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Affaires politico-financières

MNEF : Dominique Strauss-Kahn face à la justice

Le procès de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF) s'est ouvert le lundi 1er octobre. Un procès dans lequel est notamment impliqué Dominique Strauss-Kahn, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances de Lionel Jospin. Par ailleurs, il a bénéficié, le même jour, d'une réquisition de non-lieu dans l'affaire Elf.
L'horizon judiciaire de Dominique Strauss-Kahn (DSK) semble s'éclaircir au fur et à mesure que les jours passent. Alors que s'ouvrait, lundi, le procès de la MNEF devant la 11ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, dans lequel il est poursuivi pour «faux et usage de faux», le député socialiste du Val d'Oise apprenait que le parquet avait requis un non-lieu à son égard dans le dossier Elf impliquant éventuellement la fin des poursuites contre lui pour «complicité et recel d'abus de biens sociaux» dans l'affaire des rémunérations de sa secrétaire particulière, Evelyne Duval, par le groupe pétrolier. Dans cette dernière affaire, l'éventuel renvoi de DSK devant le tribunal correctionnel appartient désormais à la juge d'instruction Eva Joly qui devrait cependant signer une ordonnance de non-lieu conforme aux réquisitions du parquet. Un bien heureux hasard qui a redonné le sourire à l'ancien ministre.

Lundi, lors de la première journée d'audience du procès de la MNEF, Dominique Strauss-Kahn a quitté le tribunal, à l'invitation de la présidente, Sophie Portier. Sa présence n'étant pas nécessaire, il s'est éclipsé en fuyant les caméras. En effet, l'audience était consacrée à l'opération immobilière de la rue Tiphaine, à Paris ; une affaire distincte de celle reprochée à l'ancien ministre de l'Economie et des Finances.

DSK de retour sur la scène politique ?

Dominique Strauss-Kahn, à qui l'affaire de la MNEF a coûté son poste de ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement Jospin, le 2 novembre 1999, va devoir s'expliquer dès ce mardi. Silencieux depuis son retour sur les bancs de l'Assemblée nationale, en avril dernier, l'ancien ministre sait que ce rendez-vous judiciaire peut encore hypothéquer son destin politique. La justice le soupçonne d'avoir fabriqué trois documents antidatés destinés à justifier son intervention et ses honoraires de 603 000 francs (91 926 euros), comme avocat-conseil, entre 1994 et 1996, dans le cadre de l'entrée de la Compagnie générale des Eaux (CGE, devenue depuis Vivendi) au capital d'une filiale de la mutuelle étudiante, le société Holding Raspail participation et développement (RPD).

Ces trois documents (deux lettres, l'une datée du 19 décembre 1994, l'autre du 2 décembre 1995 et une facture du 2 novembre 1996) étaient, selon l'accusation, «destinés à avoir une valeur probatoire à l'égard des tiers que sont les magistrats de la Cour des comptes». En revanche, la justice ne conteste pas la réalité des prestations accomplies par DSK ni les honoraires versées en février 1997 par la MNEF. Dominique Strauss-Kahn a toujours avancé la thèse de l'erreur matérielle. Ses avocats soutiennent également que cette «régularisation après coup» n'a aucunement porté préjudicie ni à la mutuelle étudiante ni à la CGE. C'est pourquoi, ils ont annoncé, ce mardi, qu'ils plaideraient la relaxe. DSK risque en théorie jusqu'à 3 ans de prison, mais de tels délits ne sont sanctionnés en pratique que de peine de prison avec sursis, s'ils sont avérés.

Ce procès, qui doit se prolonger jusqu'au 10 octobre, semble être le dernier obstacle judiciaire susceptible d'empêcher un éventuel retour sur la scène politique, de l'ancien ministre. Il espère même, dit-on, retrouver un rôle de premier plan auprès du Premier ministre français et a quelques idées pour le programme présidentiel de Lionel Jospin.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 02/10/2001