Monnaie unique européenne
Des euros clandestins en circulation
Alors que la mise en circulation officielle de l'euro ne doit se faire que le 1er janvier 2002, des pièces et des billets en euros ont surgi, récemment, en divers endroits de la zone euro.
La Banque centrale européenne (BCE) a pourtant toujours insisté sur la parfaite sécurité du système.
La Banque centrale européenne (BCE) a pourtant toujours insisté sur la parfaite sécurité du système.
Ce ne sont que quelques fuites, mais elles fragilisent la crédibilité du processus. La mise en circulation de l'euro, n'a-t-on cessé de répéter à Francfort, siège de la BCE, c'est le 1er janvier 2002 et pas avant. Des pièces seront certes disponibles dès la mi-décembre, pour habituer les consommateurs, mais pas les billets. Trop risqué, ce serait pain bénit pour les faussaires. Certains dirigeants politiques, dont le ministre français de l'Economie Laurent Fabius et la présidente du Parlement européen Nicole Fontaine, avaient bien demandé quelque assouplissement, plaidant pour une diffusion des billets quelques jours avant. Pas question, s'étaient-ils entendus répondre.
Or voilà qu'aux Pays-Bas, puis en Autriche, puis en Belgique sont apparues ces derniers temps quelques coupures et quelques pièces. Le 29 septembre, un mystérieux client s'est présenté dans un magasin d'articles de pêche de Venlo, une ville du sud des Pays-Bas. Il a demandé à régler un achat avec un billet de cinq euros (32,80FF). Par curiosité, le commerçant a accepté et a rendu la monnaie en florins. Aussitôt, la télévision publique néerlandaise NOS a révélé l'affaire. La banque centrale néerlandaise (DNB) a notifié la transaction à la Banque centrale européenne.«Les billets proviennent soit d'un vol, soit d'une personne qui occupe une position lui permettant d'avoir accès à des euros, a affirmé le gouverneur de la DNB Arnout Wellink. Dans les deux cas, les responsables sont passibles de poursuites judiciaires et d'une lourde amende».
Peu après, d'autres billets en euros ont été découverts dans la région de Venlo, provoquant la colère des autorités néerlandaises. La police a fini par mettre la main sur le stock, dont le montant n'a pas été révélé, et les a restitués à la DNB. Les enquêteurs ont gardé toutefois un exemplaire, afin de vérifier son authenticité, finalement avérée. La seule certitude de la DNB était que les euros illégaux retrouvés ne provenaient pas des billets qui ont été convoyés aux Pays-Bas. Un porte-parole a indiqué que leur origine pourrait être allemande.
Les gangsters n'ont pas confiance en l'euro
Y a-t-il un lien avec le braquage d'un fourgon de transports de fonds, quelques semaines plus tôt à Giessen (centre-ouest de l'Allemagne), au cours duquel les agresseurs ont dérobé 300 000 marks et 1,2 millions d'euros (près de 8 millions de FF) en billets ? La question a provoqué l'embarras de la police allemande. Celle-ci avait en effet déclaré, juste après l'attaque, que les gangsters n'avaient volé que les marks, laissant intact le stock d'euros. La presse allemande s'en était d'ailleurs amusée, laissant entendre que les malfaiteurs n'avaient guère confiance dans la monnaie européenne. Finalement, des contradictions entre les déclarations policières et différentes autorités allemandes, il est ressorti que les euros avaient bel et bien été volés.
Quelques jours plus tard est survenue une nouvelle affaire en Autriche. Par erreur, une banque négligente a mis des euros dans le domaine public, ce qui a provoqué l'irritation de la Banque centrale d'Autriche, chargée de veiller au respect des délais. Contrairement aux policiers allemands, le responsable du service pièces et billets n'a pas cherché à dissimuler la fuite. «Un touriste allemand a présenté récemment un vrai billet en euros pour régler des achats à l'aéroport de Vienne. Il s'était procuré la coupure auprès d'une banque privée en Autriche, la Deutsche Bank, et voulait faire une plaisanterie». Peu enclins à l'humour, les dirigeants de la banque centrale autrichienne ont rappelé que les contrevenants étaient passibles de poursuites, et indiqué que la Deutsche Bank serait sanctionnée.
