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Pétrole

Nouvelle tentative de l'Opep pour redresser les cours

Après les attentats de New York et Washington, le 11 septembre, les pays consommateurs de pétrole avaient pu craindre une envolée des prix du baril. Mais, après un bref mouvement de hausse, lié à la panique dans les jours qui ont suivi, les cours mondiaux de l'or noir n'ont cessé de baisser, jusqu'à atteindre leur plus bas niveau depuis deux ans. L'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de réagir.
Pour redresser les cours du pétrole, une nouvelle réduction de la production sera annoncée le 14 novembre, date de la prochaine réunion ministérielle de l'Opep. Dans une conjoncture de ralentissement économique et donc de moindre consommation d'énergie, le pari n'est pas gagné. Si l'Opep parvient déjà à faire respecter la décision de baisse de production parmi ses membres, il faudra aussi tenter de convaincre les non-membres du cartel comme la Russie, le Mexique ou la Norvège.

A la veille des attentats anti-américains du 11 septembre le baril de pétrole était côté à environ 26 dollars. Au lendemain des attentats, il grimpait brièvement à 30 dollars avant d'amorcer un recul ininterrompu depuis lors, aux environs de 20 dollars et même moins de 19 dollars pour le «panier» des pétroles Opep. Le mouvement de panique enregistré sur les marchés après le 11 septembre, comme c'est toujours le cas lorsque la tension internationale augmente, a été stoppé net par l'attitude des pays arabes producteurs de pétrole ajoutant leur voix à la condamnation américaine du terrorisme, et repoussant donc l'hypothèse d'un recours à «l'arme du pétrole». A cela s'ajoute un contexte économique mondial de ralentissement de la croissance qui réduit les prévisions de consommation énergétique des pays industrialisés consommateurs de pétrole.

Sous le prix plancher d'intervention

Après avoir marqué leur solidarité avec les Occidentaux en ne profitant pas de la situation internationale pour augmenter leur prix, les pays de l'Opep estiment maintenant qu'il convient de redresser les cours, tombés bien en dessous du plancher théorique d'intervention de 22 dollars le baril. Le principe d'une réduction de la production étant acquis, les experts s'attachent , d'ici au 14 novembre, à fixer son niveau qui devrait être de l'ordre de 750 000 à 1 million de barils par jour. Ce sera la 4e baisse des quotas de production attribués aux pays membres de l'Opep depuis le début de l'année.

Pendant un an l'Opep est parvenue à maintenir des prix stables en adaptant régulièrement l'offre à la demande et en faisant respecter par les Etats leurs engagements de production. Ce n'est plus le cas. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé qu'en septembre dernier l'Opep dans son ensemble a dépassé de 1,26 million de barils par jour ses quotas de production. L' «indiscipline» au sein de l'Opep est d'autant plus forte que les prix baissent. Les pays ont tendance à compenser par la quantité leur manque à gagner sur le prix unitaire du baril.

A partir du 14 novembre seront fixés de nouveaux quotas de production pour chacun des dix pays membres, l'Irak étant exclu pour cause d'embargo. Le succès du redressement des cours dépend en partie de leur respect. Mais, à cette première difficulté s'ajoute l'effet d'aubaine dont profitent les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep en augmentant leur part de marché. D'où l'idée d'associer d'autres pays à la réduction de production afin de lui faire porter tous ses fruits. L'Opep va tenter d'obtenir le soutien de la Russie et du Mexique. Ainsi, le ministre saoudien du pétrole se rendra dans les prochains jours à Moscou.



par Francine  Quentin

Article publié le 29/10/2001