Pétrole
L'Opep tente de ramer à contre-courant
Les efforts de l'Opep pour redresser le prix du pétrole, dont une réduction éventuelle de 1,5 million de barils par jour au 1er janvier, se heurtent à une conjoncture économique mondiale défavorable. De plus, le conflit en Afghanistan ne joue pas, cette fois, dans le sens d'un renchérissement du baril, lié aux craintes des marchés dans une situation politique internationale troublée.
L'objectif, fixé il y a un an à Ryad, d'un baril de pétrole à 25 dollars, comme rémunérateur pour les producteurs et acceptable pour les consommateurs, s'éloigne de plus en plus. Depuis le début de l'année, les membres du cartel pétrolier ont déjà réduit par trois fois leurs quotas de production afin de tenter le redressement des cours mondiaux. Le ralentissement de la croissance mondiale, aux Etats-Unis tout d'abord, en Europe ensuite, la crise japonaise qui s'éternise. Autant de facteurs qui tendent à diminuer la demande énergétique mondiale, et donc de pétrole, dans les pays industrialisés.
A la veille des attentats anti-américains du 11 septembre le baril de pétrole était coté à environ 26 dollars. Au lendemain des attentats, il grimpait brièvement à 30 dollars avant d'amorcer un recul quasi ininterrompu depuis lors. La panique qui saisit habituellement les marchés pétroliers en période de tension internationale n'a pas eu lieu. Très rapidement les pays arabes producteurs de pétrole ont fait connaître leur soutien aux Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme international et repoussé l'hypothèse de jouer de « l'arme du pétrole » à cette occasion.
De sombres perspectives
Même le crash d'un Airbus sur un quartier de New York, le 12 novembre, n'a que brièvement perturbé les cours, la thèse de l'accident semblant rapidement prévaloir. Résultat, alors que les ministres de l'Opep se réunissent à Vienne, les cours dépassent à peine 20 dollars le baril. Et les perspectives d'améliorer la situation sont plutôt sombres.
D'une part, la solidarité entre producteurs de pétrole appartenant à l'Opep et les autres est traditionnellement faible. C'est ainsi qu'il convient d'interpréter le refus de la Norvège de réduire sa production, l'annonce d'une réduction symbolique de 30 000 barils par jour sur une production de 7 millions de barils par jour, ou le vague engagement du Mexique d'étudier la question. Mais, à l'intérieur même de l'Opep, il est des pays qui rechignent à réduire leur production alors que leurs revenus sont déjà atteints par la baisse des cours. D'autres encore, tels l'Iran ou le Koweït, refusent de porter seuls le poids de la réduction surtout si elle est rendue inefficace par l'abstention des pays producteurs hors-Opep. Ils peuvent même craindre qu'une réduction de la production du cartel soit compensée par une augmentation de la production des autres, entrainant une perte de sa part de marché.
D'autre part, les indicateurs économiques ne laissent pas espérer une reprise rapide de la croissance. Plus, il est des secteurs comme le transport aérien où la crise s'aggrave. Les compagnies aériennes pourraient accuser des pertes de plus en 11 milliards de dollars cette année. Le tourisme, plus généralement, devrait peser jusqu'à près de 2% sur le produit intérieur brut mondial et coûter près de 9 millions d'emplois. Les répercussions sur les constructeurs aéronautiques seront sensibles.
Les prévisions de croissance ne sont guère engageantes. La zone euro pourrait progresser de 1,6% en 2002, mais la récession n'est pas totalement à exclure. Quant aux Etats-Unis ils se contenteraient bien volontiers de conserver une croissance positive même faiblement.
A la veille des attentats anti-américains du 11 septembre le baril de pétrole était coté à environ 26 dollars. Au lendemain des attentats, il grimpait brièvement à 30 dollars avant d'amorcer un recul quasi ininterrompu depuis lors. La panique qui saisit habituellement les marchés pétroliers en période de tension internationale n'a pas eu lieu. Très rapidement les pays arabes producteurs de pétrole ont fait connaître leur soutien aux Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme international et repoussé l'hypothèse de jouer de « l'arme du pétrole » à cette occasion.
De sombres perspectives
Même le crash d'un Airbus sur un quartier de New York, le 12 novembre, n'a que brièvement perturbé les cours, la thèse de l'accident semblant rapidement prévaloir. Résultat, alors que les ministres de l'Opep se réunissent à Vienne, les cours dépassent à peine 20 dollars le baril. Et les perspectives d'améliorer la situation sont plutôt sombres.
D'une part, la solidarité entre producteurs de pétrole appartenant à l'Opep et les autres est traditionnellement faible. C'est ainsi qu'il convient d'interpréter le refus de la Norvège de réduire sa production, l'annonce d'une réduction symbolique de 30 000 barils par jour sur une production de 7 millions de barils par jour, ou le vague engagement du Mexique d'étudier la question. Mais, à l'intérieur même de l'Opep, il est des pays qui rechignent à réduire leur production alors que leurs revenus sont déjà atteints par la baisse des cours. D'autres encore, tels l'Iran ou le Koweït, refusent de porter seuls le poids de la réduction surtout si elle est rendue inefficace par l'abstention des pays producteurs hors-Opep. Ils peuvent même craindre qu'une réduction de la production du cartel soit compensée par une augmentation de la production des autres, entrainant une perte de sa part de marché.
D'autre part, les indicateurs économiques ne laissent pas espérer une reprise rapide de la croissance. Plus, il est des secteurs comme le transport aérien où la crise s'aggrave. Les compagnies aériennes pourraient accuser des pertes de plus en 11 milliards de dollars cette année. Le tourisme, plus généralement, devrait peser jusqu'à près de 2% sur le produit intérieur brut mondial et coûter près de 9 millions d'emplois. Les répercussions sur les constructeurs aéronautiques seront sensibles.
Les prévisions de croissance ne sont guère engageantes. La zone euro pourrait progresser de 1,6% en 2002, mais la récession n'est pas totalement à exclure. Quant aux Etats-Unis ils se contenteraient bien volontiers de conserver une croissance positive même faiblement.
par Francine Quentin
Article publié le 14/11/2001