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France: présidentielle 2002

Christian Blanc entre dans le débat politique

L’ancien président d’Air France et actuel patron de la filiale française de la banque d’affaires Merrill Lynch est de retour. A quelques mois de la présidentielle, il rêve de réformer et de redresser la France comme il l’a déjà fait pour la RATP ou la compagnie aérienne. Matignon ou l’Elysée ? Certains lui prêtent toutes les ambitions.
Mais que cherche donc Christian Blanc ? Connu pour ses coups de gueule et ses démissions légendaires, l’ancien patron de la RATP et d’Air France orchestre avec soin, depuis quelques mois, son retour sur le devant de la scène publique. Après une tribune dans le quotidien Le Monde au mois d’avril dernier, intitulée «La France ne sait pas où elle va», il revient en force dans les médias avec une longue interview dans l’Express, daté du 22 novembre, où il propose l’organisation d’un référendum national sur cinq grandes réformes. Quant à son éventuelle entrée dans la course à l’Elysée, Christian Blanc répond : «Ce n’est pas aujourd’hui mon intention. J’entends susciter un débat public autour de quelques propositions» avant d’ajouter : «la réponse à cette question me sera dictée par l’écho que ces propositions recevront de la part des Français».

Vice-président de Merrill Lynch Europe, PDG démissionnaire de la RATP puis d’Air France, ce rocardien qui a rétablit la paix en Nouvelle Calédonie en 1988 veut, apparemment, reprendre une place prépondérante dans la vie politique et économique de la France. Il entend donc profiter de la campagne électorale pour lancer un débat «au bon niveau» et «proposer les modalités qui rendront la mutation de l’Etat non seulement possible mais irréversible». Tout est dit ! Selon lui, cette révolution doit passer par «deux grands chantiers» : «changer l’organisation de l’Etat et permettre un nouvel accès aux fonctions politiques» et «libérer nos potentiels économiques pour favoriser notre développement». A cet effet, Christian Blanc avance cinq propositions qui seraient soumises à un référendum national : «réhabilitation du statut de l’élu», «réforme des pouvoirs publics», «retour de la fonction publique de droit commun du travail», «exercice du droit de grève dans les services publics et les services d’intérêt général» et «démocratie de proximité». Celui qui veut recentrer le débat à cinq mois de la présidentielle, se penchera en janvier prochain, sur la modernisation de l’économie française et en février sur l’Europe.

Les missions difficiles

Soucieux de venir en aide à un pays qui ne sait pas où il va, Christian Blanc a donc décidé d’agir. Il y a quelques mois, il crée le club «L’Ami public» dont le site Internet «est largement ouvert aux citoyens de tous horizons pour discuter, élaborer et proposer des perspectives et alimenter ainsi le débat public». Participent à son club, quelques-uns uns de ses anciens collaborateurs d’Air France, dont Olivier Olivennes, mais aussi des journalistes et des hommes de communication ou encore Alain de Vulpian, président de la Cofremca, société spécialisée dans l’observation des comportements. La méthode de Christian Blanc semble payer : sa possible entrée en politique paraît imminente. Ce n’est pas la première fois : en 1997, son nom avait déjà été cité pour remplacer Alain Juppé à Matignon.

Cette envie de se lancer en politique, même si Christian Blanc ne l’a pas clairement exprimée, n’est pas nouvelle chez les grands capitaines d’industrie. L’ancien patron de Peugeot, le souverainiste Jacques Calvet, avait envisagé de sauter le pas, il y a quelques années. Quand Christian Blanc rêve d’un grand destin pour son pays, il pense aussi au sien. Mais, pour le moment, le monde politique semble l’ignorer, même s’il se tient en réserve de la République, au cas où !


Lire également :
La drôle de campagne de Christian Blanc
(Editorial politique de Geneviève Goëtzinger)



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 26/11/2001