Congo démocratique
L'hypothétique dialogue inter-congolais
Le dialogue inter-congolais est plus que jamais dans l'impasse. A quelques jours de sa tenue à Addis-Abeba en Ethiopie, organisateurs et participants sont dans le doute.
Ketumile Masire, le facilitateur, est confronté aujourd'hui à un choix pratique sur le lieu. Addis-Abeba ne fait plus l'unanimité. La proximité du Soudan, pays frontalier de l'Ethiopie, et cible potentielle des Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme, fait craindre à certains participants des diversions assassines, si les ripostes intervenaient lors du dialogue. Cet argument se double d'un autre, imparable, qui est le manque de moyens. En effet, à quelques jours seulement de l'ouverture, le tour de table de 6 millions de dollars n'est toujours pas bouclé.
Ketulile Masire, après plusieurs consultations, avec les autorités de Kinshasa et les diverses parties prenantes au dialogue, a suggéré de réduire le nombre des participants, de cinq cents à moins de deux cents personnes. Dans une telle configuration, les petits partis sont perdants et crient déjà à une cabale entre «initiés». Cette conférence est un dialogue inter-belligérents, et les Congolais en sont exclus, disent-ils en réclamant aujourd'hui le transfert de cette rencontre à Durban, en Afrique du sud, qui se propose d'ailleurs, de prendre en charge au moins mille participants, tous frais compris. Un embarras supplémentaire pour le facilitateur, qui a obtenu un avis favorable de tous les partis politiques, des groupes armés, et des représentants de la société civile, sauf celui du gouvernement du président Joseph Kabila.
Le Zimbabwe, fidèle allié du pouvoir de Kinshasa, pose son veto au transfert du dialogue inter congolais à Durban. La vieille querelle Mugabé/Mandela, concernant la politique agraire et discriminatoire du régime d'Harare, resurgit cette fois au détriment des Congolais. Le président Joseph Kabila tient à garder de bonnes relations avec le président Robert Mugabé, au moment où José Eduardo do Santos, le chef de l'Etat angolais annonce une réduction sensible de la présence militaire de la Namibie, de l'Ouganda, du Zimbabwe et de l'Angola, en République démocratique du Congo.
La proposition sud-africaine alléchante
Face à cet obstacle majeur, Etienne Tshisekedi de l'UDPS, un des plus anciens opposants congolais, affirme la disposition de ses sympathisants à participer au dialogue, où qu'il se tienne, et met en garde contre toute intention de «torpiller» la conférence.
Mais la proposition sud-africaine est alléchante, parce qu'elle ouvre la voie à une plus grande participation des Congolais, en même temps qu'elle les divise encore un peu plus. Aujourd'hui les acteurs économiques, jugent qu'ils sont sous représentés dans les quotas qui ont été définis, et qui font la part belle aux ONG et autres associations à but humanitaire.
Par ailleurs, les détracteurs de cette conférence multiplient les barrages en évoquant certains oublis «coupables». Le dialogue inter-congolais devrait se tenir autour de quatre grands thèmes, politique et juridique, social et culturel, défense et sécurité, et paix et réconciliation. Le grand oubli serait la récurrente question de la nationalité. C'est le cheval de bataille de certaines associations politiques congolaises basées en France et en Belgique, tel que, les «Forces zaïroises de la résistance» qui demandent à leur tour que ce dialogue inter-congolais se tienne à Kinshasa. Mais la réponse du facilitateur qui convient également à la Monuc (Mission des Nations unies pour le Congo) est sans appel: Kinshasa est tenue par une faction armée, partie prenante au conflit, et devrait être démilitarisée avant toute réunion.
Bien malin qui dirait aujourd'hui, où, quand, et avec qui se tiendra le dialogue inter-congolais. En tout cas, le 15 octobre à Addis-Abeba reste l'hypothèse la plus probable.
Ketulile Masire, après plusieurs consultations, avec les autorités de Kinshasa et les diverses parties prenantes au dialogue, a suggéré de réduire le nombre des participants, de cinq cents à moins de deux cents personnes. Dans une telle configuration, les petits partis sont perdants et crient déjà à une cabale entre «initiés». Cette conférence est un dialogue inter-belligérents, et les Congolais en sont exclus, disent-ils en réclamant aujourd'hui le transfert de cette rencontre à Durban, en Afrique du sud, qui se propose d'ailleurs, de prendre en charge au moins mille participants, tous frais compris. Un embarras supplémentaire pour le facilitateur, qui a obtenu un avis favorable de tous les partis politiques, des groupes armés, et des représentants de la société civile, sauf celui du gouvernement du président Joseph Kabila.
Le Zimbabwe, fidèle allié du pouvoir de Kinshasa, pose son veto au transfert du dialogue inter congolais à Durban. La vieille querelle Mugabé/Mandela, concernant la politique agraire et discriminatoire du régime d'Harare, resurgit cette fois au détriment des Congolais. Le président Joseph Kabila tient à garder de bonnes relations avec le président Robert Mugabé, au moment où José Eduardo do Santos, le chef de l'Etat angolais annonce une réduction sensible de la présence militaire de la Namibie, de l'Ouganda, du Zimbabwe et de l'Angola, en République démocratique du Congo.
La proposition sud-africaine alléchante
Face à cet obstacle majeur, Etienne Tshisekedi de l'UDPS, un des plus anciens opposants congolais, affirme la disposition de ses sympathisants à participer au dialogue, où qu'il se tienne, et met en garde contre toute intention de «torpiller» la conférence.
Mais la proposition sud-africaine est alléchante, parce qu'elle ouvre la voie à une plus grande participation des Congolais, en même temps qu'elle les divise encore un peu plus. Aujourd'hui les acteurs économiques, jugent qu'ils sont sous représentés dans les quotas qui ont été définis, et qui font la part belle aux ONG et autres associations à but humanitaire.
Par ailleurs, les détracteurs de cette conférence multiplient les barrages en évoquant certains oublis «coupables». Le dialogue inter-congolais devrait se tenir autour de quatre grands thèmes, politique et juridique, social et culturel, défense et sécurité, et paix et réconciliation. Le grand oubli serait la récurrente question de la nationalité. C'est le cheval de bataille de certaines associations politiques congolaises basées en France et en Belgique, tel que, les «Forces zaïroises de la résistance» qui demandent à leur tour que ce dialogue inter-congolais se tienne à Kinshasa. Mais la réponse du facilitateur qui convient également à la Monuc (Mission des Nations unies pour le Congo) est sans appel: Kinshasa est tenue par une faction armée, partie prenante au conflit, et devrait être démilitarisée avant toute réunion.
Bien malin qui dirait aujourd'hui, où, quand, et avec qui se tiendra le dialogue inter-congolais. En tout cas, le 15 octobre à Addis-Abeba reste l'hypothèse la plus probable.
par Didier Samson
Article publié le 05/10/2001