C'est ensuite en Belgique que s'est produite une nouvelle erreur. Le directeur d'une école, qui souhaitait familiariser ses élèves à la nouvelle monnaie, s'est présenté dans un bureau de poste et a demandé à acheter des pièces en euros. Il les a obtenu sans difficultés. L'affaire s'est ébruitée, provoquant une certaine confusion à la Poste belge, laquelle a fini par présenter ses excuses. Hasard du calendrier, les responsables monétaires de l'Eurogroupe étaient réunis au même moment à Luxembourg pour mettre la dernière main au programme d'acheminement de la monnaie européenne, en insistant sur la parfaite sécurité du dispositif.
Or voilà qu'aux Pays-Bas, puis en Autriche, puis en Belgique sont apparues ces derniers temps quelques coupures et quelques pièces. Le 29 septembre, un mystérieux client s'est présenté dans un magasin d'articles de pêche de Venlo, une ville du sud des Pays-Bas. Il a demandé à régler un achat avec un billet de cinq euros (32,80FF). Par curiosité, le commerçant a accepté et a rendu la monnaie en florins. Aussitôt, la télévision publique néerlandaise NOS a révélé l'affaire. La banque centrale néerlandaise (DNB) a notifié la transaction à la Banque centrale européenne.«Les billets proviennent soit d'un vol, soit d'une personne qui occupe une position lui permettant d'avoir accès à des euros, a affirmé le gouverneur de la DNB Arnout Wellink. Dans les deux cas, les responsables sont passibles de poursuites judiciaires et d'une lourde amende».
Peu après, d'autres billets en euros ont été découverts dans la région de Venlo, provoquant la colère des autorités néerlandaises. La police a fini par mettre la main sur le stock, dont le montant n'a pas été révélé, et les a restitués à la DNB. Les enquêteurs ont gardé toutefois un exemplaire, afin de vérifier son authenticité, finalement avérée. La seule certitude de la DNB était que les euros illégaux retrouvés ne provenaient pas des billets qui ont été convoyés aux Pays-Bas. Un porte-parole a indiqué que leur origine pourrait être allemande.
Les gangsters n'ont pas confiance en l'euro
Y a-t-il un lien avec le braquage d'un fourgon de transports de fonds, quelques semaines plus tôt à Giessen (centre-ouest de l'Allemagne), au cours duquel les agresseurs ont dérobé 300 000 marks et 1,2 millions d'euros (près de 8 millions de FF) en billets ? La question a provoqué l'embarras de la police allemande. Celle-ci avait en effet déclaré, juste après l'attaque, que les gangsters n'avaient volé que les marks, laissant intact le stock d'euros. La presse allemande s'en était d'ailleurs amusée, laissant entendre que les malfaiteurs n'avaient guère confiance dans la monnaie européenne. Finalement, des contradictions entre les déclarations policières et différentes autorités allemandes, il est ressorti que les euros avaient bel et bien été volés.
Quelques jours plus tard est survenue une nouvelle affaire en Autriche. Par erreur, une banque négligente a mis des euros dans le domaine public, ce qui a provoqué l'irritation de la Banque centrale d'Autriche, chargée de veiller au respect des délais. Contrairement aux policiers allemands, le responsable du service pièces et billets n'a pas cherché à dissimuler la fuite. «Un touriste allemand a présenté récemment un vrai billet en euros pour régler des achats à l'aéroport de Vienne. Il s'était procuré la coupure auprès d'une banque privée en Autriche, la Deutsche Bank, et voulait faire une plaisanterie». Peu enclins à l'humour, les dirigeants de la banque centrale autrichienne ont rappelé que les contrevenants étaient passibles de poursuites, et indiqué que la Deutsche Bank serait sanctionnée.
C'est ensuite en Belgique que s'est produite une nouvelle erreur. Le directeur d'une école, qui souhaitait familiariser ses élèves à la nouvelle monnaie, s'est présenté dans un bureau de poste et a demandé à acheter des pièces en euros. Il les a obtenu sans difficultés. L'affaire s'est ébruitée, provoquant une certaine confusion à la Poste belge, laquelle a fini par présenter ses excuses. Hasard du calendrier, les responsables monétaires de l'Eurogroupe étaient réunis au même moment à Luxembourg pour mettre la dernière main au programme d'acheminement de la monnaie européenne, en insistant sur la parfaite sécurité du dispositif.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 30/10/2001