Attentats: la riposte
Kandahar cernée par les Marines
Près de 1 000 soldats d’élite américains se sont déployés, lundi 26 novembre, autour du bastion taliban de Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan. Oussama Ben Laden et le mollah Omar, chef suprême des Taliban seraient cachés dans le secteur.
C’est par centaines que des Marines américains ont commencé à débarquer, ces dernières heures, sur un aérodrome désaffecté à quelques kilomètres au sud de Kandahar (sud-est de l’Afghanistan). Selon un porte-parole des forces américaines, leur objectif est d’établir une tête de pont dans la guerre contre les Taliban et la traque d’Oussama Ben Laden. «Nous avons débarqué et nous disposons de notre propre terrain dans le sud de l’Afghanistan», a déclaré le général James Mattis.
Il s’agit de la première opération terrestre d’envergure des troupes américaines depuis le début de l’opération «Liberté immuable» et des bombardements sur l’Afghanistan, le 7 octobre dernier. Au total, près de 1 000 soldats d’élite équipés d’armes légères, de lance-roquettes et de mortiers ont été héliportés sur place depuis un navire américain croisant en mer d’Oman. L’agence Afghan Islamic Press (AIP), proche des miliciens intégristes et basée au Pakistan, affirme que des blindés et de l’artillerie ont également été acheminés par avions gros porteurs. Des responsables du Pentagone ont indiqué que le nombre des militaires allait atteindre près de 1 600 d’ici lundi soir. La première tâche des soldats a été de déminer le terrain et de le sécuriser pour permettre l’arrivée de renforts et de matériel.
Contrôler la capitulation des Taliban
Ce déploiement laisse-t-il présager un assaut contre Kandahar, centre politique et religieux des Taliban ? «Je peux confirmer une activité militaire dans le voisinage de Kandahar, mais nous ne donnerons pas d'autres détails opérationnels pour le moment», a déclaré à Islamabad un responsable de la coalition anti-terroriste. Un autre officier américain a confié que «l’idée est d’acheminer une puissance de feu aussi importante que possible, afin qu’avant même que l’ennemi ne réagisse, l’affaire soit bouclée».
Les Américains ont-ils localisé Oussama Ben Laden ? Le ministre des Affaires étrangères de l’Alliance du nord, Abdullah Abdullah, a assuré lundi à Kaboul avoir des informations selon lesquelles le milliardaire d’origine saoudienne et le mollah Omar, chef suprême des Taliban, étaient «ensemble» à l’intérieur ou autour de Kandahar. Depuis plusieurs semaines, des membres des forces spéciales et des services de renseignements américains sont en Afghanistan pour traquer le suspect n°1 dans les attentats du 11 septembre. Ce dernier pourrait s’être réfugié, en compagnie de sa garde rapprochée et de l’État-major d’Al-Qaïda, dans un des nombreux abris souterrains que recèle le pays.
En tout cas, à la veille des discussions politiques inter-afghanes prévues mardi à Bonn (Allemagne) sur la mise en place d'un gouvernement multi-ethnique et représentatif en Afghanistan, l'opération américaine a pris un nouveau cours. L’arrivée de ces nombreux soldats américains, au moment où à Kounduz, dernier bastion taliban tombé aux mains de l’Alliance du nord après dix jours de siège, des centaines de miliciens intégristes se rendaient aux forces de l’Alliance, montre que pour Washington, la chute de Kandahar est imminente. En contrôlant étroitement la capitulation des forces talibanes, les Américains veulent éviter que les assiégés ne s’enfuient dans les régions montagneuses, d’où ils pourraient mener une redoutable guérilla.
Il s’agit de la première opération terrestre d’envergure des troupes américaines depuis le début de l’opération «Liberté immuable» et des bombardements sur l’Afghanistan, le 7 octobre dernier. Au total, près de 1 000 soldats d’élite équipés d’armes légères, de lance-roquettes et de mortiers ont été héliportés sur place depuis un navire américain croisant en mer d’Oman. L’agence Afghan Islamic Press (AIP), proche des miliciens intégristes et basée au Pakistan, affirme que des blindés et de l’artillerie ont également été acheminés par avions gros porteurs. Des responsables du Pentagone ont indiqué que le nombre des militaires allait atteindre près de 1 600 d’ici lundi soir. La première tâche des soldats a été de déminer le terrain et de le sécuriser pour permettre l’arrivée de renforts et de matériel.
Contrôler la capitulation des Taliban
Ce déploiement laisse-t-il présager un assaut contre Kandahar, centre politique et religieux des Taliban ? «Je peux confirmer une activité militaire dans le voisinage de Kandahar, mais nous ne donnerons pas d'autres détails opérationnels pour le moment», a déclaré à Islamabad un responsable de la coalition anti-terroriste. Un autre officier américain a confié que «l’idée est d’acheminer une puissance de feu aussi importante que possible, afin qu’avant même que l’ennemi ne réagisse, l’affaire soit bouclée».
Les Américains ont-ils localisé Oussama Ben Laden ? Le ministre des Affaires étrangères de l’Alliance du nord, Abdullah Abdullah, a assuré lundi à Kaboul avoir des informations selon lesquelles le milliardaire d’origine saoudienne et le mollah Omar, chef suprême des Taliban, étaient «ensemble» à l’intérieur ou autour de Kandahar. Depuis plusieurs semaines, des membres des forces spéciales et des services de renseignements américains sont en Afghanistan pour traquer le suspect n°1 dans les attentats du 11 septembre. Ce dernier pourrait s’être réfugié, en compagnie de sa garde rapprochée et de l’État-major d’Al-Qaïda, dans un des nombreux abris souterrains que recèle le pays.
En tout cas, à la veille des discussions politiques inter-afghanes prévues mardi à Bonn (Allemagne) sur la mise en place d'un gouvernement multi-ethnique et représentatif en Afghanistan, l'opération américaine a pris un nouveau cours. L’arrivée de ces nombreux soldats américains, au moment où à Kounduz, dernier bastion taliban tombé aux mains de l’Alliance du nord après dix jours de siège, des centaines de miliciens intégristes se rendaient aux forces de l’Alliance, montre que pour Washington, la chute de Kandahar est imminente. En contrôlant étroitement la capitulation des forces talibanes, les Américains veulent éviter que les assiégés ne s’enfuient dans les régions montagneuses, d’où ils pourraient mener une redoutable guérilla.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 26/11/2001