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Tunisie

Ben Ali candidat à sa succession

Le président tunisien Ben Ali a été désigné officiellement mercredi par son parti, comme candidat à la présidentielle d'octobre 2004. Le chef de l'Etat qui achèvera en 2004 son troisième mandat devra modifier la constitution pour se présenter.
Le président tunisien sera vraisemblablement candidat à sa propre succession en 2004. Mercredi soir, le comité central du RCD, le parti au pouvoir (et dont il est le n°1) l'a en effet officiellement désigné pour porter une nouvelle fois ses couleurs, en appelant à une modification de la constitution, qui en l'état, interdit à Zine al Abidine Ben Ali de briguer un quatrième mandat.

Même si elle est sans surprise, cette décision, à trois ans de l'échéance, n'est pas sans risque pour le régime tunisien. Bien que réglée comme une partition d'orchestre, la probable candidature du président Ben Ali à un 4e quinquennat consécutif va d'abord radicaliser l'opposition intérieure. Une opposition certes affaiblie par la répression et ses propres dissensions mais ressoudée depuis plusieurs mois déjà par ce qu'elle considère comme une nouvelle présidence à vie. Manifestes et pétitions se sont d'ailleurs multipliés depuis le printemps dernier pour dénoncer cette dérive, en ralliant pour la première fois des personnalités politiques très modérées, des intellectuels et de simples citoyens jusqu'alors silencieux.

Risque de rejet populaire

Et le risque d'une confrontation violente existe, malgré l'impressionnant appareil sécuritaire du pouvoir. Il existe d'autant plus que ce 4e mandat implique une réforme constitutionnelle, simple formalité, vue l'hégémonie du RCD, mais qui peut susciter un rejet populaire grandissant du régime.

Enfin à cette opposition intérieure peuvent s'ajouter les réticences internationales... L'Europe, à laquelle la Tunisie est liée par un accord d'association, et la France, en particulier, devraient à tout le moins exprimer leur désapprobation sinon faire pression sur Tunis, par crainte d'une déstabilisation du pays et en prenant la mesure du durcissement durable du régime, déjà lourdement mis à l'index pour ses violations répétées des droits de l'Homme et profondément figé, au point de ne pas parvenir à trouver en son sein de successeur à Zine al Abidine Ben Ali.






par Dominique  Roch

Article publié le 27/09/2001