibaly. Au PDCI en revanche, l'idée ne séduit guère : «Le président sénégalais en fait un peu trop ici. Il provoque l'organisation de tant de choses. Ce n'est pas très bien reçu par les Ivoiriens», commente Laurent Dona Fologo. D'après nos confrères de la Lettre du Continent, le gouvernement français y a également mis du sien. Charles Josselin a ainsi rencontré Alassane Ouattara, début septembre, qui lui a rappelé ses conditions. Selon nos informations, le ministre français délégué à la Coopération a aussi pris contact avec les autres leaders politiques pour tenter d'apaiser leurs réticences.
Le gouvernement ivoirien, comme le directoire du Forum, écartent en tous cas un nouveau report. «Nous ne sommes pas d'un optimisme exagéré», admet une source proche de Seydou Diarra. «Mais il n'est pas question de modifier encore une fois le calendrier, quitte à ce que les uns et les autres rejoignent la rencontre en route.» La plupart des observateurs conviennent toutefois que l'absence des principaux ténors de la politique locale compromettrait sérieusement une rencontre censée clore une longue période de tension.
Dans l'entourage du leader du Rassemblent des Républicains, on n'en démord pas : impossible de transiger sur les préalables posés, il y a quelques semaines, par la secrétaire générale du parti, Henriette Diabaté. «La condition essentielle à la participation d'Alassane Ouattara est la reconnaissance de ses droits civiques et politiques et le problème de sa sécurité», souligne Ali Coulibaly, le porte-parole du mouvement. Et ce dernier de rappeler une revendication maintes fois réitérée d'obtenir la révision du fameux article de la constitution, adoptée en juillet 2000, qui a permis d'exclure l'ancien premier ministre d'Houphouët-Boigny de la dernière présidentielle. «C'est vrai que nous avions appelé à voter pour ce texte, concède-t-il. Mais il s'agissait avant tout pour nous de sortir du régime militaire. Et après tout, les lois fondamentales ne sont pas immuables.»
On s'active en coulisse
La position du parti de feu Houphouët-Boigny est moins catégorique. Malgré ses critiques récentes sur le nombre jugé insuffisant de sièges réservé aux partis politiques au sein du futur Forum, le secrétaire général du PDCI assure que son mouvement sera au rendez-vous. Quant à son président, l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, toujours en exil à Paris, mystère. «J'étais à Paris quand le président du Forum est venu le voir. Il lui a dit que le PDCI serait là. Mais il n'a pas dit si lui-même conduirait la délégation», confie Laurent Dona Fologo. Selon lui, le président déchu a bien remis une lettre à Seydou Diarra à l'attention de Laurent Gbagbo, sauf que son contenu reste secret. Même inconnue du côté du général Gueï, d'accord sur le principe, mais qui n'a toujours pas fait connaître officiellement sa réponse.
On s'active néanmoins en coulisse pour tenter de convaincre les uns et les autres. Il est ainsi question d'une proposition de médiation sénégalaise entre les trois chefs de l'opposition et le président Gbagbo. «Il y a des rumeurs que Dakar ne dément pas. Monsieur Ouattara est disponible pour tout dialogue», nous a déclaré Ali Coulibaly. Au PDCI en revanche, l'idée ne séduit guère : «Le président sénégalais en fait un peu trop ici. Il provoque l'organisation de tant de choses. Ce n'est pas très bien reçu par les Ivoiriens», commente Laurent Dona Fologo. D'après nos confrères de la Lettre du Continent, le gouvernement français y a également mis du sien. Charles Josselin a ainsi rencontré Alassane Ouattara, début septembre, qui lui a rappelé ses conditions. Selon nos informations, le ministre français délégué à la Coopération a aussi pris contact avec les autres leaders politiques pour tenter d'apaiser leurs réticences.
Le gouvernement ivoirien, comme le directoire du Forum, écartent en tous cas un nouveau report. «Nous ne sommes pas d'un optimisme exagéré», admet une source proche de Seydou Diarra. «Mais il n'est pas question de modifier encore une fois le calendrier, quitte à ce que les uns et les autres rejoignent la rencontre en route.» La plupart des observateurs conviennent toutefois que l'absence des principaux ténors de la politique locale compromettrait sérieusement une rencontre censée clore une longue période de tension.
par Christophe Champin
Article publié le 28/09/2001