Racisme
Une indemnisation pour les victimes
L'idée d'un fonds international pour les victimes du racisme a été lancée par le Comité français pour l'Afrique du Sud. Placé sous l'égide du Haut-Commissaire des Nations unies aux Droits de l'Homme, ce fonds devrait avoir son siège sur le continent africain. L'initiative est soutenue par le prix Nobel de Littérature, Nadine Gordimer et l'ancien président du Conseil constitutionnel, Robert Badinter.
Yves Laurin, président du Comité français pour l'Afrique du Sud, est catégorique: «Les compensations financières pour les victimes du racisme ne peuvent se traiter en dehors de décisions judiciaires. Aucune n'est intervenue sur l'esclavage et la traite des esclaves. Qui, d'ailleurs, pourrait se faire valoir comme ayant droit ? En revanche, pour les crimes racistes contemporains, nous avons tous les outils juridictionnels et administratifs pour organiser l'indemnisation des victimes».
Pas question, donc, pour cet avocat de revisiter le passé des puissances négrières. Il pense au présent et à l'avenir, quand, à la tête de l'association, il propose la création d'un fonds international d'indemnisation des victimes du racisme. Une initiative qui a rallié le prix Nobel de littérature sud-africain, Nadine Gordimer, et l'ancien président du Conseil Constitutionnel français, Robert Badinter. Ce fonds dont le siège serait choisi sur le continent africain, devrait être rattaché aux activités du Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme et son financement ouvert aux Etats-membres de l'ONU ainsi qu'aux entreprises et personnes privées.
Deux pays sont proposés par Yves Laurin, pour expérimenter le projet : l'Afrique du Sud et le Rwanda. L'Afrique du Sud ? «Parce que les réparations prévues par la commission Vérité et réconciliation n'ont toujours pas été accordées, faute de moyens, six ans après son installation».
«Il est possible de chiffrer les dégâts»
En fait, sur les 16 501 requêtes présentées par les victimes de l'apartheid, 9 605 ont été l'objet d'aide d'urgence de la part du Fonds du président, l'organisme gestionnaire des réparations. Trois cent quarante cinq millions de francs ont été attribués à ce titre, alors que l'opération globale se monte à 3,45 milliards de francs. Une somme que le gouvernement a bien du mal à prélever sur son propre budget annuel, et encore plus à recueillir auprès de pays étrangers, ou même comme il avait été suggéré initialement, auprès des sociétés privées sud-africaines qui bénéficièrent du régime de la ségrégation raciale.
Seul effort enregistré sur cet agenda: la Suisse. Elle a contribué à un peu plus de 2,3 millions de francs pour ces réparations. Il est vrai que, par la suite, quelques unes de ses banques ont été impliquées dans des affaires d'évasion fiscale du parti national, le parti au pouvoir pendant l'apartheid. Les Français et les Américains également concernés n'ont rien versé.
La conférence contre le racisme de Durban aura eu, cependant, un effet dynamique sur la Commission puisqu'elle a promis de rendre son rapport final, en cette fin de mois, et de présenter la facture. Pour Yves Laurin et son association, c'est l'occasion de mobiliser.
En ce qui concerne le génocide rwandais, aucune indemnisation n'a été envisagée pour les familles des victimes et les survivants, que ce soit par la justice nationale ou la justice internationale. «Pourtant, il est possible de chiffrer les dégâts matériels, physiques et moraux». A savoir, que de tels paiements ne pourront jamais prétendre à solder les comptes, mais comme l'assure leur dénomination,à à réparer.
Pas question, donc, pour cet avocat de revisiter le passé des puissances négrières. Il pense au présent et à l'avenir, quand, à la tête de l'association, il propose la création d'un fonds international d'indemnisation des victimes du racisme. Une initiative qui a rallié le prix Nobel de littérature sud-africain, Nadine Gordimer, et l'ancien président du Conseil Constitutionnel français, Robert Badinter. Ce fonds dont le siège serait choisi sur le continent africain, devrait être rattaché aux activités du Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme et son financement ouvert aux Etats-membres de l'ONU ainsi qu'aux entreprises et personnes privées.
Deux pays sont proposés par Yves Laurin, pour expérimenter le projet : l'Afrique du Sud et le Rwanda. L'Afrique du Sud ? «Parce que les réparations prévues par la commission Vérité et réconciliation n'ont toujours pas été accordées, faute de moyens, six ans après son installation».
«Il est possible de chiffrer les dégâts»
En fait, sur les 16 501 requêtes présentées par les victimes de l'apartheid, 9 605 ont été l'objet d'aide d'urgence de la part du Fonds du président, l'organisme gestionnaire des réparations. Trois cent quarante cinq millions de francs ont été attribués à ce titre, alors que l'opération globale se monte à 3,45 milliards de francs. Une somme que le gouvernement a bien du mal à prélever sur son propre budget annuel, et encore plus à recueillir auprès de pays étrangers, ou même comme il avait été suggéré initialement, auprès des sociétés privées sud-africaines qui bénéficièrent du régime de la ségrégation raciale.
Seul effort enregistré sur cet agenda: la Suisse. Elle a contribué à un peu plus de 2,3 millions de francs pour ces réparations. Il est vrai que, par la suite, quelques unes de ses banques ont été impliquées dans des affaires d'évasion fiscale du parti national, le parti au pouvoir pendant l'apartheid. Les Français et les Américains également concernés n'ont rien versé.
La conférence contre le racisme de Durban aura eu, cependant, un effet dynamique sur la Commission puisqu'elle a promis de rendre son rapport final, en cette fin de mois, et de présenter la facture. Pour Yves Laurin et son association, c'est l'occasion de mobiliser.
En ce qui concerne le génocide rwandais, aucune indemnisation n'a été envisagée pour les familles des victimes et les survivants, que ce soit par la justice nationale ou la justice internationale. «Pourtant, il est possible de chiffrer les dégâts matériels, physiques et moraux». A savoir, que de tels paiements ne pourront jamais prétendre à solder les comptes, mais comme l'assure leur dénomination,à à réparer.
par Marion Urban
Article publié le 02/09/2001