Serbie
Carla del Ponte en colère contre la Serbie et le Monténégro
Carla del Ponte, procureur général du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) en visite en Serbie et au Monténégro accuse les deux républiques de traîner les pieds pour collaborer avec le tribunal de La Haye.
De notre correspondant dans les Balkans
A Belgrade, la partie de ping-pong se poursuit entre les autorités serbes et fédérales qui se renvoient l'une à l'autre la responsabilité de la coopération avec le TPI (Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie). «Il faut une loi définissant les modalités de cette coopération», ont répété la plupart des interlocuteurs de Carla del Ponte, mais cette loi doit-elle être votée par le Parlement de la République de Serbie ou bien par le Parlement fédéral yougoslave? Nul ne semble être vraiment empressé de répondre à la question. Entre Belgrade et le TPI, la pierre d'achoppement est toujours le sort des officiers supérieurs de l'armée inculpés par la juridiction internationale et celui du Président de la République de Serbie, Milan Milutinovic, inculpé de crimes de guerres depuis mai 1999.
Pour les autorités civiles de Belgrade, la question des officiers dépend de la justice militaire, tandis que Milan Milutinovic serait protégé par l'immunité que lui confère sa charge, qui n'arrivera à échéance que dans un an. Le TPI aimerait aussi une ouverture des archives et une plus grande coopération des services de police serbes et yougoslaves, qui lui permettrait d'étayer ses actes d'accusation.
Un premier officier de l'ex-armée yougoslave se rend volontairement à La Haye
Pour leur part, les autorités réformatrices du Monténégro répètent depuis plusieurs années déjà leur volonté de coopérer avec la juridiction internationale mais, aux yeux du TPI, les actes ne suivent pas. Seul point positif, le général Pavle Strugar s'est rendu volontairement à La Haye dimanche dernier. Le général Strugar était le premier officier de l'ancienne Armée populaire yougoslave (JNA) à se constituer volontairement prisonnier auprès du TPI. Il est aussi le premier à se rendre des quatre officiers supérieurs poursuivis pour le siège et le bombardement de la ville croate de Dubrovnik, à l'automne 1991. La cité côtière, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO avait été pilonnée par l'armée et la marine fédérale yougoslave, le siège étant essentiellement mené par des appelés et des volontaires monténégrins.
La porte-parole du TPI, Florence Hartmann, a souligné que cette reddition n'intervient que sept mois après que les autorités monténégrines eurent été informées des inculpations. Le TPI avait en effet remis en avril au gouvernement de Podgorica les copies des actes d'accusation dressés contre le général Strugar et trois autres officiers, le vice-amiral Miodrag Jokic, l'amiral Milan Zec et le commandant Vladimir Kovacevic. Les co-inculpés du général Strugar courent toujours, même si Miodrag Jokic, qui réside à Belgrade, a annoncé son intention de se rendre prochainement.
«La police du Monténégro arrêtera toute personne figurant sur la liste du TPI qui viendrait au Monténégro», avait répété le 6 septembre dernier le ministre de l'Intérieur, Andrija Jovicevic. Cinq jours plus tard, Milan Milutinovic assistait au Monténégro à une réunion avec ses homologues monténégrin Milo Djukanovic et yougoslave Vojislav Kostunica. De nombreux autres inculpés continuent de se rendre librement au Monténégro, certains soupçonnant même l'ancien chef des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, de revenir de temps à autre dans la région de Niksic, dont il est originaire.
En multipliant les déclarations formelles de bonne volonté, le gouvernement monténégrin cherchait surtout à se dissocier des autorités de Belgrade. Le procureur général ne semble pourtant plus vouloir se contenter de déclarations qui ne sont pas suivies d'actes concrets.
A Belgrade, la partie de ping-pong se poursuit entre les autorités serbes et fédérales qui se renvoient l'une à l'autre la responsabilité de la coopération avec le TPI (Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie). «Il faut une loi définissant les modalités de cette coopération», ont répété la plupart des interlocuteurs de Carla del Ponte, mais cette loi doit-elle être votée par le Parlement de la République de Serbie ou bien par le Parlement fédéral yougoslave? Nul ne semble être vraiment empressé de répondre à la question. Entre Belgrade et le TPI, la pierre d'achoppement est toujours le sort des officiers supérieurs de l'armée inculpés par la juridiction internationale et celui du Président de la République de Serbie, Milan Milutinovic, inculpé de crimes de guerres depuis mai 1999.
Pour les autorités civiles de Belgrade, la question des officiers dépend de la justice militaire, tandis que Milan Milutinovic serait protégé par l'immunité que lui confère sa charge, qui n'arrivera à échéance que dans un an. Le TPI aimerait aussi une ouverture des archives et une plus grande coopération des services de police serbes et yougoslaves, qui lui permettrait d'étayer ses actes d'accusation.
Un premier officier de l'ex-armée yougoslave se rend volontairement à La Haye
Pour leur part, les autorités réformatrices du Monténégro répètent depuis plusieurs années déjà leur volonté de coopérer avec la juridiction internationale mais, aux yeux du TPI, les actes ne suivent pas. Seul point positif, le général Pavle Strugar s'est rendu volontairement à La Haye dimanche dernier. Le général Strugar était le premier officier de l'ancienne Armée populaire yougoslave (JNA) à se constituer volontairement prisonnier auprès du TPI. Il est aussi le premier à se rendre des quatre officiers supérieurs poursuivis pour le siège et le bombardement de la ville croate de Dubrovnik, à l'automne 1991. La cité côtière, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO avait été pilonnée par l'armée et la marine fédérale yougoslave, le siège étant essentiellement mené par des appelés et des volontaires monténégrins.
La porte-parole du TPI, Florence Hartmann, a souligné que cette reddition n'intervient que sept mois après que les autorités monténégrines eurent été informées des inculpations. Le TPI avait en effet remis en avril au gouvernement de Podgorica les copies des actes d'accusation dressés contre le général Strugar et trois autres officiers, le vice-amiral Miodrag Jokic, l'amiral Milan Zec et le commandant Vladimir Kovacevic. Les co-inculpés du général Strugar courent toujours, même si Miodrag Jokic, qui réside à Belgrade, a annoncé son intention de se rendre prochainement.
«La police du Monténégro arrêtera toute personne figurant sur la liste du TPI qui viendrait au Monténégro», avait répété le 6 septembre dernier le ministre de l'Intérieur, Andrija Jovicevic. Cinq jours plus tard, Milan Milutinovic assistait au Monténégro à une réunion avec ses homologues monténégrin Milo Djukanovic et yougoslave Vojislav Kostunica. De nombreux autres inculpés continuent de se rendre librement au Monténégro, certains soupçonnant même l'ancien chef des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, de revenir de temps à autre dans la région de Niksic, dont il est originaire.
En multipliant les déclarations formelles de bonne volonté, le gouvernement monténégrin cherchait surtout à se dissocier des autorités de Belgrade. Le procureur général ne semble pourtant plus vouloir se contenter de déclarations qui ne sont pas suivies d'actes concrets.
par Jean-Arnault Dérens
Article publié le 24/10/2001