France: présidentielle 2002
Le PCF tente d'enrayer son déclin
Le 31e congrès du Parti communiste français (PCF) qui s'ouvre ce vendredi pour se clore le 28 octobre, devrait révolutionner ses statuts, voir se concrétiser sa mutation et entériner une direction bicéphale. En outre, le parti va devoir élaborer une stratégie politique pour réaliser un score honorable lors de la prochaine élection présidentielle.
Tout l'enjeu du 31e congrès du PCF va être de trouver le bon dosage pour rassembler un parti dont la physionomie a profondément changé depuis qu'il était la première force de gauche, au sortir de la Seconde guerre mondiale. Sa situation se complique d'autant plus que son électorat ne cesse de s'effriter pour ne représenter aujourd'hui qu'environ 5% des intentions de vote pour la présidentielle de 2002 alors que le PCF a été le premier parti de France pendant toute la IVe République jusqu'à la fin des années 70 où il recueillait à chaque élection 20% des voix. Le PCF est passé de 28,8% aux législatives de 1946 à 9,9% à celles de 1997. Quant à la présidentielle son score s'est considérablement affaissé de 21,5% en 1969 à 8,7% en 1995. Autrefois parti traditionnel de la classe ouvrière, le PCF n'est plus un parti d'ouvriers mais de membres des classes moyennes, même si son électorat reste très populaire.
Lors de ce congrès, le PCF devrait voir l'émergence d'un parti nouveau profondément remanié. Les changements iront des instances nationales aux instances locales en passant par une direction bicéphale du parti. Alors que le PCF n'a connu que quatre numéros un successifs depuis la Libération, désormais, ils seront deux à partager la direction : Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports -qui ne quittera pas ses fonctions ministérielles- devrait être élue, dimanche, secrétaire nationale tandis que Robert Hue -candidat communiste à la présidentielle de 2002- deviendrait président du parti. Autre signe d'évolution historique : le départ annoncé, la semaine dernière, de Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT de son poste au Conseil national du PCF. Un départ qui concrétise le découplage entre le parti communiste et la centrale syndicale et qui ne contribuera pas à rassurer les militants souvent désorientés par la ligne du parti.
Le PCF encerclé
Depuis 1997, date du début de la formation de la majorité plurielle, les communistes se sont trouvés, à plusieurs reprises, écartelés entre certains choix gouvernementaux et leur volonté «d'aller plus loin sur le terrain social». Mais à l'approche des échéances de 2002 -présidentielle et législatives- les désaccords avec le Parti socialiste et notamment avec le gouvernement de Lionel Jospin se sont multipliés : les revendications des communistes se sont accrues, en partie attisées par la surenchère d'une extrême gauche électoralement menaçante. Cependant, dans ce jeu politique, le Premier ministre n'a que rarement cédé aux communistes excepté pour la loi de modernisation sociale.
La future campagne de Robert Hue devrait donc se placer sous le signe de l'éloignement d'avec Lionel Jospin de façon à dessiner les contours d'une «autre politique» de gauche. Une politique d'autant plus repensée qu'après les élections municipales de mars dernier, le PCF a subi une déroute avec la perte de nombreuses villes dont la plus emblématique : Nîmes. Pour les prochaines échéances électorales, le danger pour Robert Hue viendra essentiellement de la gauche : borduré par Arlette Laguiller qui mord son fonds de commerce électoral depuis mars dernier, il voit également une partie de ses troupes rallier le candidat souverainiste, Jean-Pierre Chevènement. Si ce dernier réalisait un score proche de 10% au premier tour, il chamboulerait tout l'équilibre de la gauche plurielle et le PCF aurait beaucoup à y perdre.
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Parti communiste : les derniers combats ?
(Editorial politique de Geneviève Goëtzinger)
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Le rendez-vous de la rédaction avec Alexis Delahousse
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Le PCF encerclé
Depuis 1997, date du début de la formation de la majorité plurielle, les communistes se sont trouvés, à plusieurs reprises, écartelés entre certains choix gouvernementaux et leur volonté «d'aller plus loin sur le terrain social». Mais à l'approche des échéances de 2002 -présidentielle et législatives- les désaccords avec le Parti socialiste et notamment avec le gouvernement de Lionel Jospin se sont multipliés : les revendications des communistes se sont accrues, en partie attisées par la surenchère d'une extrême gauche électoralement menaçante. Cependant, dans ce jeu politique, le Premier ministre n'a que rarement cédé aux communistes excepté pour la loi de modernisation sociale.
La future campagne de Robert Hue devrait donc se placer sous le signe de l'éloignement d'avec Lionel Jospin de façon à dessiner les contours d'une «autre politique» de gauche. Une politique d'autant plus repensée qu'après les élections municipales de mars dernier, le PCF a subi une déroute avec la perte de nombreuses villes dont la plus emblématique : Nîmes. Pour les prochaines échéances électorales, le danger pour Robert Hue viendra essentiellement de la gauche : borduré par Arlette Laguiller qui mord son fonds de commerce électoral depuis mars dernier, il voit également une partie de ses troupes rallier le candidat souverainiste, Jean-Pierre Chevènement. Si ce dernier réalisait un score proche de 10% au premier tour, il chamboulerait tout l'équilibre de la gauche plurielle et le PCF aurait beaucoup à y perdre.
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par Clarisse Vernhes
Article publié le 26/10/2001