Algérie
Bouteflika officialise la langue berbère
Le président algérien a fait un geste d'ouverture en direction des Kabyles en annonçant, mercredi, que la langue berbère serait reconnue «langue nationale» dans la constitution. Même si les responsables kabyles continuent d'exiger que leur langue soit désormais «officielle», au même titre que l'arabe, il s'agit d'un assouplissement notable de la politique du régime algérien.
Il faut replacer cette décision politique, qui est certainement la plus importante prise depuis l'accession d'Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la république algérienne, dans le nouveau contexte international créé par les attentats terroristes du 11 septembre dernier aux Etats-Unis.
Le gouvernement algérien a réagi très favorablement à la publication de la liste américaine de personnes et d'organisations ayant des connexions directes avec Oussama Ben Laden, suspect n°1 désigné par Washington. Cette liste américaine, qui pointe deux organisations algériennes dont le GIA, constitue un satisfecit américain à la politique sécuritaire du président algérien, ainsi encouragé à poursuivre dans cette voie. Les Etats-Unis, il faut le rappeler, ont envisagé favorablement l'arrivée au pouvoir des islamistes algériens jusqu'en février 1996.
Revirement de la politique américaine
Fondé sur la base d'un rapport public de la Rand Corporation, un des centres de recherche du Département d'Etat américain, la prise de pouvoir par l'ex-FIS était jugé, par les experts de Washington, tout à fait compatibles avec les intérêts pétroliers américains en Algérie.
Cette politique a été brusquement interrompue au printemps 1996 par Robert Pelletreau, à l'époque secrétaire d'Etat adjoint chargé du monde arabe, lorsqu'il était devenu évident que l'armée algérienne gardait la maîtrise de la situation. La marine algérienne pouvait désormais participer aux manoeuvres de l'Otan et bénéficier de l'aide américaine.
Ce revirement de la politique américaine a été amplement confirmé lors de la visite du président Bouteflika à Washington les 12 et 13 juillet derniers. La coopération militaire et pétrolière entre Alger et Washington a été confirmée, le Département d'Etat demandant toutefois des gages d'ouverture politique et de libéralisation du régime. Il faut certainement interpréter la légalisation du berbère comme un de ces gages.
Le gouvernement algérien a réagi très favorablement à la publication de la liste américaine de personnes et d'organisations ayant des connexions directes avec Oussama Ben Laden, suspect n°1 désigné par Washington. Cette liste américaine, qui pointe deux organisations algériennes dont le GIA, constitue un satisfecit américain à la politique sécuritaire du président algérien, ainsi encouragé à poursuivre dans cette voie. Les Etats-Unis, il faut le rappeler, ont envisagé favorablement l'arrivée au pouvoir des islamistes algériens jusqu'en février 1996.
Revirement de la politique américaine
Fondé sur la base d'un rapport public de la Rand Corporation, un des centres de recherche du Département d'Etat américain, la prise de pouvoir par l'ex-FIS était jugé, par les experts de Washington, tout à fait compatibles avec les intérêts pétroliers américains en Algérie.
Cette politique a été brusquement interrompue au printemps 1996 par Robert Pelletreau, à l'époque secrétaire d'Etat adjoint chargé du monde arabe, lorsqu'il était devenu évident que l'armée algérienne gardait la maîtrise de la situation. La marine algérienne pouvait désormais participer aux manoeuvres de l'Otan et bénéficier de l'aide américaine.
Ce revirement de la politique américaine a été amplement confirmé lors de la visite du président Bouteflika à Washington les 12 et 13 juillet derniers. La coopération militaire et pétrolière entre Alger et Washington a été confirmée, le Département d'Etat demandant toutefois des gages d'ouverture politique et de libéralisation du régime. Il faut certainement interpréter la légalisation du berbère comme un de ces gages.
par Richard Labévière
Article publié le 04/10/2001