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Afghanistan

Des frappes en continu

Après trois jours de raids aériens sur l'Afghanistan, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils avaient dorénavant obtenu la maîtrise de l'espace aérien de ce pays. Les bombardements continuent de nuit comme de jour, mais George W. Bush se refuse à donner des indications sur la suite de l'opération Liberté immuable.


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La deuxième vague de bombardements en plein jour a commencé ce matin après une troisième nuit d'attaques aériennes. L'opération Liberté immuable semble donc s'acheminer vers des frappes en continu sur l'Afghanistan. Les responsables américains ont dressé un bilan positif qui leur permet d'envisager de poursuivre cette campagne militaire avec sérénité. Selon le président George W. Bush : «Le ciel est maintenant libre pour permettre aux avions de voler sans être harcelés et les missions ont été un succès». Donald Rumsfeld a même estimé que les bombardements pouvaient dorénavant avoir lieu « 24 heures sur 24 », si les Etats-Unis le souhaitaient.

De leur côté, les taliban ont contesté, par l'intermédiaire de leur ambassadeur à Islamabad, Abdul Salem Zaeef, le fait que leur système de défense aérienne ait été détruit. «Les affirmations américaines selon lesquelles ils ont détruit la capacité militaire de l'Emirat islamique d'Afghanistan ne sont pas vraies».

Durant la nuit de mardi à mercredi, Kaboul, la capitale afghane, a été une nouvelle fois la cible de raids. Une coupure d'électricité sur toute la ville, intervenue une demi-heure avant l'attaque, a prévenu la population de l'imminence de l'offensive aérienne. Les batteries afghanes ont riposté. Les principales cités du pays qui avaient déjà été bombardées les deux nuits précédentes, ont aussi subi de nouvelles frappes. Jalalabad (est), Kandahar (sud) Mazar-e-Sharif, Shiberghan, Kunduz (nord) mais aussi Herat et Shindand (ouest) ont été touchées durant la nuit, soit par des missiles de croisière envoyés des bâtiments situés dans l'Océan indien, soit par des tirs des avions de combat. Tout comme une ancienne base des moujahidine à Tora Bora, au sud de Jalalabad.

Bilan humain impossible à établir

Mercredi matin, Kandahar, le fief des taliban où se trouve la résidence du mollah Omar qui aurait lui même échappé mardi à une attaque, a fait l'objet de plusieurs bombardements. Des explosions ont été entendues du côté de l'aéroport, cible privilégiée des américains avec les installations militaires et de commandement des taliban. Mercredi après-midi, des avions de combat ont encore survolé cette ville mais aussi Kaboul.

Le bilan humain des ces raids est encore difficile à établir. Selon les taliban, trois zones résidentielles, dans la périphérie de la capitale et près de Kandahar, ont été touchées par des bombes américaines. Il y aurait des dizaines de victimes. Hier, un missile s'est abattu sur une agence de déminage des Nations unies (Afghan Technical Consultants). Quatre personnes sont mortes dans cette explosion. Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, a parlé à ce propos de «coup dur». Les autorités américaines ont évoqué la possibilité qu'un des missiles de croisière «ait dévié de sa trajectoire». Et le Pentagone a annoncé l'ouverture d'une enquête.

Pour le moment, George W. Bush se refuse à donner des indications sur la deuxième phase de l'opération Liberté immuable. «Je ne vais pas révéler si nous allons déployer ou non des troupes au sol». L'emploi des forces spéciales américaines ou britanniques pour des missions commandos a été largement évoqué depuis le début de l'intervention en Afghanistan. Mais pour le moment, aucune information fiable sur leur présence ou les modalités de leurs actions n'a été donnée. Donald Rumsfeld, le secrétaire d'Etat américain à la Défense, a par contre affirmé que les Etats-Unis «encourageaient» les forces de l'opposition afghane à combattre les taliban. Il a même estimé : «Nous aimerions les voir réussir». Les combats entre l'Alliance du Nord et les forces du pouvoir en place à Kaboul se poursuivent en marge des bombardements américains depuis lundi. Si les taliban affirment avoir repoussé des attaques dans la région de Toulak, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement afghan en exil (porte-parole de l'Alliance du Nord), Abdullah Abdullah, a estimé de son côté que la chute du régime des étudiants en religion n'était qu'une question «de semaines, peut-être, voire de jours».



par Valérie  Gas

Article publié le 10/10/2001