Iran
Les humanitaires se préparent
Partis d'Afghanistan au lendemain des attentats du 11 septembre, les organisations humanitaires tentent de s'organiser pour venir en aide à la population et éviter une catastrophe. C'est le cas notamment de Médecins du Monde (MDM) et de Médecins sans frontières (MSF), qui essaient d'aider la population de Herat depuis la frontière iranienne.
De notre envoyé spécial à la frontière irano-afghane
«Notre principal objectif est de faire parvenir des médicaments à nos équipes locales à Herat, qui se trouve seulement à 120 kilomètres de la frontière iranienne» affirme Thomas Durieux, chef coordinateur de Médecins du monde (MDM) à Herat, qui a dû quitter l'Afghanistan après les attentats du 11 septembre. Il est venu à Machad en Iran pour mettre en place une mission à la frontière afghane.
Dans la ville de Herat, qui compte environ un million d'habitants, il y avait 200 000 réfugiés afghans installés dans trois camps. «Le 13 septembre dernier, lorsque nous sommes partis de Herat, il y avait encore des stocks de médicaments et de nourriture pour environ un mois. Mais indépendamment même des frappes militaires, si nos équipes locales ne reçoivent pas rapidement des médicaments et de la nourriture, il y a un risque élevé pour que ces 200 000 réfugiés se lancent sur les routes pour venir en Iran. Si on y additionne une partie des habitants de Herat, qui décideraient de fuir la ville en raison des bombardements, on est au-dessus des 400 000 personnes», ajoute ce dernier.
L'ancien gouverneur de la ville est parti à l'assaut
Médecins du monde, qui vient pour la première fois en Iran, et Médecins sans frontières, présent dans ce pays depuis 1996, ont prévu un dispositif d'aide d'urgence en cas d'arrivée massive de réfugiés. De même, le Croissant vert iranien a pré-positionné du matériel d'aide pour accueillir 200 000 réfugiés dans des camps d'hébergements le long de la frontière mais en territoire afghan. «Les Iraniens n'ont pas encore monté ces camps, mais leur emplacement a été décidé et des stocks de matériels ont été acheminés dans les villes les proches pour pourvoir aider les futurs réfugiés immédiatement», affirme pour sa part Natacha Carolet, membre de Médecins sans frontières (MSF). Mais pour le moment, les Taliban n'ont pas autorisé les Iraniens à installer ces camps sur le sol afghan. A deux endroits, les militaires taliban ont même ouvert le feu sur les Iraniens. «Nous n'avons pas besoin de camps d'hébergement», aurait affirmé l'actuel gouverneur de Herat.
Depuis plusieurs mois, Ismail Khan, l'ancien gouverneur de Herat, réfugié en Iran, est reparti en Afghanistan pour tenter de reconquérir sa ville. «Je crois que Herat, qui est majoritairement d'ethnie tadjik, subit plus qu'il ne supporte le pouvoir des Taliban. D'après ce que j'ai pu constater, Ismaïl Khan reste très apprécié à cause de sa gestion passée. Quand les gens de Herat ont appris qu'Ismaïl Khan était rentré en Afghanistan c'était l'euphorie dans la ville. Il laisse l'image de quelqu'un d'ouvert et de tolérant qui avait relancé la ville. C'est un mythe. Je ne sais pas si peut rependre la ville, mais s'il réussit cela fera plaisir aux Heratis», estime Thomas Durieux.
En tout cas, les combats au tour de la ville se sont intensifiés. D'ailleurs, les troupes d'Ismaïl Khan ont repris la ville Chagcharan, capitale de province de Ghor, à 250 kilomètres de Herat sur la route qui relie cette ville à Kaboul. Selon le porte-parole d'Ismaïl Khan, la ville a été prise après une semaine de combats. Ainsi, les Taliban ne pourront plus être approvisionnés en armes depuis Kaboul. Un espoir pour les habitants de la ville.
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par Siavosh Ghazi
Article publié le 13/10/2001