Racisme
Le conflit israélo-palestinien au centre des débats
L'ouverture de la Conférence mondiale des Nations unies sur le racisme, hier à Durban, a été dominée par la question israélo-arabe. Dans un discours axé sur le racisme, Kofi Annan n'a pas éludé la question.
Le secrétaire général des Nations unies est revenu sur «l'antisémitisme dont le peuple juif a souffert partout dans le monde» et «l'abomination de l'Holocauste», avant d'estimer «compréhensible» que beaucoup de Juifs rejettent profondément toute accusation de racisme dirigée à l'encontre de l'Etat d'Israël. «Mais nous ne pouvons pas pour autant attendre des Palestiniens, a-t-il aussitôt ajouté sous les applaudissements, qu'ils acceptent cela comme une bonne raison d'ignorer les maux qui leur sont infligés û déplacements, occupation, barrages et maintenant exécutions extra-judiciaires.»
La présence de Yasser Arafat à Durban n'a fait que renforcer l'omniprésence du conflit au Moyen-Orient tout au long de la journée. Le leader palestinien, qui a posé sur la photographie officielle des chefs d'Etat, s'est lancé dans une diatribe contre Israël au cours d'une table-ronde des chefs d'Etat présents. «J'espère que la conférence dira ce qui est juste et ce qui est bon face à la tragédie sanglante qui a submergé le peuple palestinien», a-t-il déclaré. En Afrique du Sud, il a trouvé des oreilles d'autant plus attentives que le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) défend depuis longtemps la cause de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Dans les rues de Durban, hier matin, une manifestation regroupant syndicalistes, sans-terres et musulmans Sud-Africains a brandi des pancartes accusant Israël de pratiquer une nouvelle forme d'apartheid.
Thabo Mbeki n'a pas mâché ses mots
Dans son discours d'ouverture, le président sud-africain Thabo Mbeki a rapidement mentionné la question. «Le peuple de Palestine, a-t-il déclaré, comme celui d'Israël et partout ailleurs dans le monde, est lui aussi habilité à poursuivre son développement dans des conditions de liberté et de sécurité.» Le successeur de Nelson Mandela s'est concentré sur le combat à mener contre le racisme. Un fléau qu'il a décrit comme «l'insulte et l'offense d'être méprisé par un autre à cause de sa race, de sa couleur, de sa nationalité ou de son origine».
Thabo Mbeki n'a pas fait l'unanimité, cependant, en présentant la conférence de Durban comme «la reconnaissance du fait que beaucoup dans notre monde souffrent d'indignité et d'humiliation parce qu'ils ne sont pas Blancs»à Certains délégués présents se sont offusqués, trouvant la formule contradictoire avec l'esprit censé animer la conférence. Thabo Mbeki s'est aussitôt justifié : «Je parle en ces termes, que certains pourront trouver trop durs, parce que je viens d'un peuple qui a connu l'expérience amère de l'esclavage, du colonialisme et du racisme».
Outre la persistance du racisme en Afrique du Sud, l'aspect très polémique du sujet en lui-même rend la tâche ardue pour les Nations unies. D'ici le 7 septembre, un travail de titan attend les 6 000 délégués venus représenter quelque 153 pays. Il leur faudra négocier, mot par mot, la formulation des innombrables paragraphes du projet de déclaration finale qui sont encore rédigés entre parenthèses, c'est à dire de façon provisoire. Ce document d'une trentaine de pages ne vise pas seulement à reconnaître les ravages provoqués par le racisme, la xénophobie et autres formes d'intolérance. Il entend aussi obtenir des Etats signataires un engagement formel, pour une lutte qui ne se fasse pas seulement sur le papier.
La présence de Yasser Arafat à Durban n'a fait que renforcer l'omniprésence du conflit au Moyen-Orient tout au long de la journée. Le leader palestinien, qui a posé sur la photographie officielle des chefs d'Etat, s'est lancé dans une diatribe contre Israël au cours d'une table-ronde des chefs d'Etat présents. «J'espère que la conférence dira ce qui est juste et ce qui est bon face à la tragédie sanglante qui a submergé le peuple palestinien», a-t-il déclaré. En Afrique du Sud, il a trouvé des oreilles d'autant plus attentives que le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) défend depuis longtemps la cause de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Dans les rues de Durban, hier matin, une manifestation regroupant syndicalistes, sans-terres et musulmans Sud-Africains a brandi des pancartes accusant Israël de pratiquer une nouvelle forme d'apartheid.
Thabo Mbeki n'a pas mâché ses mots
Dans son discours d'ouverture, le président sud-africain Thabo Mbeki a rapidement mentionné la question. «Le peuple de Palestine, a-t-il déclaré, comme celui d'Israël et partout ailleurs dans le monde, est lui aussi habilité à poursuivre son développement dans des conditions de liberté et de sécurité.» Le successeur de Nelson Mandela s'est concentré sur le combat à mener contre le racisme. Un fléau qu'il a décrit comme «l'insulte et l'offense d'être méprisé par un autre à cause de sa race, de sa couleur, de sa nationalité ou de son origine».
Thabo Mbeki n'a pas fait l'unanimité, cependant, en présentant la conférence de Durban comme «la reconnaissance du fait que beaucoup dans notre monde souffrent d'indignité et d'humiliation parce qu'ils ne sont pas Blancs»à Certains délégués présents se sont offusqués, trouvant la formule contradictoire avec l'esprit censé animer la conférence. Thabo Mbeki s'est aussitôt justifié : «Je parle en ces termes, que certains pourront trouver trop durs, parce que je viens d'un peuple qui a connu l'expérience amère de l'esclavage, du colonialisme et du racisme».
Outre la persistance du racisme en Afrique du Sud, l'aspect très polémique du sujet en lui-même rend la tâche ardue pour les Nations unies. D'ici le 7 septembre, un travail de titan attend les 6 000 délégués venus représenter quelque 153 pays. Il leur faudra négocier, mot par mot, la formulation des innombrables paragraphes du projet de déclaration finale qui sont encore rédigés entre parenthèses, c'est à dire de façon provisoire. Ce document d'une trentaine de pages ne vise pas seulement à reconnaître les ravages provoqués par le racisme, la xénophobie et autres formes d'intolérance. Il entend aussi obtenir des Etats signataires un engagement formel, pour une lutte qui ne se fasse pas seulement sur le papier.
par A Durban, Sabine Cessou
Article publié le 01/09/2001