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Pétrole

Les cours au plus bas depuis deux ans

Le prix du baril de pétrole retrouve ses cours les plus bas depuis deux ans, en raison des désaccords entre pays producteurs membres et non-membres de l'Opep. Principale accusée, la Russie, pour son manque de coopération dans la réduction concertée de la production pour redresser les prix.
La décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, mercredi à Vienne, de réduire sa production de 1,5 million de barils par jour à compter du 1er janvier, mais seulement si les producteurs non-Opep font, eux aussi, un effort, a entraîné un résultat opposé à celui escompté. La réduction concertée de la production pétrolière avait pour objectif de faire remonter les prix en réduisant l'offre, face à une demande ralentie dans la conjoncture économique mondiale actuelle.

Le manque de coopération des producteurs non-Opep a entraîné une chute brutale des cours, les marchés anticipant une éventuelle guerre des prix entre les différents exportateurs. Le prix du baril est passé d'environ 20 dollars, à la veille de la réunion de l'Opep, à moins de 18 dollars en fin de semaine. Le prix du baril est même descendu à près de 16 dollars.

L'Opep ne demande cependant pas l'impossible aux producteurs de pétrole qui n'appartiennent pas au cartel, comme la Norvège, le Mexique ou la Russie. Leur participation au redressement des prix du pétrole est évaluée par l'Opep à 500 000 barils par jour à repartir entre eux. A l'inverse, a rappelé le ministre koweïtien du pétrole, l'absence de coopération aurait des conséquences négatives sur l'ensemble des producteurs. Il a même évoqué, pour faire peur, le spectre d'un baril à dix dollars, comme en décembre 1998.

La lutte pour les parts de marché

Le Mexique et la Norvège, tout d'abord évasifs quant à leur participation à la réduction concertée de la production semblent prêts à assouplir leur position. Mais la Russie se borne à la proposition symbolique d'une réduction de 30 000 barils par jour sur 7 millions. Or, un dispositif de maîtrise des prix par les producteurs impose de s'entendre avec ces gros producteurs, l'Opep représentant à elle seule un peu moins de 40% du marché mondial du pétrole.

En 2000, selon l'Agence internationale de l'énergie, la Russie était le 3è producteur de pétrole derrière l'Arabie saoudite et les Etats-Unis. Mais ce pays est également le 3è exportateur de pétrole au monde, derrière l'Arabie saoudite et la Norvège, d'où la nécessité pour l'Opep de s'entendre avec ces deux producteurs majeurs qui n'appartiennent pas au cartel. Le Mexique est au 10è rang des pays exportateurs de pétrole dans le monde.

Pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole il est devenu essentiel de ne pas supporter seule le poids de la régulation du marché. Les producteurs non-Opep profitant passivement des redressement de cours ainsi obtenu. Plus encore, en réduisant sa production l'Opep abandonne des parts de marché à ses concurrents et perd ainsi du terrain au plan mondial.



par Francine  Quentin

Article publié le 16/11/2001